Author Archives: biscotteslitteraires

On ne présente plus Elgas, son récit Un Dieu et des mœurs non plus. Publié en 2015 chez Présence Africaine, l’inconnu de naguère fit une entrée remarquable dans les lettres africaines francophones. Brossé d’un trait rapide, il se figure sous la charpente longiligne du sahélien, le visage éclairé par une ironie souriante matinée de gravité seigneuriale. Traits hérités tout d’abord de son patrimoine génétique, puis burinés par les environnements qui ont modelé sa glaise. Il nous vient du Sénégal, de la verte Casamance, de Ziguinchor… Résidant en France depuis une quinzaine d’années, le journaliste et sociologue a le nez en permanence dans les bouquins, les sens picotés par le chant des mots. Son désir de sens et de beauté s’étanche dans la panoplie complète de l’écrit. Poétique, argumentatif et narratif sont bus au goulot. Présentation sommaire diront les sainte-beuviens, enclins aux analyses biographiques des œuvres, mais, outre la maigreur de…

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BL : Bonjour monsieur Thiombiano Ousseynou. Nous sommes heureux de vous recevoir sur notre blog. Vous êtes poètes sénégalais, ancien étudiant en Droit à l’université Gaston Berger de Saint Louis du Sénégal. Que pouvons-nous savoir davantage de vous ? OT: Je m’appelle Ousseynou Thiombiano, aussi connu sous le pseudonyme de Ouzin Karbala Thiombiano. Je suis poète sénégalais d’origine burkinabé, auteur du recueil de poèmes « De la pluie et du beau temps » paru aux éditions L’Harmattan-Sénégal en 2017.Titulaire d’un Master en droit des affaires, option ingénierie juridique à l’université Gaston Berger de Saint Louis du Sénégal, je réside présentement en France où je poursuis une spécialisation en droit des transports à l’Université polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes. BL : Vous êtes devenu depuis quelques années « partenaire d’AFROpoésie ». Qu’est-ce que cela signifie ? OT: Devenir « partenaire d’Afropoésie » me donne le sentiment de faire chemin et d’appartenir à une dynamique contemporaine prête à donner un souffle nouveau à…

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Quand le chaos s’immisce, bouleverse, controverse tout ordre et évide les hermétiques, une question se peut être posée : faudrait-il que ce chaos soit plénier ? Hier le jeudi noir, et aujourd’hui le mars rouge, teinte du coronavirus, du boom démographique des personnes atteintes ; expression de la flopée des moribonds, et de la flambée des morts. Mars rouge dans le monde ; mars rouge à la mi-mars au Bénin : le 16 mars, le premier cas du coronavirus. Les alertes, les alarmes annoncent, véhiculent le tragique, le vague à l’âme, la mort dans l’âme, aussi souvent les impasses que lorsqu’on se retrouve sur le qui-vive, quand l’on tique, quand le relai des chaînes médiatiques ne délaie point l’information sur le coronavirus, quand entre deux émissions, deux courts-passages ; quand entre deux prestations, deux mixages, un glas à l’ambulance tinte et sans cesse : « alerte coronavirus ! ». On se retrouve en état d’urgence et peut-être pas encore en…

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Zacharia Sall est poète sénégalais. Etudiant à la faculté de Droit de Montpellier, il est avant tout amoureux des belles lettres. A cœur ouvert, il se livre dans la présente interview. BL: Bonjour Zacharia Sall. Merci de nous accorder cette interview. Veuillez-vous présenter aux lecteurs. ZS: Permettez-moi tout d’abord de vous remercier de me recevoir sur votre plateforme. Je réponds au nom de Zacharia Sall et je suis de nationalité sénégalaise. Etudiant à la faculté de Droit de Montpellier (France), je suis un passionné de littérature en général et de poésie en particulier. Pour l’instant, j’ai à mon actif un recueil de poèmes intitulé « Démons ou anges ? » publié aux Editions Harmattan-Sénégal. BL:  Comment est né votre amour pour la littérature et depuis quand dure-t-il ? ZS: C’est dans la cour familiale, à la maison pendant que la lune nous lorgnait la nuit, enfant, où j’ai rencontré pour la première…

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Châtiments névrotiques de Dominik Fopoussi : écrire comme on vit et décrire comme on rêve! Les mots sont agencés de telle façon que jamais l’écriture ne verse dans le pompeux ou un éventuel pédantisme. C’est le récit de la lourde fatalité-sa condamnation à mort et son exécution publique-qui s’attache au personnage central: Dégé. Ladite fatalité dicte son comportement, ses gestes, mais elle ne parvient à diluer ni sa grandeur ni son charisme. Et partant, sa toute – puissance: de la race des intouchables dans son pays, il ne sera jamais exécuté. Ce roman tient fortement du roman psychologique et sociologique à la fois, moins du roman d’intrigues et du roman de moeurs auxquels il pourrait être confondu. Et ce, parce que l’intrigue, telle que menée par l’agent écrivant Fopoussi, c’est – à – dire comme une chronique dense (légèrement proche de ce que fit Prosper Merimé dans sa nouvelle Tamango, et…

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– Tu as raison, tonton chéri, avais-je reconnu. Et, tête basse, j’avais rejoint mon lit où un sommeil consolateur m’attendait. *** Sortie de ce souvenir, je constatais que tous mes camarades dormaient depuis.  Je tentais de me caler pour mieux chercher le sommeil moi aussi quand, subitement, l’une des tatas frappa dans ses mains pour annoncer la fin du repos. Nous nous levâmes tous et, en file indienne, nous allâmes vers les salles d’eau, situées dans la galerie sous l’étage. La toilette demandée était sommaire : un petit bain de bouche, un léger débarbouillage  et un peu d’eau fraîche dans le ras du cou pour se réveiller totalement. A notre retour, la maîtresse nous attendait déjà. Une animation de quelques minutes nous met en train pour la soirée ; nous y apprenons notre premier chant. Il disait : ‘’L’heure est sonnée. Mettons-nous en rang pour aller en classe’’. Nous le chantons gaîment après…

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– Mais ! que fais-tu ainsi ? m’étais-je étonnée presque folle de rage. *** – C’est l’heure de la pause, avait-il répondu. Viens manger. – Je n’ai pas faim. – Si, tu dois avoir faim, avait-il répliqué. Tu as faim, avait-il accentué en élevant un peu la voix. – Es-tu devenu maintenant le fétiche-guetteur, juché sur le toit de Karaba la sorcière, pour tout savoir et tout voir ! m’étais-je étonnée, dressée sur mes pieds, les poings fermés, toisant mon oncle comme dans les prémisses d’une bagarre. – Mero ! ton ventre a faim, voilà ! – Ma parole! avais-je dit ; je te ferai dévorer par le gragon cracheur de feu ; – On dit Dragon, Dra et non gragon, avait-il rectifié.  Je le tuerai, ton dragon. – Avec quoi ?  Tu n’as même pas une épée magique.  Seul son souffle chaud te réduira en cendres – Trêve de discussions ! Viens manger. – Je vais me plaindre…

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Des amis peinaient à décliner leur identité tout seuls, et la maîtresse les y aidait par des questions. Quand vint mon tour, de ma plus belle voix, je dis : ***  Moi, je m’appelle Émeraude Tognidi, mon père s’appelle Jacques Tognidi, il est pilote et ma mère, Jocelyne, est professeure au collège. J’ai trois ans et demi. L’intérêt que prit ma maîtresse à mon élocution se voyait manifestement à la brillance de ses yeux et à ses lèvres qui libéraient progressivement un sourire amusé et bon enfant. – Es-tu née ici ? – Non, Maitresse! A Gozon, dans une ville située un peu loin d’ici, dis-je d’un air dépité, exprimé par mes deux mains ouvertes, paumes face au plafond. – Il paraît même que je suis un phénomène de naissance. Je suis née à la même heure, le même jour et dans le même mois que ma mère. Je lui ai…

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  Mon conte prend sa direction, marche, court, vole et atterrit dans une contrée non loin d’ici. Il y faisait beau et la nature abritait toutes les créatures. Cet endroit voyait vivre des générations de peuples et d’êtres humains. C’est dans cet enchaînement de semaines, de mois et d’années qu’ont vécu Sousouni et Nidolé. Les deux étaient jumeaux nés du même père et de la même mère. Sousouni naquit garçon et Nidolé était une fille. Les deux se ressemblaient comme deux gouttes d’eau mais étaient très différents de caractère. Leur mère les aimait d’un amour unique et plein de dévouement. Jamais les jumeaux ne manquaient de rien et s’ils venaient à en manquer, leurs parents devenaient leur source de bonheur. À la naissance des jumeaux, leur mère qui partait étaler son linge vit sur son chemin une grosse pierre qui bougeait. Elle prit peur mais eut le courage de s’en…

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Quant à moi, ce qui m’attirait dans l’école, c’était plutôt  les amis qu’on pouvait y avoir. Et j’en avais beaucoup : il y avait Fifamè et Ryane, il y avait Babatoundé, Malick Abdul sans oublier  Yanis et Kétia. Ils savent parler, ils savent jouer au toboggan, au trampoline, ils jouent bien au pneu. On s’était choisis dès le premier jour. En effet, ce premier jour-là, la maîtresse nous reçut gentiment et nous installa à nos places respectives avant de se présenter. Elle s’appelle  Amandine Boco, maîtresse pour nous autres, ses écoliers. Elle  se promenait dans la salle de classe, aidait des camarades qui s’embarrassaient avec leurs sacs, en consolait d’autres qui pleuraient encore.  Ma maîtresse est une  femme dont je ne peux  dire l’âge aujourd’hui, je ne le connais pas ;  en revanche, je pus attester qu’elle est jeune. Nous l’admirions tous à cause de ses différentes tenues, en tissus imprimés, cousues sur…

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