Durant deux semaines, j’évitai de parler de ce sujet. Les jours passèrent, les semaines passèrent, et un jour, sans me le demander, elle vint chez moi à la maison. Enfin, chez nous, c’est-à-dire, chez mes parents. Je ne savais pas comment elle a fait, mais un mercredi soir, ma mère m’annonça que j’avais une visite. Grande fut ma surprise de voir Rachelle. Qui suis-je pour que la plus belle du lycée vienne me voir à la maison ? Je la reçus, et dans nos discussions, il ressortait qu’elle était d’accord pour qu’on sorte ensemble. Houm! sortir ensemble. Pour aller où?  voulais-je lui demander. Mais ma gorge s’irrita et une toux violente mit fin aux assauts de cette phrase qui ne sortira jamais. Et pourtant, il aurait fallu que… En tout cas, c’est vrai que nous partagions beaucoup de choses en commun : football, musique, films et séries, haine des sciences physiques et mathématiques. Mais ce que je ne comprenais pas, c’est son désir à parler rapidement à mes parents de cette relation que mon père n’envisageait pas pour mois avant la licence. Je n’étais pas d’avis que Rachelle ouvrît sa boîte à sentiments chez nous, car si mon père alcoolique l’apprenait, c’en sera fini pour moi. Et cela, elle devrait le savoir, rien qu’à voir l’ordre qui régnait chez nous, la discipline dans nos mouvements harmonisés en chorégraphie. Mais il paraît que la discipline de l’amour c’est de n’avoir pas de discipline, ni de scrupule. Et pourtant, le crépuscule de la puberté devait faire comprendre à Rachelle que les choses sérieuses ne s’ébruitent pas devant un père adorateur des bouteilles. Parler de cette affaire maintenant, c’est signer mon arrêt de mort. Cela, Rachelle le savait. Du moins, je le croyais. Mais, je ne sais plus ce qui s’est passé, et puis …..

 

 

A suivre….

 

Claude KOUASSI OBOE