« J’ai mal de vous, madame la mer » murmura-t-il
Ça tombe des vagues à travers mes vers et le vent n’y passe pas à travers.
« Il faut apprendre à nager sans moi dans le monde qu’est l’océan » s’obstina-t-il à me dire
Et je remis « J’ai essayé. Mais sans toi, la sortie est glauque et inexistante.

Je me noie »
Amour m’étreint et j’ai la peur de l’ailleurs quand il part
Ses signes sont un cygne trop fier quand les hommes migrent du vrai au faux
Je repris « La tentation est grande.

Mets-moi dans ta sacoche, dans ta vie et je serai ton porte-bonheur »
« Non, mon sac est plein de lassitude et d’échecs.

Tu n’y dormiras pas en paix. Apprends à être la mer sans moi »
L’horizon brouille mon regard par les larmes.

Il pleut encore sur mes joues.

Et l’incertitude est l’arme qui forge la création et nuit au Créateur qui vit l’Amour.
Ce n’est pas de mon ressort si la mer bruit et mon cœur bât.
Il marmonne tout bas et me prend la main.

La mer nous attend. […]

Myrtille Akofa