« La voix est le miroir de l’âme. » (Mémoires d’une diva engagée) Angélique KIDJO

« La voix est le miroir de l’âme. » (Mémoires d’une diva engagée) Angélique KIDJO

ANGÉLIQUE KIDJO : QUAND LE MIROIR DE LA VOIX DE L’ARTISTE REFLÈTE L’ÂME DE L’AMAZONE GLOBE-TROTTEUSE

On la savait musicienne, Angélique KIDJO. La voici désormais joignant à son micro sa plume. En 2018, elle a publié un livre qui retrace sa vie : « La voix est le miroir de l’âme« . Combien j’étais excité de prendre ce mémoire pour le lire et découvrir les secrets de réussite d’une telle femme reconnue de par le monde! Enfin, j’ai le livre qui a traversé des frontières pour atterrir dans mes mains toutes enthousiastes de tourner les pages les unes après les autres. La couverture est palpitante ! La diva béninoise sur un fond blanc noir, le visage en pleine ascension vers le monde des muses, où tout se tait pour écouter la voix qui sort de cette bouche ouverte ; les mains remontées au niveau des oreilles pour témoigner un engagement passionné pour la chose aimée : la musique. Une telle couverture ne peut qu’accrocher. C’est la page sur laquelle j’ai passé assez de temps, plein d’admiration.

 

 

« La voix est le miroir de l’âme » ! Un genre de titre qu’on s’explique aisément avec la limite de notre culture générale et qu’on ne comprend en réalité qu’après la dernière page du livre. Après lecture de ce mémoire, je trouve délicat de faire la présente chronique qui se veut très intuitive. Faire la chronique d’une autobiographie peut revenir à répéter la vie de son auteur. Erreur à commettre ou à éviter ? Ce qui est certain, la beauté d’une vie se conte. La vie dont il s’agit ici est très inspirante et mérite une lecture sur plusieurs axes. Cette chronique ne retrace néanmoins pas la vie d’Angélique. Elle s’intéresse aux tranches de vie de la diva racontées dans le livre par sa plume simple, anglaise, concise, facile à lire.

« La voix est le miroir de l’âme »  compte 10 chapitres suivis d’un épilogue, d’une présentation de recettes et des remerciements. La préface et l’introduction ouvrent les pages du livre traduit en français par Valéry Lameignère, Fayard 2017.

 

Desmond TUTU, dans sa préface semble déjà résumer les pages de ces mémoires quand il écrit au sujet d’Angélique que : « Elle incarne aujourd’hui son credo selon lequel les femmes peuvent réussir si on leur donne leur chance, si elles peuvent être scolarisées aussi longtemps que possible ». p.9. Je l’ai trouvé : l’objectif de la publication d’un tel livre par Angélique devrait être cela. Rendre hommage à la femme africaine en particulier à travers l’histoire de sa vie qui n’a pas été toute tracée au départ. Elle le symbolise mieux sur une image à la page 245 ; elle pose son trophée Grammy sur la tête pour « le dédier aux femmes d’Afrique qui portent leurs charges de cette manière » car elles lui inspirent beaucoup. La diva veut que le monde entier voie combien les femmes sont capables de faire des choses merveilleuses.

Inspirée dès le bas âge par ses parents, Angélique a été très tôt influencée par l’enracinement culturel et cultuel de ses père et mère. A l’âge de six ans, la vie lui offrit l’opportunité de rendre par ses talents, sourdes ses peurs devant un public et de s’exprimer par ce qu’elle sait mieux faire aujourd’hui : le chant. Sa famille a été pour beaucoup dans son attachement à la musique et à la danse. Que ce soit ses frères et sœurs parmi lesquels elle a grandi ou ses parents, tous ont vécu dans un climat de bonne ambiance; laquelle rime avec les notes musicales et les rythmes. Cela a favorisé l’apprentissage de plusieurs morceaux par Angélique qui interprétait déjà dans son collège (CEG Gbégamey, Cotonou, Bénin) des chants lors des manifestations culturelles. Parallèlement, elle fut contaminée par le militantisme de sa mère qui faisait partie d’une association qu’elle a créée pour défendre les droits des femmes et des enfants uniques. Dans ses découvertes, Angélique reçut un choc dès qu’elle apprit l’existence de l’apartheid en Afrique du Sud de Miriam Makéba, cette chanteuse qui est comme son idole, la voix dans laquelle elle mire la sienne. Cette découverte lui fit prendre deux résolutions : écrire des chansons pour répandre dans les cœurs un message de paix et d’équité, s’engager en tant que femme pour combattre l’injustice connue par ses paires. La musique et l’engagement, l’engagement d’une musique, la musique de l’engagement, des aphorismes qui crient haut et fort dans la voix d’Angélique à chaque fois qu’elle doit enregistrer au studio ou chanter lors des concerts.

Sa vie de musicienne connut plusieurs péripéties déjà dans son pays qu’elle fut obligée de quitter pour aller en France. Elle y rencontra la musique élaborée, étudiée, industrielle ainsi que son homme, Jean (avec qui elle eut Naïma, une fille) qui reste un pilier très important dans la carrière de la béninoise. Avec lui et d’autres musiciens rencontrés sur des scènes ou à qui elle a été recommandée, Angélique réussit le plus grand pari : rester fidèle à sa musique, à son inspiration d’origine africaine, à sa culture, à sa personnalité, à son Afrique. Cela lui a valu de merveilleux succès enregistrés, des trophées remportés, de nombreuses tournées dans le monde et surtout des rencontres. Grâce à son travail soigné et bien fait, elle vit réaliser ses rêves nourris depuis l’enfance. Sa musique lui offrit l’incroyable occasion de chanter sur une même scène que son idole Miriam. Elle fit d’innombrables rencontres comme celle de Nelson Mandela, Bill Clinton, et plein d’autres personnalités de divers domaines et différents pays.

 

Son engagement sur le plan social lui valut également le titre d’ambassadrice à l’UNICEF pour défendre les droits des enfants et des femmes. Sa fondation BATONGA s’est lancée également dans le même combat pour apporter du soutien aux jeunes filles appelées « Batonga ».

Ce brillant parcours d’Angélique détermine combien elle n’a pas perdu une once de son engagement depuis l’âge de 15ans. Elle aura réussi le pari de faire une musique engagée et d’y demeurer fidèle. Elle aura réussi le pari de faire honneur en toutes circonstances à son Afrique qu’elle ne cesse de glorifier à travers ces termes : « Après avoir remercié Jean et Naïma de tolérer ma folie jour après jour, puis mes managers et ma maison de disques, j’ai remercié l’Académie de reconnaitre que la musique de ce monde vient d’Afrique. Que nous sommes tous africains parce que l’Afrique est le berceau de l’humanité. J’ai poursuivi en parlant de mes débuts de chanteuse, quand ma mère et mon père avaient appris ceci à la petite fille que j’étais, qu’il faut toujours suivre son inspiration, ne jamais faire de compromis avec sa musique, mais surtout qu’il faut s’en servir pour faire du bien aux gens, pour les aider à prendre conscience de leur valeur et de leur force. La musique n’a pas de couleur, pas de langue, pas de frontière. »p244

 

« La voix est le miroir de l’âme » ! Ce livre est un ensemble de mémoires de cette diva que célèbre aujourd’hui le monde entier par ses nombreuses œuvres. C’est aussi un livre de recettes présentées par la femme au foyer qu’elle est. Très bien garni en photographies, c’est un livre qui renseigne assez sur les grandes lignes de la vie d’Angélique KIDJO. Elle se fait proche du lecteur dans chaque mot de ce bouquin. Et si aujourd’hui, elle devrait faire une réédition, elle ajouterait qu’elle a interprété le 11 Novembre 2018 à l’Arc de Triomphe en France le célèbre morceau « Blewu » de Bella Bellow devant les nombreux chefs d’Etat dont Donald Trump, Emmanuel Macron, Vladimir Poutine à l’occasion de la célébration du centenaire de l’armistice de 1918.

« C’est un bon début ! » P268

 

Fabroni Bill YOCLOUNON

 

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