Et la vie m’offrit cette chance d’une façon plutôt inattendue.
Après le BAC, j’ai des études en architecture. Au terme de ma formation, j’ai ouvert un cabinet qui, en quelques années, s’était fait une réputation certaine. Ces années passées à concevoir des plans de bâtiments et à conduire des travaux de construction, m’avaient épuisé. L’âge avançant, je finis par engager une jeune et brillante architecte, Cicamè. C’était ma muse. Elle m’épaula dès son arrivée, fit preuve d’un esprit d’initiative incroyable. Elle était comme ma fille. Je ne tardai pas à lui confier de plus en plus de responsabilité dans le cabinet. Je savais désormais que quand arriverait le jour où il faudra me retirer, la relève était assurée. Je voyais en elle mon héritière dans ce métier, aucun de mes enfants n’ayant voulu embrasser la même carrière que moi.
Cicamè n’était pas encore mariée quand je l’avais connue. Je rêvais d’ailleurs secrètement que mon fils aîné qui était lui aussi encore célibataire puisse la remarquer. Je m’arrangeai pour les faire se retrouver ensemble à plusieurs reprises, mais jamais la magie ne s’opéra pas. Ils s’appréciaient, mais pas plus. Un jour, Cicamè m’informa de son mariage. Je fus très heureux pour elle et lui promis que pour rien au monde, je ne raterais cela.
Le jour du mariage de Cicamè, chichement habillé et accompagné de ma femme et de mes deux enfants, je me rendis à la messe. Et qui vis-je au premier rang ?