Bonjour les amis. Nous recevons pour vous en ce jour un jeune auteur Béniois plein de rêves et d’ambitions: Francel S. LOKO. Il vient de publier sonpremier ouvrage, « Fables immortelles, morales de vie« , un essai consacré aux Fables de la Fontaine: « C’est d’abord pour moi un moyen d’encourager le gouvernement à maintenir l’étude des « Fables » au programme pour l’intérêt qu’elles portent. » Ensemble, allons à sa découverte.

BL : Qui est Francel Sèna Loko ?

FL : Francel Armel Sèna LOKO est un jeune écrivain Béninois né le 16 Août 1987 à Porto-Novo qui nourrit une vivante et folle passion pour la littérature. Il fit ses études secondaires au Séminaire chez les Prêtres qu’il acheva avec brio par l’obtention d’un baccalauréat série A avec la mention Bien. Il poursuivit ses études universitaires dans la plus grande école d’Administration du Bénin, l’Enam où il obtint son Diplôme de Technicien Supérieur en Administration Générale et Territoriale. Son goût effréné pour la littérature eut le concours du destin qui le conduisit, après deux années d’enseignement du Français et du Latin, au CAEB-Abomey où il poursuit actuellement sa communion livresque. Il est célibataire sans enfant et un chrétien catholique par conviction.

BL  A quand remonte votre passion pour la littérature ?

FL : J’associerais volontiers la naissance de ma passion pour la littérature à mes premières années au Séminaire chez les prêtres mais à la vérité il faut reconnaître que deux événements ont fortement contribué à renforcer cet amour pour les lettres : la rencontre avec le Professeur Jean Pliya (paix à son âme) lors d’une séance d’échanges littéraires au Séminaire et les corrections qualitatives de textes du Père Nicolas HAZOUME, écrivain et à l’époque Recteur du Séminaire Saint Paul de Djimè au petit responsable des Séminaristes que j’étais

BL  Pourquoi avoir choisi de démarrer votre carrière d’écrivain par un essai ?

FL : Vous convenez avec moi qu’il est toujours plus aisé de rentrer par la moins grande des portes que d’en sortir. Et qu’un bébé devrait commencer à boire du lait maternel avant de se metre à unrégime plus solide. J’ai donc fait le choix de commencer par une œuvre de réflexion présentée de manière libre. Il faut reconnaître aussi que mon sujet ne me permettait pas de faire autre chose qu’un essai.

BL  Faites-nous part du déclic qui a occasionné la rédaction d’un ouvrage sur les fables de Jean de La Fontaine.

FL : Lors de l’une de mes lectures quotidiennes à la Bibliothèque du CAEB-Abomey, je suis tombé sur un passage de la revue « Le Monde » qui parlait de Jean de La Fontaine. Je découvris une citation de Claude Roy qui affirmait :  » La Fontaine est le seul poète qui se soit enrichi d’avoir été compris tout de travers« . C’est alors que je m’imposai de faire une lecture nouvelle des Fables de La Fontaine afin de mieux saisir ce que Claude Roy a écrit : la suite, vous la connaissez.

BL  Quels liens établissez-vous entre les fables de la Fontaine et celles africaines ?

FL : Je n’ai pas vraiment lu beaucoup de fables ou de contes africains mais il y certaines réalités qui sautent à l’œil et qui sont communes aux deux (fables de Jean de La Fontaine et celles africaines). Il y a toujours certaines situations ou certains faits à dénoncer ou qui doivent faire objet de réflexion. Il y a le choix délibéré du bestiaire ou de végétaux renvoyant à des comportements humains. La dernière chose est l’obligation pour le texte de porter, de véhiculer un message, une morale.

BL  Quel but visez-vous à travers la publication de cet ouvrage plein de morales de vie ?

FL : C’est d’abord pour moi un moyen d’encourager le gouvernement à maintenir l’étude des Fables au programme pour l’intérêt qu’elles portent. Je souhaite également, tout comme La Fontaine, dénoncer quelques comportements souvent nocifs qui ne rendent pas aisés la vie en société.

BL  Comment comptez-vous organiser la promotion de cet ouvrage ou travaillez-vous avec une structure de promotion de livres qui s’en occupe déjà ?

FL : Je le fais pour le moment de façon très archaïque : j’utilise les réseaux de mes aînés dans le domaine. J’ai également la chance d’avoir des amis qui sont éditeurs. C’est des atouts que je compte bien exploiter. Je ne ferme pas cependant la porte aux structures promotionnelles de livres comme Biscottes Littéraires dont la notoriété est incontestée.

BL : Francel Loko demeurera-t-il essayiste ou surfera-t-il aussi sur d’autres genres de la littérature écrite ?

FL : Le petit poisson qui est né doit chercher à grandir au risque de vite disparaître. Francel écrira d’autres essais mais il cherchera aussi à surfer sur d’autres genres littéraires.

BL : A quoi votre lectorat devrait-il s’attendre prochainement ?

FL : Comme je l’ai dit plus haut, un autre Essai sur un sujet que je tais pour le moment.

BL : Quels sont vos projets littéraires à court, moyen et long terme ?

FL : Mettre sur pied le projet Un élève, deux livres par an. Profiter de mes prochaines vacances pour participer à des séminaires d’écriture. Les ambitions sur le long terme dépendront essentiellement de la réussite des deux précédents projets.

BL : Quels sont vos rapports avec les autres auteurs béninois, africains et d’ailleurs ?

FL : Je n’en connais pas assez dont je sois assez proche. Mais pour ceux que je côtoie tous essentiellement béninois, c’est de la grande ambiance et des intentions saines fondées sur l’évolution individuelle et collective

BL  :Militez-vous déjà dans une association d’écrivains ? Si oui, pourquoi ?

FL : Non

BL  Comment trouvez-vous l’animation du monde littéraire béninois ?

FL : Je trouve les acteurs littéraires très dynamiques : la preuve est que beaucoup de groupes et de structures prônant la promotion de la littérature m’ont déjà abordé et j’ai déjà plusieurs propositions de collaboration et de partenariat.

BL:  Que proposez-vous pour redynamiser le maillon de promotion des œuvres littéraires qui constitue une difficulté de la chaîne du livre au Bénin.

FL : Je crois qu’il est assez tôt pour moi d’opiner sur cette question. Je viens d’intégrer le corps. Permettez moi de faire des remarques avant d’apprécier et de faire des recommandations.

BL : On parle aujourd’hui de la désaffection de la lecture chez les jeunes. Selon vous, que peut-on faire pour endiguer ce phénomène ?

FL : En plus de la bonne décision prise par le Gouvernement d’instaurer la dictée obligatoire pour les élèves (ce qui contribuerait fortement à sceller à nouveau leur mariage avec les livres), je proposerais le projet « Un élève, deux livres par an » avec la complicité des professeurs de français, des maisons d’édition et des structures de promotion de la littérature

BL : Qu’est-ce que Dieu représente dans la vie de Francel Sèna Loko ?

FL : En tant qu’ancien Séminariste, j’écrirais tellement de pages sur Dieu mais je préfère juste retenir qu’Il représente tout pour moi. Il est l’Espérance qui ne me déçoit jamais

BL : Quelle place occupe la femme dans votre quotidien ?

FL : Rires… Je reste très attaché à la femme même si j’ai raté plusieurs fois l’occasion de vivre le grand amour. Mais avec ma maman c’est l’entente et la complicité parfaites.

BL  :Qu’est-ce qui vous réjouit le plus dans la vie ?

FL : Le sentiment d’avoir relevé un défi alors que tout semblait perdu. Bon pour rire quand on me fait mon plat préféré (pâte noire plus sauce de légumes), j’ai un large sourire aussi.

BL  :Qu’est-ce qui vous attriste le plus chez les hommes ?

FL : Notre ignorance et parfois notre capacité à nuire à nos prochains

BL  :Quelle est la phrase qui vous motive le plus ?

FL : NEVER GIVE UP

BL : Qui est votre auteur préféré ?

FL : Jean de La Fontaine

BL  Votre mot de la fin.

FL : C’est un heureux plaisir pour moi de pouvoir répondre à vos questions. Je souhaite longue vie à Biscottes littéraires.

Interview réalisée par Chédrack DEGBE, pour Biscottes Littéraires.