Bonjour les amis. Voici l’intégralité de la nouvelle de la semaine du 23 au 27 Octobre 2017 sur votre blog : « Mon fils a BAC+3 (1/5)»   de Théodore Gildas ZINKPE Adanchédéwea. Bonne lecture à tous et à chacun en compagnie de  http://biscotteslitteraires.com/.

 

Mon fils a BAC+3 

 

Quand il se leva ce jour-là, il jura par tous les dieux, que cette journée sera l’une des plus belles de sa vie. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement, car cela ferait bientôt 30 jours qu’il se mortifiait, ne s’autorisant qu’un seul repaspar jour. Même si c’était un jeûne forcé qu’autre chose. Les deux mille francs que sa tante Assiba lui avait donnés, il s’appliquait  à les bien gérer afin de tenir le mois. Un plat de deux boules d’Akassa bien pimenté accompagné de fretins était son lot quotidien. Il ne  faut pas l’oublier, ce fameux vent du pouvoir de la « Cavalerie » avait soufflé si fort qu’il avait déraciné tout sur son passage en République des Bananiers Joyeux. Ses propres militants n’avaient même pas été épargnés. Et Sounoukpo, lui-même, sans le moindre copeck depuis six mois. Mais là, il savait que sa galère touchait à sa fin.

En effet, il y a deux semaines, il rencontra Aladji Ahannon, un homme fortuné avec qui, il avait milité pour l’avènement du pouvoir dit de la « Cassure ». Aladji lui avait promis de lui trouver un travail à la Direction de Surveillance des Marchés. Il lui avait donné rendez-vous pour ce jour. Avec toutes les prières, le jeûne, l’abstinence et toutes les autres privations, Sounoukpo était certain qu’une nouvelle ère commençait dans sa vie.

 

 

Il se mit sur son trente-un et s’en alla donc chez Aladji. Il était devant son bureau à 10 heures comme prévu. Mais la secrétaire lui fit comprendre qu’il était en séance de travail. Après trois heures d’attente, la porte du bureau d’Aladji finit par s’ouvrir et une belle femme,  teint clair, bassin en forme d’une bouteille de champagne, obus bien dressés à la poitrine, en sortit. Aladji lui fit signe d’entrer. Quand il entra, ce drenier était en sueur, débraillé mais d’une humeur joyeuse. La séance d’Aladji était consacrée à bien de choses sauf au travail. Mais ce n’était pas ses oignons, se dit-il.

– Fiston, comment on va ? Lança Aladji, vautré dans son fauteuil dressé sous l’effigie du premier des « Cavaliers », son Excellence Affokpé.

– Très bien, Boss.

– Ok. Parlons vite et bien. J’ai des postes de collecteurs d’impôt à pourvoir pour le marché. Tu es un bon petit et j’ai pensé que tu ferais l’affaire. Tu seras mon œil dans le marché. Puis-je avoir confiance en toi ?

– Bien sûr Aladji…

– De toi à moi, avec le régime de la « Cavalerie », tu sais que les budgets de toutes les institutions ont subi une cure d’amaigrissement ?

– Oui Aladji…

– C’est sans oublier qu’un homme politique doit entretenir sa base politique. Et pour le bien du régime qui se doit de garder son électorat, j’ai dû trouver une parade. Nous avons des tickets parallèles que nous émettons pour la collecte des taxes. Ces fonds me sont directement versés avec un pourcentage pour l’agent collecteur… C’est beaucoup de sous, mon petit. Tu te feras beaucoup d’argent aussi.

Sounoukpo buvait les paroles d’Aladji. Il s’imaginait déjà toutes les belles nanas qui lui succomberaient, les nuits chaudes qu’ils passeraient dans les bistrots et les boîtes de nuit…

  • On peut faire affaire? Finit-il par entendre de la bouche de son recruteur.
  • Oui Aladji, je suis votre homme.
  • Bien parlé. On se voit lundi donc pour que tu commences.

Sur ces mots, Aladji se leva pour le raccompagner. Mais au moment de le congédier, il lui lança :

  • As-tu apporté la photocopie de ton diplôme comme je te l’ai demandé ?
  • Oui, oui….
  • Donne cela à la secrétaire. Ici, nous prônons l’excellence. Et le minimum exigé pour le poste d’agent collecteur, c’est le BAC. Mais je sais qu’avec tout le temps que tu as passé sur les bancs, tu l’as. N’est-ce pas ?
  • Si Aladji. Mais c’est la photocopie du CEP que j’ai apportée. Je ne savais que le BAC était exigé. Je rentre de ce pas, le chercher.
  • Ah, Sounoukpo, comment tu peux faire cela? Fais vite. C’est aujourd’hui le dernier délai pour les dépôts de dossier.
  • D’accord Aladji, comptez sur moi.
  • Sounoukpo sortit la tête basse des locaux de la Direction. Mais comment pouvait-on demander le diplôme du BAC pour juste écarquiller les yeux sur de pauvres femmes et empocher leurs maigres bénéfices de la journée? C’est un boulot pour lequel point n’était besoin d’être « intello », se lamentait-il. Même Aladji qui parle, le diplôme qu’il a, c’est la licence professionnelle de vente de mouton. Mais loin de blâmer Aladji, Sounoukpo s’en voulait à lui-même. Il se rappela les dix années qu’il passa au collège. Mais dont il sortit sans aucun diplôme. Ces pitreries de jeunesse l’avaient rattrapé. Le poids des regrets alourdit ses pas. Il s’assit à même le sol, sous un arbre et là il pleura chaudement. Lui, Sounoukpo, le play-boy, le dandy de l’époque, le « show gars »….

    Pour trouver la cause de sa chute, il fallait remonter vingt ans en arrière. Sounoukpo venait fraîchement d’avoir son CEP. Son père était un richissime commerçant mais qui n’avait pu franchir le seuil de la classe de CE1. Il était donc très fier de ce fils qui irait plus loin que lui. On tripla  son argent de poche en guise de récompense. Il commença donc le collège dans la peau d’un petit pacha. Nanti de ses vingt mille francs d’argent de poche hebdomadaire, il était la coqueluche de la cour de récréation. Financièrement, rien ne lui manquait. Sur le plan des études, on lui prit des répétiteurs dans presque toutes les matières, même en sport et conduite. Mais Sounoukpo se demandait pourquoi étudier toutes ces choses compliquées si tant est que son père était autant riche sans avoir vu la couleur du tableau de CE2. Lui n’avait point besoin de travailler et il gagnait déjà plus que le salaire de bon nombre de ses professeurs. Il apprenait donc ses leçons au gré de ses humeurs, venait en classe selon la météo à son réveil. Il accumulait les mauvaises notes. Mais cela semblait n’être la préoccupation, ni de son père, ni de sa mère, trop occupés à gérer leurs affaires. Ils ne les voyaient quasiment jamais. Il aurait aimé qu’on lui dît qu’il s’égarait. Il aurait tant voulu que ses géniteurs s’inquiétassent pour lui et le remissent sur le droit chemin. Trop tard maintenant.

     

    En ces temps-là, quand entre deux voyages entre Pékin et Dubaï, Sounoukpo croisait son père à la maison, ce dernier se contentait toujours de lui lancer la même phrase « Alors jeune homme, tu t’en sors ? Bosse bien hein. Tu vois tout ce qu’on dépense pour toi ? C’est pour te mettre dans les meilleures conditions. Donc ne me déçois pas. » Deux semaines pouvaient alors passer avant qu’il ne le recroise et aie droit à ce sermon négligé.

    Pour attirer l’attention des siens, dans sa petite tête, il se mit à imaginer tout un tas de stratagèmes. Ses premiers souffre-douleurs furent les geeks de sa classe. C’étaient des gamins plutôt brillants mais qui restaient à l’écart du groupe, préférant squatter le laboratoire informatique et la bibliothèque. Sounoukpo profitait de la moindre occasion pour les passer à tabac, aidé des cancres de la classe. Les convocations successives du Surveillant Général adressées à ses parents n’ont pas réussi à leur ouvrir les yeux. Les rares fois que son père parvenait à honorer furtivement l’une des convocations,  il se contentait de dire devant le surveillant :  » Sounoukpo,  la prochaine fois que tu lèveras encore la main sur un de tes camarades, tu auras affaire à moi« . Ces mots dits, il tendait une liasse de billets au plaignant et une autre au Surveillant pour sa bière. Mais ce que Sounoukpo voulait, ce n’était pas qu’on camoufle ses méfaits mais qu’on l’écoute. Qu’on écoute sa solitude.

    Comme tabasser les geeks ne l’aidait pas à parvenir à ces fins, il monta d’un cran: les professeurs. Là,  il était sûr qu’il ferait mouche. Retards, propos déplacés envers les professeurs, jets de morceaux de craie pendant que les professeurs écrivaient au tableau, super glue sur leur siège, tout y passait. Le Surveillant Général entreprit à nouveau de convoquer les parents de Sounoukpo. Après quelques remontrances vite faites et quelques billets clinquants en guise de baume à l’orgueil des professeurs offensés, son père noyait ces scandales.

    Sounoukpo prit donc goût à l’impunité. Il multipliait les méfaits et redoublait d’ingéniosité. C’est ainsi qu’il passa toute l’année scolaire. Mais les largesses de son père aidant, il eut miraculeusement 10,01 de moyenne pour passer en classe supérieure. Son comportement empirait. Mais la main généreuse de son père dissuadait les autorités de l’expulser du collège.

    Le jeune garçon qui commettait de petits forfaits pour attirer l’attention de ses parents se mua quatre ans plus tard en un vrai chef de gang. Le BEPC qu’il se devait de passer en fin d’année ne le préoccupait guère. Il n’y avait pas de bastonnade dans le quartier ou dans le collège qui n’était commandité que par Sounoukpo. Bientôt, l’évocation de son nom inspirait la terreur dans toute la ville.

    A côté de cela, il était un vraiment tombeur. Il multipliait les conquêtes féminines. C’était un Don Juan toujours élégant avec un portefeuille toujours rempli. Quasiment toutes les filles lui succombaient sauf une : Fènou. Fènou était le modèle de fille bien éduquée. Elle était issue d’une famille bien modeste. Mais les offensives amoureuses de Sounoukpo à coup d’espèces sonnantes et trébuchantes ne lui faisaient aucun effet. Elle refusait systématiquement ses cadeaux et ses invitations, préférant la compagnie de Yèï. Sounoukpo ne savait ce que Fènou pouvait bien trouver à cet abruti de Yèï. C’est vrai qu’il était super intelligent, premier de la promotion depuis 04 ans. Mais Yèï s’habillait comme un vrai clown, avec des fausses marques pendant que lui Sounoukpo se pavanait avec des chaussures Nike, And1, Fubu, Kevin Garnet, Cortès. De plus ses parents étaient de condition bien modeste. Sounoukpo s’évertuait constamment à vouloir l’humilier quand il sentait Fènou à proximité. Mais le calme olympien de Yèï le déroutait à chaque fois, si bien qu’il lâcha prise. Néanmoins il savait que l’heure de sa revanche sonnerait un jour.

    Et cette occasion finit par se présenter un vendredi soir. Ce soir-là alors que tout le monde était rentré, Fènou resta seule en classe. Elle avait la tête entre les deux mains et avait la mine toute défaite. Comme à son habitude, Sounoukpo faisait sa ronde du soir pour voir s’il n’y avait pas une proie féminine facile qui trainait dans les environs. Quand il aperçut Fènou, il voulait poursuivre son chemin mais un esprit malicieux lui suggéra de tenter une nouvelle fois sa chance. Et contrairement au ton hautain qu’il adoptait autrefois, il fut d’une tendresse déconcertante :

    • Qu’as-tu, petite fleur ? Une fleur aussi belle que toi ne devrait laisser les chagrins de la vie cacher son charme.
    • Depuis quand t’es-tu mis à la poésie ? En sourit presque Fènou.
    • C’est toi qui m’inspires, belle dame. Mais là n’est pas l’objet de ma présence. Dis-moi plutôt pourquoi tu sembles si triste.

    Désarmée par cette gentillesse inhabituelle de Sounoukpo, Fènou s’ouvrit à lui :

    • Mes parents ont reçu un préavis de notre propriétaire pour libérer notre chambre avant demain matin. Cela fait plus de six mois que nous n’avions plus payé le loyer. Cette nuit, nous devons nous trouver un autre toit.
    • Combien lui deviez-vous?
    • Soixante mille?
    • C’est tout ? Demanda Sounoukpo.
    • Je te les donne.
    • Ne me donne pas de faux espoirs, Sounoukpo. Tu as déjà été assez gentil de m’écouter. Et Yèï a aussi promis faire ce qu’il pourra. Mais je connais sa condition, je sais qu’une aide venant de sa part relèverait presque de l’impossible.
    • Je suis sérieux, Fènou. Suis-moi à la maison et je te donne les soixante mille. Allons-y. Il se fait tard.

    Fènou ne s’en revenait pas. Venant de Sounoukpo, elle n’aurait jamais espéré une telle compassion. Il lui sauvait la vie. Elle le suivit donc et ensemble ils se rendirent à la demeure de Sounoukpo. C’était une belle bâtisse digne d’un palace présidentielle. Fènou en resta bouche bée.Il lui demanda de l’accompagner dans sa chambre pour raison de discrétion. Un peu hésitante au prime abord, elle se convainquit de sa bonne foi et monta dans la chambre.

     

     

    Il retira de son tiroir une grosse liasse de billets, en compta soixante mille et lestendit à Fènou. Quand la main de cette dernière fut près des siennes, Sounoukpo l’empoigna vigoureusement.

    • Que fais-tu ? Tu me fais mal ? Protesta énergiquement Fènou.
    • Excuse-moi, Fènou. S’efforça de dire Sounoukpo. Tu sais bien que depuis toujours, j’ai toujours voulu t’avoir dans mon lit. Je veux vraiment t’aider mais ne penses-tu pas qu’il serait normal que tu me donnes ton corps de rêve en retour.
    • Tu es malade. J’ai été idiote de te croire. Pour une fois, je t’ai vu comme un agneau mais tu me dissimulais l’horrible loup que tu as toujours été. Tu ne verrais jamais, ne serait-ce que les bretelles de mon soutien-gorge. Tu me dégoutes. Je m’en vais.

    Le sang de Sounoukpo ne fit qu’un tour. Il l’agrippa de toutes ses forces et tenta de la déshabiller. Fènou était prise au dépourvu. Que pouvait-elle face à ce colosse de 1m80 ?….

    Dans un dernier geste de désespoir, elle saisit entre ses dents aussi fermement que possible, la joue gauche de Sounoukpo. La douleur fut si terrible qu’il dut desserrer son étreinte. Libérée de son agresseur, Fènou sortit de la chambre à toute vitesse, dévala les escaliers en un éclair et fut hors de la maison. Elle haletait. Mais elle remerciait le Seigneur d’avoir donné à ses dents la puissance des crocs du guépard, ce qui lui permit de sauvegarder sa dignité.

    Sur le chemin du retour à la maison, elle se culpabilisa un peu. A cause d’elle, ils se retrouveraient tous, sa famille et elle, sans toit. Elle n’avait juste qu’à se livrer et tous leurs problèmes feraient désormais partie du passé. Mais elle avait promis sa virginité à son Yèï quand ils se marieront. Et elle comptait bien respecter sa promesse. Quand elle rentra, elle constata à sa grande surprise que Yèï l’attendait accompagné de son grand-frère aîné. Elle se dépêcha d’ajuster sa chemise et sa jupe avant de se présenter devant eux. Yèï lui fit savoir qu’il avait posé le problème à son grand frère qui avait accepté l’aider. Ce dernier avait donc amené les soixante mille et avait tenu à s’assurer de la véracité de la situation. C’est ainsi que sans succomber à l’hideux Sounoukpo, Fènou sauva les siens grâce à son âme sœur, Yèï.

    Bien plus tard, elle raconta sa mésaventure à Yèï. Ce dernier ne lui en voulut point, ni même à Sounoukpo. Il se contenta de dire que c’était la vie qui voulait éprouver leur amour et la force de caractère de Fènou.

    Cette année-là, Sounoukpo échoua naturellement au BEPC mais trouva le moyen de passer en classe de seconde. Une fois en classe de Terminale, comme son argent pouvait tout acheter sauf le diplôme du BAC, il en vint donc à y passer  trois années  essayant de décrocher le fameux sésame. Mais à chaque fois, il disait aux siens à la maison qu’il était admis et qu’il fréquentait même l’université. Son père se plaisait à asséner au détour de chaque conversation : « Mon fils a BAC + 3 ». C’était sa plus grande fierté. Ainsi donc, il maintint ses parents dans le mensonge pendant de longues années.  Il finitpar renoncer au BAC et s’abandonna à l’oisiveté. C’est ainsi qu’il passa 10 années au collège sans aucun diplôme.

    Mais tout comme, l’on ne peut cacher les rayons du soleil de ses mains, la vérité finit par parvenir aux oreilles de ses parents, qui sans ménagement l’expulsèrent de la maison. Il était désormais sans le moindre kopeck sans qualification, ni diplôme. Bien qu’il se sache le premier coupable, il en voulait également à ses parents qui n’avaient été là pour le maintenir sur le bon chemin.

    Les pas de son insouciance et la volonté de se prendre en charge après son expulsion tragique et sans préavis du nid paternel, le conduisirent chez Aladji. La sentence de ce dernier était sans appel, quoique cocasse: « pour être collecteur d’impôt sous le ciel de la « Cavalerie, » en cette République des Bananiers Joyeux, il faut nécessairement avoir le BAC.Sous cet arbre, il fut envahi par toute la laideur de son passé nauséeux. Il pleurait. Il était sans le moindre parchemin à exhiber, malgré son niveau de « BAC+3 ».Mais ses regrets n’y changeraient rien.

    Sounoukpo prit la ferme résolution de se racheter de toutes ses erreurs et de devenir un homme digne, qu’importe le prix. Il eut une pensée pour Fènou, cette fille courageuse et noble qu’il avait tenté de souiller. Il espérait qu’elle lui pardonnerait où qu’elle soit.Il se leva et emporté par ses pensées de culpabilité, il traversa le trottoir sans faire attention. Une voiture 4 x 4 manqua presque de l’écraser. Il s’était juste vu étendu au sol, mais apparemment sans grand dommage. Deux occupants en sortirent prestement et se portèrent à son secours. Quand ils furent près de lui, que ne fut pas l’étonnement de Sounoukpo de reconnaître Fènou et Yèï. Quel drôle de leçon la vie lui donnait-il à travers cette coïncidence plus qu’improbable.

    • Sounoukpo, c’est toi ? S’écrièrent-ils tous deux.
    • C’est bien moi, Fènou, Yèï.

    J’aurais bien mérité que vous m’eussiez écrasé…

    • Ne dis pas de bêtise. Se hâta de dire Yèï. Tu n’as rien de brisé dans ton corps ? Continua-t-il.
    • Non, ça peut aller.

    Yèï et Fènou le prirent tour à tour en compassion et l’embrassèrent. Ils échangèrent pendant quelques minutes, lui donnèrent leurs numéros. Au moment de se séparer, Yèï lui glissa dans les poches un billet de dix mille et lui demanda de venir leur rendre visite.

    Sounoukpo ne s’en revenait… Mais il continuait de se demander ce que vaudra désormais son grand palmarès de « BAC + 3″….

     

    Théodore Gildas ZINKPE Adanchédéwea