NOIRE N’EST PAS MON MÉTIER ! »

NOIRE N’EST PAS MON MÉTIER ! »

NOIRE N’EST PAS MON METIER

La célèbre Aïssa Maïga se joint à quinze autres actrices pour dénoncer à travers des témoignages les déboires qu’elles ont vécu en exerçant dans le 7e art. Des frasques aussi bouleversantes les unes que les autres.
En effet, ces différents échanges qui plongent le lecteur dans un profond ressenti anti-raciste, n’est rien d’autre qu’un partage de souvenirs qui aboutiront à l’élaboration de solutions probantes. Solutions qui sortiront les femmes actrices de peau noire de la discrimination professionnelle dont elles sont victimes au quotidien.

Chaque anecdote racontée est unique. Cependant, le message demeure le même :
NOIRE N’EST PAS MON MÉTIER
Chacune de ces femmes, dans sa diversité, raconte son parcours de « femme- actrice noire ». Les expériences vécues ne se ressemblent pas. Mais traduisent une réalité choquante : le racisme est bien présent dans le milieu du cinéma.

En France, le cinéma et la société font subir aux actrices noires des pressions racistes et sexistes en vue de ralentir leurs ascensions, mieux de les empêcher.

L’objectif d’Aïssa Maïga et de ses consœurs, est de prôner le vivre ensemble comme solution. Ensemble, on va loin et on reste fort. C’est la philosophie qui sous-tend ce récit.

Les années qui ont précédé la Première Guerre mondiale ont révélé les signes de la domination arbitraire d’un peuple sur les autres.

C’est ainsi qu’en 1885, le député Jules Ferry avait déclaré dans un discours officiel :
<<Nous les européens, nous sommes la race supérieure, notre devoir est donc de civiliser le reste du monde.>>
Réceptif, l’auditoire français a adopté ce principe de supériorité qui les plaçait du « bon côté ». L’assistance, l’alphabétisation, la christianisation des populations « étrangères », tout cela leur semblait noble comme un devoir moral. En s’élevant au rang d’êtres supérieurs, les contemporains de Jules Ferry ont accueilli comme une évidence les germes du racisme. Désormais, la colonisation des continents « étrangers » était devenue une entreprise salutaire. Si les populations noires en général ont connu de mauvais traitements, les femmes en particulier ont subi des violences de toutes sortes.

1895. Dix ans succédèrent à l’allocution du député Jules Ferry

Une invention : le  » cinéma  » apparut en France et se répandit à travers l’Europe occidentale. Comme un miroir, cette découverte montrait à chacun son reflet. L’avant-veille de l’an 2000, des hommes et des femmes « de couleur » se rendirent célèbres à travers des actes honorables. Alors un vent de tolérance se leva et répandit un parfum d’idées nouvelles. Elles firent évoluer les mentalités. Or, les Occidentaux, pour la plupart ont du mal à se libérer. Ils ont du mal à accepter. En France, le racisme n’est plus d’actualité – _du moins, c’est ce que l’on croyait_ – et en parler etait désormais difficile. Or, le cinéma français, miroir de la société française, continuait de renvoyer à son public des images embarrassantes du « noir ». Les cinéastes se virent alors dans l’obligation de prendre des mesures pour ne pas être en cause en son temps : ils choisirent alors parmi tant d’autres, une actrice noire, et mirent ses talents en valeur en la déclarant exceptionnelle. Cette action permit de couper cours à tout débat :
<<Nous ne sommes pas racistes, vous voyez bien que notre star nominée est noire !>>


Une Belle astuce.

Cependant, les cinéastes français n’avaient pas le monopole de l’intelligence. Au mois de mai 2018 les femmes actrices noires firent évoluer les mentalités.

Région célébrée Côte d’Azur

Ville ensoleillée et fleurie Cannes16 Femmes Noires, superbes dans leur diversité de beautés et de charmes semblaient sortir des mains du plus fin sculpteur.Ville ensoleillée et fleurie Cannes la mélanine, cette source de jouvence offrait à chacune une chevelure luxuriante, une silhouette aux courbes parfaites, une distinction royale. Alors, majestueuses, 16 sculpturales splendeurs aux teintes nuancées d’osier, d’acajou et d’ébène foulaient triomphalement un tapis rouge. Le prestigieux Festival du Cinéma se déroulait devant elles. La vertu, le talent et la beauté de 16 sublimes actrices françaises originaires d’outre-mer et d’Afrique proclamaient bien haut :
 » NOIRE N’EST PAS MON MÉTIER ! »
Quelques exemples de propos racistes et injurieux

« Vous allez bien avec le bamboula »

Nadège Beausson-Diagne, comédienne, auteure-compositrice, chanteuse et danseuse, témoigne.

Née à Paris d’un père sénégalais et d’une mère franco-ivoirienne, elle partage avec le lecteur les débuts de sa carrière. Elle dénonce le racisme banalisé qu’elle subit de la part des acteurs, metteurs en scène et producteurs. Ce sont des remarques stupides, des plaisanteries douteuses, des propos déplacés voire injurieux prononcés en toute innocence.

 » Balance ton poulpe »

Mata Gabin, jeune et belle, comédienne, raconte comment son amabilité a été considérée comme une « invitation ». Un metteur en scène très influent, l’invite au théâtre, mais ce n’est pas pour rien. Il la considère comme un objet sexuel et l’agresse sauvagement parce qu’elle est une  » belle Black ».
Heureusement, Mata réussit à s’enfuir ; elle ne le reverra jamais.

 

A suivre…

 

Veronique Diarra

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