Le printemps et la danse des papillons.

 

Le printemps est mort !
Le vent chaud d’été et le silence sonnent la diane,
Les chants des oiseaux cherchent la badiane,
Ces tristes papillons s’endorment sur les tiges fleuries,
Le printemps est mort !
Ces colibris se disputent sur les ombelles défleuries,
Et les abeilles butinent sur les épines-fleuries.
Cette lenteur du temps, et ce chant du rouge-gorge,
Le printemps est mort !
Ce piroquet, ce menteur comme un soutien-gorge,
Et ces gimissements des roches et des gorges,
Cette attente d’un perdu, cet avenir qui s’égorge.
Le printemps est mort !
Le printemps est mort, enterré, on s’est ébattu,
Dans ce temps présent et les yeux sont courbatus,
Les oliviers et amandiers et les branches sont batues,
Le printemps est mort !

Les oisillons se cachent et les regards sont indébattus,
Les récits sont meuts et les roseaux sont rabattus,
Le ciel est endeuillé et le soleil est très abattu,
Le printemps est mort !
Quand le printemps est mort, enterré en plein jour,
Dans les regards où nous avions perdu nos séjours.
Dans les regards de nos saluts, de nos bonjours.
Le printemps est mort !
Le printemps est mort, entendez-vous ces mères,
Entendez-vous les houles et les vagues de la mer,
Des larmes qui s’insurgent contre les temps amers,
Le printemps est mort !
Entendez-vous les plaintes des jasmins et des émères
Qui supplient les yeux et les larmes des saints aémères,
Entendez-vous la voix des larmes de nos grand-mères…
Quand le printemps est mort !

Manssouri Essaid, jeune poète marocain.