4-MESSENGER
Chérie, ce jour-là, ta plus proche voisine de l’est m’avait demandé mon identifiant sur Facebook. Ce que je lui donnai sans ambages. Une notification me parvint sur la messagerie de Facebook que la go fraiche – c’était son identifiant – m’avait ajouté sur Messenger. Je cliquai sur le lien et je vis deux messages qui m’attendaient dans mon “inbox“ :
- Cc champion. On se retrouve ici. Il y a plus de vie.
Et pour marquer cette vie, elle avait joint à son texte trois émoticônes de sourire : une tête jaune avec des dents toutes blanches exposées. Chérie, ta plus proche voisine de l’Est m’amusait encore mieux sur Messenger. Nos conversations devenaient épicées d’un mélange de sujets. Une salade de tout et de rien. Messenger et ses plaisirs nous rendaient en quelque sorte intimes. Des fois, on n’écrivait plus trop. Les émoticônes exprimaient mieux nos sentiments.
Elle m’envoyait un émoticône d’une main imitant un salut.
Je la lui rendais avec un émoticône de tête d’ange pour lui signifier que je vais bien.
Elle me répondait avec un sourire et me renvoyait un émoticône d’assiette remplie de spaghetti fumant pour dire qu’elle mange.
J’envoyais la tête jaune avec une langue dehors pour et j’ajoutais « miam, bon appétit ! »
Son merci était représenté par un émoticône de deux mains jointes.
On avait oublié les messages kif. Messenger me glaçait les doigts. Assis, debout, couché, dans le taxi, chez le coiffeur, devant le repas, même assis sur mon pot, je délectais des yeux les petits billets doux que m’envoyait ta plus proche voisine de l’Est. Je sentais vraiment que mon amour se glaçait. Parfois je me mettais à sourire au portable et à rire aux éclats comme les émoticônes : tête jaune avec des larmes bleues et la gueule béate, parfois même béante, ou tête jaune avec un œil fermé et la langue sortie pour signifier l’expression que m’avait fait découvrir la go fraîche : MDR (Mort De Rire) ou encore PDR (Pleurer De Rire). Elle m’envoyait quelques longues blagues de Toto qui me poussaient à lui répondre par ces émoticônes railleuses et sarcastiques au plus haut degré. Quelquefois, on rendait locale notre conversation. On écrivait tout en langue fongbé et pour dire MDR on mettait NKK (NouKiKo). La go fraîche m’amusait bien et Messenger m’était devenu un canal d’épanouissement quotidien.
Chérie, je regrette que ce ne fût pas avec toi que je vécusse tout ce plaisir Notablement Transmissible à l’Intérieur du Cœur, NTIC. Mais je pris mon regret en patience car l’amour glacé prend patience. Je savais que les expériences que me faisait acquérir ta plus proche voisine de l’Est me serviront quand toi et moi nous reverrons. J’espère vivement qu’on se retrouve. Est-ce un espoir, une espérance, un souhait ? Non, c’est plus que tout cela. Je tiens à ce que nous nous retrouvions pour que je te fasse sentir les ferveurs de mon amour glacé.
Tu sais, la connexion a tellement évolué entre ta voisine et moi que nous sommes passés d’’un débit de 3G à 4G+. Elle m’a promis me faire vivre la phase pratique de l’amour glacé. Tellement j’étais sur le gril que je me posais moult questions sur comment cela allait se dérouler quand on sait tout ce que ta plus proche voisine insinuait dans nos shows téléphoniques.
Quand je t’écrivais sur whatsapp, à peine tu me répondais. Mais avec ta voisine, c’est elle-même qui prend le devant de tout. Elle est la première à me dire bonjour sur whatsapp et la dernière à me dire bonne journée quand il sonne zéro heure. C’est son prénom que mes yeux voyaient à l’écran, qui parcourait mes méninges, avant que je m’en dorme. C’est sur son inbox whatsapp que je ferme mon portable. Je ne dormais qu’après qu’elle m’eut souhaité une agréable nuit. Surprenant, elle m’activait les forfaits de données mobiles pour internet lorsqu’elle ne me voyait pas en ligne de toute une journée. J’avoue, avec elle je sentais quelque chose se glacer en moi. Est-ce l’amour ou mes sentiments ? Je ne puis le dire avec certitude. Mais certain est-il que ta plus proche voisine de l’Est réussissait ses coups.
Bill Fabroni YOCLOUNON
Huuuuuummmm…glacement nôtre ! On attend.
J’attends la suite avec impatience…
Ce n’est qu’une question de secondes. juste un peu de patience