X Y (4/5)

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M.Y : Hé madame ! Tu vas me laisser finir. Il se passe que tu fais ma plus grande honte. On est ensemble depuis quinze ans et toi tu ne fais les choses que de la même manière. Mon père est considéré dans mon village comme un homme riche parce qu’il a eu ce que moi je n’ai pas encore. Ma mère est vue comme une bonne épouse, parce qu’elle a eu ce que toi tu ne veux pas avoir. Parmi tous mes frères et sœurs, je suis le seul malchanceux ou le seul idiot ayant pris une femme qui n’a jamais su et ne saura plus jamais comment lui donner le bonheur entier. Il y a quinze ans tu m’as donné ce garçon avec de gros yeux comme les tiens ; tu as préféré le nommer Yémalin. Il y a douze ans, tu m’as mis au monde un garçon qui est parti dans l’au-delà deux jours après ses premiers cris. Il y a dix ans, tu as donné vie à ce garçon ici présent que j’ai nommé Essɔlèwa. Il y a quatre ans tu me donnes encore un couillard que tu as nommé Vignon. Tu sais, quand je repense à tout cela, je me sens impuissant et très en colère. Je ne comprends pas comment une bonne femme peut mettre au monde rien que des garçons en quatre gestations ? Je ne comprends pas et je ne veux même pas comprendre. J’ai désormais peur de t’enceinter une cinquième fois pour que tu me donnes encore un quatrième gosse. Non c’est impossible. Dans ma lignée, toutes les fratries sont mixtes. Toi, tu es née sûrement d’une famille homosexuelle si je n’abuse. Je ne peux plus accepter cela car tu fais ma honte. J’ai besoin d’une fille dans mes enfants et je ne veux plus prendre ce risque de croire que tu me la donneras prochainement. J’ai donc pris ma décision : tu prends tes enfants et vous sortez de ma maison avec votre poisse. Je vais prendre une autre femme et quand elle me donnera au moins une fille, je vous ferai moi-même appel de revenir. J’ai fini et je ne reviens plus ma décision !

La femme déclencha soudain un rire bruyant à déboucher les oreilles d’un sourd. Les enfants contaminés par ce rire maternel, l’imitèrent. L’homme s’éreinta et voulut intervenir par la force quand madame prit la réplique :

Mme X : Stop, monsieur le meunier ! Haha, je vais rire toute cette matinée c’est sûr !  Les enfants, allez-vous occuper, j’ai quelque chose à expliquer à votre papa.

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