“Plus fort que la hyène » est un conte, mais plus qu’un conte, Joseph NDWANIYE en a fait une arme de sensibilisation profonde sur un mal funeste : la drépanocytose. Quand on sait quelle douleur une telle maladie inflige aux grandes personnes, on mesure à sa juste valeur le lot de souffrance qui peut être celui d’un enfant qui en est atteint. L’auteur, en tant que spécialiste de la question et dans la peau d’un bon pédagogue fait parler le petit Gato qui s’exprime sur son mal. Il explique à Sam comment ses douleurs ne lui permettent pas d’être régulier à l’école. L’éducatrice madame Sophie cherche à comprendre Gato et en savoir plus sur sa maladie. Ce dernier grâce aux conseils de ses parents décide de se confier à l’éducatrice. Gato lui parle de ses parents, sa sœur Keza, de leur origine africaine du pays des milles collines. Gato et madame Sophie dont devenus très proches au point où elle savait tout de suite quand il allait mal.Il oui racontait par exemple comment le médecin à qui Gato a trouvé le surnom « Docteur Globile » lui a expliqué à lui et à Keza la cause de sa maladie. Gato fit savoir à son père qu’aller au Rwanda à la rencontre de son grand-père lui ferait plaisir. Son père trouva que c’est une bonne idée puis promets d’amener sa sœur et lui au Rwanda lors des grandes vacances. Comme convenu, toute la famille prit le vol pour le Rwanda. Gato et Keza contemplent le paysage du Rwanda à travers le minibus. Le grand-père fut heureux de voir ses petits fils. Gato lui demanda s’il est vraiment le meilleur joueur d’inanga et le meilleur conteur de toute la région puis lui fit savoir qu’il adore la musique et qu’elle lui faisait oublier son mal. Grand-père lui trouve un Inanga à sa taille et lui montre comment jouer. Le petit Gato après quelques exercices devint un bon joueur. Avant leur retour au Belgique, Grand-père confia à Gato que l’Inanga sera un grand réconfort pour lui, de toujours le jouer quand il sera triste. La maladie de Gato est restée stable pendant six années après leur retour du Rwanda. Mais, elle reprit plus tard avec les crises de douleurs. Le docteur Globile lui parle de la possibilité d’une greffe de moelle osseuse venant de Keza et lui explique que la moelle osseuse de sa sœur lui permettra de devenir comme elle AA. Le docteur ajouta <<C’est seulement le sang de Gato qui changera >>.

Il s’exerce à jouer son Inanga quand il avait mal. Gato prit donc l’instrument et le jouait jusqu’à tomber de sommeil. Dans ses pensées, il voit une hyène à ses trousses, il courait pour ne pas se faire attraper. Il dit<<Tu ne m’attraperas pas. C’est moi le plus fort, mon grand-père me l’a dit. Et je vaincrai la drépanocytose, ha ha ha!>>. Le grand voyage est désormais permis un an après la greffe. Toute la famille de Gato avec l’Inanga retournent au Rwanda. Gato jouait de nouveau l’Inanga en compagnie de grand-père sous le grand arbre. Il s’applique à jouer l’instrument tous les jours pour s’améliorer. « Un matin à l’aube, le son du tambour a résonné au creux des collines. A la mi-journée, j’ai vu arriver une foule de gens ». Le grand-père annonce à tout le monde que Gato est le successeur qu’il attendait, le futur muhansi . Gato fut tellement surpris qu’il a laissé tomber son inanga. Les félicitations lui .sont venues de tous. Grand-père lui reprit son instrument pour lui remettre l’Inanga de la famille dont il doit prendre soin. Ils reprirent le lendemain le vol pour Bruxelles. Gato revit son ami Mario drépano. Ce dernier est prêt à se battre comme la perdrix contre l’hyène. Mario tient le coup grâce aux antidouleurs de docteur Globile, et veut pouvoir écouter tous les jours Gato jouer l’Inanga.

Au sortir de ce conte merveilleux où Joseph NDWANIYE donne toute la place à Gato pour que ce dernier se déploie dans le temps et l’espace, se confronte à son mal et finit par le vaincre, l’on peut dire que l’auteur a fait preuve de génie et de sagesse : concilier la médecine moderne et les secrets ancestraux africains pour conjurer la drépanocytose. Ce livre a tout d’un conte initiatique où progressivement, le lecteur se familiarise avec Gato et en apprend davantage sur la drépanocytose à travers des mots simples et des expressions faciles et accessibles aux enfants. Ce livre est un bijou. Pour vaincre la drépanocytose, il faut être : « Plus fort que la hyène ». Chapeau à Joseph NDWANIYE pour cette merveille littéraire.

Stella Amoussou