« Silence des acacias »: Une sauce d’une saveur unique.

« Silence des acacias »: Une sauce d’une saveur unique.

Ces six premières nouvelles vous donnent déjà un aperçu de ce qu’est le recueil dans son ensemble. Un voyage entre différentes thématiques et différents styles d’écriture.

Les jeunes écrivains, aujourd’hui, sont taxés de mauvais, ou je dirai de piètre qualité avec des œuvres d’une insipidité effarante par ceux-là qui se veulent être les potentats. C’est un refrain très itératif. Et ceci pour annihiler tous les efforts fournis. Mais si on ne permet pas à la jeunesse de faire ce pas, de faire cette erreur et de se corriger à l’avenir, tout en progressant de mieux en mieux, comment son écriture se fera profonde, consistante et même d’une esthétique singulière ? Comment son écriture se démarquera pour entamer une conquête ?

C’est de cette vieille main accompagnatrice, pour orienter, qu’on a besoin.

Dans cette perspective, certains se sont quand-même proposés pour accompagner de jeunes talents, des diamants bruts à polir, tout au long d’un projet noble et salutaire dénommé Relever dix talents. Relever dix talents à accoucher d’un gros bébé. Ce joyau a été intitulé Silence des acacias. Un recueil qui s’étend sur dix nouvelles que je vous propose de découvrir ici en six.

Première nouvelle : « SOS »

Elle s’ouvre par un réveil brutal. Brutal parce que le narrateur-personnage s’extirpe d’un rêve lourdement chargé d’histoire. Ce rêve est un voyage dans le temps qui retrace les périodes fastidieuses qu’a connu l’Afrique : le commerce des esclaves.

Sa quête de savoir va d’abord le conduire sur le Clotilda, « Le Clotilda est une goélette de deux mâts, considérée comme le dernier navire négrier à avoir accosté aux États-Unis avec une cargaison de 110 captifs africains…»p.17, et ensuite sur le culte Tchamba.  

L’acculturation ruinant l’Afrique, les religions extérieures, sans sarcasme, semant leurs fondements ont récolté des fanatiques n’ayant d’yeux que pour elles et de l’aversion pour les valeurs qui leurs sont propres. On parlera d’obscurantisme ou d’occultisme.

Et il n’allait pas tarder à se heurter à cette barrière dans sa volonté d’en apprendre plus sur le culte Tchamba. Sa mère se chargera de le lui faire comprendre.

« Qu’évoques-tu là ? s’exclama-t-elle. Fils, ces choses ne nous concernent pas. Nous avons rejeté ces pratiques obscures qui ne glorifient pas le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous n’avons plus rien à voir avec cela »p.19

Face à l’opposition catégorique de ses parents, il va tout de même réussir à leur parler de ce rêve étrange qu’il eut.

Bascule dans un autre monde. Au cours de ce rêve, en compagnie du spectre de Olouwalé, un esclave vendu lors de la traite négrière, il va revivre à chaque étape, à chaque escale, à chaque niveau, le spectacle qu’offrait les différentes scènes de razzias jusqu’à l’embarcation sur navire, la frénésie qui s’y dégageait, la douleur qui tordait les viscères, le flétrissement d’une vie, la géhenne que cela représentait. Tout le calvaire que cela a été pour ces Hommes enlevés de force et vendus comme des objets ; hideux.

« On pouvait entendre les cris étouffés des uns et des autres. Ils étaient certainement bâillonnés, mais à entendre leur voix, ils se plaignaient, ils pleuraient. Une porte s’ouvrit ensuite et la lumière du jour pénétra la case. Ils étaient assis, certains dos à dos et enchainés ensemble. Quelques hommes pénétrèrent et inspectèrent les lieux pour en retirer ceux qui étaient morts et ceux qu’ils estimaient qu’ils ne survivront plus. Ils retirèrent leur corps et les enterrèrent dans une fosse commune, comme des marchandises avariées. Les survivants devraient rester là, jusqu’au jour de l’accostage du navire.»p.30

Malheureusement, ces héros, puisqu’ils en sont, sont laissés dans les cahiers de la mémoire morte. Oubliés. L’histoire se fait ainsi écorcher et condamner à la disparition, en privant par conséquent les générations futures de leurs origines.

Quelle posture adoptée face à cette négligence ? Comment réhabiliter la mémoire de tous ces Hommes ? Que faire, en gros, pour résoudre ce problème de perte identitaire ?

Deuxième nouvelle : « DIRE ADIEU »

Le bal s’ouvre ici avec une série d’interrogations oratoires en compagnie de Yèmi dont la volonté du père de la donner en mariage lui parut comme un électrochoc. Elle devait se marier à l’homme qu’il a choisi pour elle, telle est sa décision.

Bien évidemment que ce cas nous rappelle un personnage dans Les impatientes de Djaïli Amadou Amal, plus précisément Ramla qui fut aussi donnée en mariage sans consultation et sans recours.

Le personnage principal de cette nouvelle a été inextricablement pris dans le même filet.

« Ton père t’a mise à l’école. Il t’a laissée poursuivre, faire ce que tu voulais. Maintenant, il t’en retire. Il veut que tu te maries. Il sait ce qui est bon pour toi. C’est l’heure pour toi de quitter tes parents, de prendre ton envol, de découvrir la vie.» p.42

Comme toutes les autres, elle ne voulait pas de ce mariage, mais son sort était quasiment scellé. Elle était une marchandise qu’on livrait au plus offrant. Le plus offrant ici était Bayédjè.

Son père n’avait rien à foutre de ses sentiments. Il n’avait rien à foutre de l’amour qu’elle avait pour Kola, elle devait épouser Bayédjè et c’était sans appel. Mais coup de théâtre.

La seule solution qui s’offre aux filles dans cette situation, encore faut-il réussir, est la fuite. Fuir loin. Yèmi allait s’enfuir. Elle partait rejoindre son Kola pour qu’ils puissent aller loin, loin de tout ça. Sauf que lui, l’ayant désespérément attendue, s’était résolu à suivre son oncle pour le Mali.

«Comment ? Le sol se dérobe sous les pieds de Yèmi. Elle n’y croit pas. Elle ne peut pas y croire. Comment ? La mère répète que Kola était parti. Depuis plus de deux heures. Yèmi ne le savait-elle donc pas ? Qu’est-ce qui la met alors dans cet état ? Yèmi n’entend plus rien. Ainsi, Kola, son Kola, n’aurait pas tenu sa promesse ? Il n’aurait pas du tout attendu ? Parti ! Parti sans elle ! Depuis plus de deux heures ! Yèmi n’a plus la force de pleurer. Yèmi songe qu’elle n’avait plus rien, plus personne. Elle songe qu’elle ne peut retourner d’où elle vient et que, devant elle, il n’y a plus rien. Plus rien. Son cœur explose.»p.57

Elle tomba en syncope pour ne plus jamais se réveiller. De l’autre côté, Kola et son oncle firent un accident très grave. Il ne s’en tira pas. Encore une histoire d’amour qui se finit tragiquement.

Devrons-nous nous risquer à tout, affronter les tempêtes les plus sauvages juste pour vivre l’amour ? Je vous laisse répondre.

Troisième nouvelle : « A ZIN GO LA »  

«Zin go la Zin go la Zin. A zin go la.

  Zin go la zin go la zin. A zin go la

  Papa xɔ gbɔ ɖe. A zin go la

  O gbɔ ɖ’àmí kaka. A zin go la

O gbɔ ɖ’àmí tchɛn. A zin go la » p.65

C’est par ce chant que s’ouvre cette troisième nouvelle. Une nouvelle qui nous offre un voyage culturel riche en enseignement.

Les protagonistes, ici, sont au nombre de trois : Favi, la narratrice, Yakamɛ, sa camarade et Cathérine, une assoiffée de culture, venue des Antilles.

Vu l’aspect culturel évoqué, l’auteur s’est donné le plaisir de frapper ses deux premiers personnages de prénoms endogènes. Mais est-ce que ces deux personnages, qui sont au centre de l’intrigue, ont la même passion pour connaître, apprécier et partager cette culture ?

Les trois dames étaient sur les traces des trésors royaux. Elles voulaient découvrir ces merveilles artistiques, ce patrimoine culturel.

La visite se déroulait bien. Les objets empreints d’histoire passionnaient et piquaient les curiosités. Les échanges chargés d’informations fusaient. Les histoires enterrées, les ensevelis étaient ressuscités.

Telle est, en réalité, l’une des missions de ce recueil de nouvelles : Réveiller l’histoire, la tradition, ressusciter les héros oubliés et les révéler.

Elles firent le tour de toutes les expositions du donjon bâti pour abriter ces trésors. Mais que sera l’Afrique sans son côté mystérieux ?

Yakamɛ allait tenir des propos blasphématoires à l’encontre des objets qu’elles venaient de visiter.

«Quelle déception ! J’ai à peine vu la beauté qu’on nous vend à travers ces œuvres dites d’art ! Quelle vilénie ! »p.78

Elle n’aurait pas dû tenir ces propos, car la sentence n’allait pas tarder à lui tomber dessus. Son mépris allait la rattraper : « Elle n’avait pas encore fini de prononcer ces mots qu’un frisson, telle une transe, la prit de l’intérieur et la projeta au sol. Ses lèvres supérieures se désaxèrent de leur emplacement habituel, de même que ses lèvres inférieures qui formaient comme un croisement, les unes et les autres se fuyant et prenant des directions opposées. Nous fûmes saisies de terreur, Catherine et moi. Nous n’avions pas encore bougé du donjon d’exposition des objets d’art au pouvoir mystique qui faisaient la gloire des grandes conquêtes du royaume du Danxomè. C’était sûrement une incartade à ne pas commettre. Nous nous précipitâmes vers elle. Catherine alerta le chauffeur. Elle écumait. Nous nous empressâmes de la faire monter dans la voiture et démarrâmes en trombe en direction d’un hôpital proche. Catherine et moi étions affolées, mais j’étais encore plus remontée à cause de la réaction de Yakamɛ.»p.78

Favi ne fut pas épargnée de cette ire divine. Elle n’avait pas su contrôler ses propos face à la gaucherie de sa camarade.

«Je rouspétais encore quand je salivai de travers et fus prise par une quinte de toux, mes viscères semblaient s’essorer à l’intérieur de mon ventre. Mes yeux s’étaient désorbités, je criais, m’essoufflait, m’asphyxiait… »p.79

Elles venaient de subir ainsi la conséquence de la violation d’une des lois de la sacralité : ce n’est pas tout ce qu’on voit et tout ce qu’on pense qu’on dit.

Quatrième nouvelle : UN RETOUR TRIOMPHAL

Le décor est planté, ici, dans le stade de l’amitié où règne une euphorie totale puisque le jour tant attendu était enfin arrivé : « Le retour et la présentation des trésors royaux ».

L’auteur, entre légères digressions, prend du plaisir à raconter l’alacrité et la félicité qu’a entrainé l’annonce de ce retour.

«Ce rassemblement populaire n’est tout simplement que le signe vivant d’une fierté nationale, de la joie de tout un pays, de la restauration de la dignité du peuple africain. On en parlait partout : dans les rues, dans les marchés, sur les terrains de jeu, dans les salles de classe… Le bruit courait lointain là-bas dans tous les villages. Dans les villes également, on se répétait la chose sur tous les tons. »p.85

Cette allégresse s’était rependue comme un virus, tout le monde était testé positif, et personne ne voulait manquer ça pour rien au monde. Fênou non plus. La petite fille voulait vivre l’évènement de plus près. Elle se fraya un chemin jusqu’aux premières places, en face de l’estrade qui accueillait un vaste panel folklorique. Tout s’accordait à marquer l’évènement. Puis arriva le moment de présenter les trésors restitués.

Aux commandes, un vieil griot de la cour royale, le célèbre Hogan. Il incarnait une histoire à lui tout seul. Pour l’aider à dévoiler les 26 trésors royaux, il allait choisir Fênou.

« Il s’arrêta devant la petite fille, tendit sa main couverte de rides et saisit celle de Fênou. Le vieil homme lui fit un petit sourire qui laissait dévoiler une gencive noire sur laquelle pendaient les dernières dents qui lui restaient. Fênou lui sourit en retour et se laissa conduire tout doucement.»p.99-100

Une vieille main pour une plus jeune. Lourd de sens, n’est-ce pas ?

Cinquième nouvelle : LE PÉCHÉ DU SILENCE

«Monsieur le président, mon client n’a jamais fait ce dont l’accuse mademoiselle Noudé. C’est un homme bon, un mari aimant, un patron exigeant, certes, mais convivial et qui se soucie du bien-être de ses subordonnés. De plus, il est clair que monsieur Ogan n’a jamais été attiré par les femmes qui sont, sans vouloir offenser la plaignante, rondes. Il préfère les femmes aux courbes fines, à la taille de guêpe et qui dégagent une certaine assurance dans leurs faits et gestes. Sa femme s’inscrit parfaitement dans cette catégorie. Monsieur le président, mon client est un bel homme, intelligent avec une belle carrière. Il peut donc être la proie parfaite pour toute femme voulant se faire de l’argent ou de la visibilité. Mon client est innocent, il est sans doute victime d’un complot de la part de mademoiselle Noudé qui, au lieu de se concentrer sur son travail, a préféré fixer son regard sur la poche et le statut de mon client

C’est par cette plaidoirie que débute cette nouvelle. Le décor est donc planté dans un tribunal. L’auteur va recourir à l’analepse dans ce récit.

La plaignante, Noudé, avait réussi à décrocher un poste de secrétaire à la direction générale des impôts. Une chose est d’obtenir et une autre est d’y affronter les réalités. Elle allait très vite s’en rendre compte.

«Cette joie qui m’animait ne fut que de courte durée lorsque je découvris ce qui s’y passait réellement… Cette phrase que m’avait dite amèrement le Directeur Général Adjoint, M. Ogan, me revient encore : « Tu ne feras pas long feu dans cette administration si tu continues ainsi ». Pourtant, j’accomplissais bien les tâches qu’on me confiait.»p.105

M. Ogan allait lui faire des avances qu’elle va gentiment refuser. C’est à partir de là que son calvaire allait débuter. Invectives, commérages, elle n’en était pas épargnée et ne pouvait se plaindre nulle part. Toute tentative était vaine, il avait du pouvoir. Il contrôlait tout. Il fallait donc affronter le problème ou trouver une solution pour ne pas suffoquer dans cette géhenne     .        

Elle décide donc d’inviter le DGA ainsi que deux autres collègues chez elle pour le réveillon de Noël. Mais le loup arriva en avance et serra l’agneau entre ses griffes. Il ne réussit pas à abuser d’elle, car il sera surpris par les collègues qui n’étaient pas encore présents.

Devant la justice, le bourreau donnait sa version des faits. Le prédateur se protégeait. C’est le témoignage de Mlle Nouti qui allait donner une nouvelle tournure à l’affaire. La scène sur laquelle elle était tombée chez Noudé réveilla en elle des souvenirs. Le corps n’oublie pas facilement.

Elle avait été l’une des victimes de Ogan. «Cet incident m’avait semblé familier et avait réveillé en moi ma mésaventure.»p.111

Il avait abusé d’elle après l’avoir droguée. Mais comme toutes ces femmes victimes de harcèlement en milieu professionnel, elle n’a pas eu la force d’en parler, car elle ne sera pas crue. Personne ne les écoute et la pression du prédateur finit par les faire céder.

Par peur d’obtenir gain de cause, peu sont ces femmes-là qui arrivent à porter l’affaire devant la justice. Mais ici, le bourreau n’allait pas échapper aux mailles de la justice. Il allait se faire punir pour ses agissements.

«…le condamne en conséquence à vingt-quatre mois d’emprisonnement dont douze fermes, à deux cent mille francs d’amende et aux frais ; reçoit mademoiselle Noudé en sa constitution de partie civile, condamne le prévenu à lui payer la somme de cinq cent mille francs pour tout préjudice subi.»Pp.118-119

L’auteur nous fait montre de sa technique narrative. Il s’agissait d’un rêve lucide du personnage principal. Mais rêve lucide ou pas, le message passé est bien obvie.

Sixième nouvelle : PRÉDATEUR

Du tribunal, précédemment, on passe à la prison dans cette sixième nouvelle. La narratrice-personnage lâche une missive dans laquelle elle explique les faits l’ayant conduite en prison. Une nouvelle épistolaire avec un récit in ultima res.

Secrétaire de direction fraichement diplômée, Fatou était en stage dans une agence d’apprentissage du Wolof à Dakar. Elle était la protégée du directeur, M. Diallo Aboubacar, un quarantenaire charmant et doux.

Sa bonne relation avec ce dernier attisait les commérages dans l’agence. A la maison, elle était dans une mauvaise situation avec sa mère et ça ne s’arrangeait pas. C’est ainsi que naquit son désir de s’éloigner de tout, de fuir, d’aller loin. M. Diallo allait lui offrir une échappatoire : une mission dans une de leur structure à Matam. Elle allait s’y rendre après avoir difficilement obtenu l’aval de sa mère.

Le filet du prédateur se resserrait tout doucement sur elle.

Tout se passait bien à Matam jusqu’à ce jour funeste où le directeur l’invita chez lui. Le piège allait se refermer inextricablement sur la proie et l’aigle allait se servir. Tel un joueur d’échec, M. Diallo avait avancé ses pions stratégiquement, et tous les indices laissés n’avaient pas piqué la curiosité de Fatou.

« J’aurais dû remarquer que quelque chose ne collait pas, qu’il me donnait trop de liberté déjà. Mais je me sentais comme conditionnée. J’avais l’impression que je ne pouvais plus être méfiante. Je pris alors une douche, toute guillerette, et choisis même de rester dans le peignoir que j’avais trouvé dans l’une des nombreuses armoires pour ne pas avoir à remettre mes tenues trempées de sueur. Je ne me méfiais même pas un peu du diable, parce qu’il avait le chic pour être beau et séducteur.» pp.136-137

Il avait minutieusement tout préparé, tout calculé. Il avait caché son jeu jusqu’à l’étape finale, passer à l’acte. Impuissante, il va abuser d’elle. Il va étancher sa soif de posséder son corps.

Flétrie, salie, souillée, un seul mot sonnait dans la tête de Fatou : vengeance. Une vengeance instantanée. Elle saigna avec un couteau douze fois son agresseur. A-t-elle mal agi ? La justice lui serait-elle venue en aide ? Je vous laisse trouver les réponses à ces questions. 

Ces six premières nouvelles vous donnent déjà un aperçu de ce qu’est le recueil dans son ensemble. Un voyage entre différentes thématiques et différents styles d’écriture. Plaisant ! Une sauce d’une saveur unique et un thermomètre qui vous permet de prendre une certaine température de la société. Je n’en dirai pas plus cher.s lecteur.s, je vous laisse le plaisir de vous faire vos propres opinions en lisant ce livre.

NANDI Nali

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