Etude succincte de l’œuvre Les bouts de bois de Dieu d’Ousmane Sembène

Introduction :
« Les bouts de bois de Dieu » est un ouvrage du Sénégalais Ousmane Sembène paru en 1960. Dans cet ouvrage, Sembène se livre à une critique acerbe du système colonial. C’est un roman de contestation, ou les personnages sont en marche contre les oppressions colonialistes dont ils sont victimes. Comment ces personnages ont-ils procédé pour aller contre le pouvoir colonial ? Ont-ils réussi à avoir satisfaction de leurs revendications ? Découvrons ensemble les réponses à ces interrogations dans les lignes à venir.

Résumé de l’œuvre :
Cette œuvre nous relate la grève des cheminots de Dakar-Niger qui est un événement historique. Suite aux oppressions que subissaient les habitants de la part des colonisateurs blancs, ceux-ci ne sont pas restés indifférents, ils ont alors déclenché une grève. La motion de grève a été lancée après une réunion présidée par Ibrahima Bakayoko, un militant syndicaliste respecté par tous. Cette grève a opposé les grévistes aux forces de l’ordre, ce qui a visiblement empiré leur situation de vie (la famine sévissait). Les femmes ont été aussi de la partie pendant la grève, elles ont initié une marche de Thiès à Dakar présidée par Penda, une femme mal vue parce qu’elle n’était pas sous le toit d’un homme. Cette marche donna lieu à un grand meeting à l’Hippodrome ou les grévistes ont enfin eu satisfaction. La grève prit donc fin.

Les personnages principaux et leurs rôles :
Ibrahima Bakayoko : Fils de Niakoro, père adoptif d’Ad’jibidji, mari d’Assitan ; Personnage charismatique, militant syndical, délégué des « roulants »

Mamadou Kéita : Mari de Fatoumata, doyens des poseurs de rails. Il est très sage et prudent ; et joue à l’apaisement.
Tiemoko : Militant très engagé, brutal et impulsif. Il incite à la grève
Penda : Femme de mauvaise vie, c’est une femme engagée. Elle est l’initiatrice de la marche des femmes. Elle a fait montre de courage mais fini pas être tuée.
Ad’djibidji : Fille de Bakayoko, très curieuse. Elle a assisté à la réunion des syndicalistes.
Niakoro Cissé : Mère de Bakayoko. C’est une gardienne de la tradition, elle était préoccupée par la grève.

Les personnages secondaires de l’œuvre :
Doudou : Tourneur ajusteur, c’est le secrétaire de la fédération des cheminots.

Lahbib : C’est le comptable, il est le deuxième secrétaire.
N’Deye Touti : Elève de l’école normale, elle est solidaire avec les grévistes.
Assitant : Epouse de Bakayoko, elle est restée indifférente par rapport à la grève.
Ramatoulaye : Tante de N’Deye Touti, elle est illustrée par l’immolation de Vendredi (le cabri).
Mame Sofi : Epouse de Deune, elle apporte son soutien aux grévistes.
De jean : Directeur général, il est un opposant de la grève.
El hadj Mabigué : Frère de Ramatoulaye, notable musulman, complice du patronat.
Le serigne n’dakarou : Dignitaire religieux, il use de son pouvoir pour démobiliser les grévistes.
Le schéma narratif de l’œuvre :
Le schéma narratif de l’œuvre se présente comme il suit :

Situation initiale : La condition misérable des cheminots
Elément modificateur : Le déclenchement de la grève
Série d’action : L’affrontement
Situation finale : La satisfaction des revendications

Signification de l’œuvre au plan social, religieux, politique:
Au plan social, le roman soulève le problème de la lutte des classes, de l’émancipation de la femme et de la solidarité. Concernant la lutte des classes, on se rend compte que les plus forts (le patronat) ont toujours écrasé les plus faibles (les cheminots). Au sujet de l’émancipation de la femme, on se rend compte que la femme est un véritable agent de développement et que si ses droits sont respectés, elle peut autant que l’homme. La marche des femmes ayant pour initiatrice Penda nous illustre sur ce fait. La solidarité quant à elle apparait comme une valeur à entretenir dans toutes luttes afin de venir à bout de l’adversaire. Au plan religieux, nous pouvons noter que la religion peut contribuer à endormir la masse. Au plan politique, la signification à retenir est que la politique ne sert pas le plus souvent l’intérêt collectif.

Conclusion
Après lecture de ce roman, nous nous rendons compte qu’il a un intérêt littéraire, philosophique, historique et culturel. L’intérêt littéraire de cette œuvre est d’avoir permis à la postérité de connaitre la grève des cheminots de Dakar-Niger. Au plan philosophique, ce roman pose des problèmes tels que celui du droit, du devoir, la justice, du travail. Au plan historique, cette œuvre nous permet de découvrir toutes les luttes que les Noires ont menées et qui leur ont valu d’être considérés comme des êtres à part entière. Au plan culturel, on s’aperçoit que toutes les cultures sont égales ; certaines ont la prétention d’être supérieures aux autres.

BERNICE SEDAMINOU,
Étudiante en 3è année de Lettres Modernes à l’ENS