« Noces macabres en Géorgie » de Jerry Ahern fait partie de ses livres qui ne vous laissent pas indifférent.  La couleur de la couverture m’avait paru attrayante au prime abord. Un beau torse féminin au regard téméraire, armé d’arc, de flèche et de coutelas. Le titre séducteur de noces -quoique macabres, en Géorgie avait fini de me convaincre de lire cette œuvre romanesque de Jerry Ahern paru en 1990.

« Noces macabres en Géorgie », ‘est l’histoire de Dixie Layland, jeune homme américain dont le père mourut quand la mère lui lisait les Lettre de Paul aux Corinthiens, premier détail frappant. La mère de Dixie n’ayant pas supporté la mort subite de son mari se suicida quelques mois après en se jetant dans un fleuve. Le jeune Dixie se retrouve donc seul avec la vision terrible du visage de sa mère repêchée dévorée par les poissons.

Commença ainsi donc les errements de Dixie. Il ne se détacha plus jamais des cimetières, des tombes ni des cadavres. L’histoire commence par le cimetière d’Aceville en Géorgie où Dixie dans la nuit et à mains nues creusait une tombe, la tombe d’une femme. Il aimait humer le linceul et jouissait dès qu’il les voyait. Il toucha donc le squelette du cadavre, plus précisément les os du bassin puis de l’entrejambe. Dès qu’il finit sa besogne, tout en sueur, il tira un bout de tissu puis l’empocha.

À chaque fois qu’il rencontrait un être humain dans la forêt, il l’étranglait, lui arrachait le cœur ou les couilles puis les mangeaient avec appétit. Il se dégageait de lui l’odeur inséparable du mal et de la mort…

Voici quelques extraits des « Noces macabres en Géorgie »

« Maintenant, ils étaient tous là, en demi-cercle soulignant avec horreur l’état dans lequel un fou furieux, amateur de charogne avait mis leur copain Harry (…). Le cinglé avait enfoncé une barre de fer dans le cul d’Harry, barre qui était ressortie par le ventre. Le sexe avait disparu, la tête aussi. Viscères et organes gisaient à la ronde éparpillés comme une bassine de spaghetti renversés« . (Pages 157-158)

« Le bouffeur de cadavre, ce baiseur de charogne avait fui cette fois-ci. S’il se trouvait dans cette petite caverne, à moitié cachée par des lierres gras, l’arme se logerait dans sa cervelle avec sept balles. De sa main gauche, il écarta le lierre.  Il avala sa salive et bondit à l’intérieur de l’abri. L’obscurité l’aveugla. L’odeur était insoutenable et une violente envie de vomir submergea Turner et le chavira. Dieu que ça devait puer au royaume des morts. Il lui fallut une trentaine de secondes pour s’habituer à l’obscurité et maîtriser son envie de gerber. Lorsque ses yeux purent voir, il vit l’ignoble autel, la tête d’Harry déjà grouillante de larves et de vers« . (Page 173)

Outre les scènes macabres où la chair humaine est consommée et le corps humain mutilé, ce roman nous montre comment de simples humains peuvent très facilement basculer dans la folie après un événement pourtant normal de la vie. Vers la fin du roman un des personnages, une femme a voulu reproduire le même traitement sur Dixie qui a tué son mari. Il a fallu la tuer car elle avait la démence.

Je finis avec deux pensées de ce roman qui viennent pourtant des situations les plus inimaginables :

 » Seuls les morts peuvent pardonner« .

« La vie est moins obscure pour celui qui sait décrypter les signes muets qui l’entourent« .

Myrtille HAHO