« La Princesse du diable« , voilà bien un titre qui soulève beaucoup d’interrogations. De quel royaume le diable est-il roi? Aurait-il même des enfants, de surcroît une fille?

« La Princesse du diable » est un roman de 180 pages, paru aux éditions SINAÏ, et scindée en 22 chapitres intéressants, encore appétissants grâce la dernière partie dite Épilogue. Ce roman est une œuvre tragique, pathétique, tantôt dramatique, parfois comique qui s’articule autour d’une belle créature naïve, malheureuse, ou diabolique, doit on dire.  Que retrouve-t-on dans le monde de la princesse du diable? Colince Yann, de cette œuvre, y relate des évènements de toutes couleurs, de saveurs à vous couper le souffle, des mésaventures pimentées par la trahison, la haine, la manipulation, la violence sur toutes ses formes, le chantage

Catherine, ou Cathy, le personnage principal, est née et a grandi au Cameroun. Élève brillante, sage, studieuse, sa famille l’envoie poursuivre ses études universitaires au Bénin. Après avoir obtenu son baccalauréat avec brio, elle entreprend des études de médecine à Cotonou puis intègre la prestigieuse section médecine de la renommée Faculté des Sciences de la Santé FSS -COTONOU.

Arrivée à Cotonou, nouvellement indépendante, elle débute un mode de vie désastreux et contraire à la bonne éducation qu’elle a reçue. Éducation dans une famille attentionnée bien que riche, sacralise la performance académique et prône à tout prix l’intégrité morale mais où on oublie, malheureusement d’apprendre la vie. Et ça, notre belle Cathy, va vite le comprendre mais un peu tard, trop tard, peut-être. Livrée aux rudes tempêtes et naufrages des épreuves de la vie, et à elle même, elle attache mal les amarres de sa vie et met de mauvaises voiles sur sa direction. Ses déboires commencent lorsqu’elle rencontre Elysé. Elle tombe amoureux, lui donne son cœur, son corps et sa vie. Les deux tourtereaux convolant en Roméo et Juliette devirent maîtres en Karmasutra. Mais lorsque Elysé, sans gêne et sans aucun scrupule la passe à Pat, en contrepartie d’une faveur,  ce dernier fit de Cathy un jouet sexuel grâce aux vidéos des ébats sexuels qu’elle entretenait avec Élysé. Et lorsqu’elle s’opposait à la volonté de Pat et de son amoureux, la menace retentit. « Tes parents recevront ce week-end même le lien internet d’un blog sur lequel ils verront les photos de toi, leur fille chérie, dans des postures qui leur arracheraient le cœur « . C’est ainsi que Pat se mit à abuser d’elle. Il le faisait chaque fois qu’il ressentait des démangeaisons sous la ceinture. L’alliance de Cathy avec Pat s’est avérée être un fardeau et une corvée sexuelle. Est- ce alors Pat le diable? Elle arpente le tunnel menant directement aux enfers lorsqu’elle vire dans la bisexualité avec Fiorine. Elle y prend refuge en tentant de trouver la force psychique et un moral d’acier pour affronter la vie.

Au paroxysme de la débauche et de la pression, vint la descente aux enfers. Après plusieurs péripéties douloureuses voire apocalyptique, Cathy retourna dans son pays, nantie enfin de son Diplôme de doctorat en médecine. Croyant avoir trouvé l’ataraxie chez elle, ce fut le tout de sa famille de l’anéantir à nouveau. Ses parents ne rataient aucune occasion pour l’exhiber comme un modèle de réussite. Désarrois, dépression, tourments et gênes étaient devenus courant dans l’univers de la princesse. Fatiguée, déprimée, hantée, par son passé, elle se confia à son oncle maternel avant de rompre son pacte. Cathy, tombant dans une grande dépression, à bout de souffle, fit un burn-out.

Dans cette histoire de Colince Yann où tout va si mal qui accuser, qui défendre ? Cathy, la vie, ses assaillants ?

Ce dont nous sommes sûrs est que Cathy, quoi que l’on dise, n’a pas voulu ce qui lui est arrivé et que Colince Yann est un auteur pétri de talents. Il a frappé fort à travers ce chef d’œuvre qui se veut un message alarmant sur notre société, malade d’elle même. Société qui prône malheureusement la réussite dans la vie. Or, la réussite de la vie devrait être son cheval de bataille. Ça, Colince Yann l’a compris et « La Princesse du diable » est une fresque édifiante à lire absolument. Ceci se veut être un message de mise en garde pour nos sœurs de la diaspora, nos consœurs parties de leur terre natale pour une autre, nos valeureuses Cathy, sur l’épée de Damoclès qui planent sur leurs têtes. Avis à elles. Cependant, près de nous, vivent des Cathy.

Dans « La Princesse du diable » Colince Yann  met l’accent sur le rôle de la famille. Elle est le socle même de la société alors elle doit s’évertuer à écouter ses acteurs, à les laisser s’épanouir et à voler de leurs propres ailes mais dans la sagesse, le respect de soi et la dignité. Aujourd’hui, la famille a failli et à tendance à étouffer le bien-être et la vie de ses propres membres.

Jospin YEDJENOU

  1. Félicitations mon frère. Beau travail rien à dire. Juste du courage et que ta plume nous emporte encore et encore.

  2. Excellent! Voilà une chronique bien inspirante sur l’ouvrage du talentueux Colince Yann, chronique édifiante qui éveil l’attention du lecteur sur l’importance même de l’impact de la vie en famille sur la celle de ces acteurs.
    Félicitations au chroniqueur Jospin YEDJENOU pour avoir su cerner et interpréter les contours du message véhiculé par cette œuvre.
    Hâte de vous lire de nouveau

    • Merci cher Moses NOUATCHI. La famille a un grand rôle à jouer dans l’équilibre des enfants