Category Archives: Nouvelles par épisode

Mon père continuait de pleurer. Les invités étaient déboussolés. Le maître de cérémonie continuait de les installer. Le DJ équilibrait l’atmosphère. G.G Vickey comme en de pareilles occurrences était encore convié. Les baffles vrombissaient des sons assourdissants desquels s’échappait la substance mélodique que les mariés aimaient écouter, même si la finale du couplet devait être difficilement réalisable pour les miens : Vive les mariés, ils sont bien assortis Vive la mariée, elle est si jolie Que le ciel leur protège et qu’il leur donne Beaucoup d’enfants, beaucoup de joie, beaucoup de bonheur Ma mère parvint à le calmer. Il se débarbouilla et rejoignit le lieu de réception. Les festivités pouvaient commencer. Les baffles continuaient d’inonder l’assemblée des chants nuptiaux. Pendant les repas de mariage, la tradition était de laisser la parole au griot de la famille chanter les litanies de chacune des deux familles désormais unies par les liens du mariage.…

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Mes parents m’arrachèrent des larmes d’émotion. Ma mère m’installa entre elle et mon père qui avait aussi le visage mouillé ? Mais qu’avaient-ils à pleurer tant, le jour de leur mariage ? Etait-ce vraiment le moment de remuer les souvenirs ? Ma mère sécha ses larmes et cria à son habilleuse de prendre son appareil photo pour immortaliser le moment. Pour la première fois, je me sentais revivre. J’avais les larmes aux yeux. Combien de temps durera ce bonheur que d’être là assis au milieu de mes parents ? Oh mon Dieu, qu’est-ce qu’ils m’ont manqué ! Ma femme, de loin suivait l’événement et ne faisait que pleurer. Ma petite fille était aussi là, parée comme une reine. Elle faisait des grimaces et bondit se blottir contre moi. – Papi, tu es le plus heureux. Elle avait raison, j’étais vraiment le plus heureux. Je ne savais pas pourquoi mon père avait sorti ces photos. A…

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Le plus beau jour de ma vie, c’est quand, déjà âgé de 55 ans, j’ai conduit mes parents devant l’autel. Ils scellaient ainsi leur amour devant Dieu et devant les hommes. Mes parents réalisaient pour moi ainsi un rêve que je n’espérais même plus faire. Cheveux blancs. Canne à la main. Octogénaires accomplis. Sourire joyeux et confiant d’enfant s’éveillant à la beauté de la vie. Sourire innocent, vrai et sincère du nourrisson se noyant de bonheur dans le visage de sa mère. Ils avaient tous deux le visage illuminé où chaque ride et chaque rictus semblait disparaître pour laisser la sérénité du front intensifier les questionnements intérieurs qui formaient des boursouflures d’énigme désormais palpables dans le regard de l’assistance. Il faut le reconnaitre, chez nous, il ya deux mentalités tenaces, enracinées dans les mœurs comme l’iroko dans la terre. La première : c’est l’enfant qui enterre ses parents. Lorsque le…

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Tard dans la nuit, de gros nuages se formèrent dans le firmament, au grand étonnement de tous, car on était en pleine saison sèche. Jusqu’au petit matin, grands vents. Violents coups de colère. Les chambres de Xubi-lanmabi et de Kongolo furent secouées, la toiture ébréchée. Aux premiers chants du coq, le tonnerre gronda pendant plus de quinze minutes, sans interruptions. Débandade dans le rang des animaux. Les chiens, la queue entre les jambes coururent trouver asile dans les étables, en compagnie des chats et des moutons. Soudain, une accalmie. Kongolo, sortit dans la cour. Voulait-il uriner? Aussitôt, deux éclairs zébrèrent le ciel. Un coup violent venu du firmament le frappa à la poitrine. Il fut catapulté et violemment jeté contre le mur. Alertée par le bruit, sa femme se précipita dehors sans avoir eu le temps de bien se couvrir. Elle fut foudroyée en plein visage. Les deux écumaient. Entre…

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20h. Des éclats de rires chez les voisins, c’est-à-dire les colocataires. Joyeux cliquetis de fourchettes. Senteurs odoriférantes de repas des grands jours. Xubi-lanmabi était surpris du fait qu’ils se soient enfermés pour le dîner. Il trouva le geste suspect et intrigante la spontanéité de la joie chez les voisins qui la veille encore s’étaient battus et mutuellement insultés en déballant dans la cour devant les yeux et les oreilles de tous, ce qui se vivait d’intime dans leur couple. Kongolo et sa femme ont révélé qu’ils étaient vraiment nés sous le signe du tonnerre. D’où alors qu’ils se soient si vite réconciliés? Il était davantage sensible à l’odeur de volaille fumée qui se répandait dehors. Son flair de canidé conduisit ses pas au seuil de la porte. Il approcha son œil gauche. A travers les interstices de la porte, il accéda à l’univers festif qui se mouvait à l’intérieur. Il…

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L’enfant courut ouvrir le portail sous le regard éberlué du vieil homme. Nico était de retour. Il avait, attaché à sa moto, des oies. – Alors ma chérie, voici d’autres oies à apprêter pour la fête. Les invités seront là d’un moment à un autre. Xubi-lanmabi voyait ses espoirs s’effondrer, et l’idée de perdre pour de bon son canard lui arracha deux reniflements. La femme baragouina quelques mots à l’oreille de son mari. Ce dernier gratifia le chercheur de canard d’un large sourire. Il s’enquit des raisons de sa visite. Nico pouvait converser avec Xubi-lanmabi en langue Mahi. Ce dernier s’arracha l’un des rares cheveux que la calvitie lui a laissés en signe de compassion, puis demanda à Nico si un canard ne s’était mêlé par hasard à leurs volailles. – Désolé, Monsieur, mais nous n’aimons pas les canards, nous n’en élevons même pas. Donc, il est hors de question…

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Grande était encore sa stupeur quand il accueillit sur son crâne cramoisi de l’eau chaude, celle ayant servi à plumer l’oiseau. Plumes et duvets lui servirent de bonnet, suppléant pour un moment d’hébétude et de larmes difficilement réprimées, au désert qu’était sa tête à la peau ratatinée. Ah, le crâne du vieux Xubi-lanmabi n’en était pas un comme les autres; c’était en effet un crâne où luisaient au soleil des ondes concentriques, preuves testimoniales des moult cycles de sécheresse, de misère et de mal-être vécus par le sexagénaire ventripotent. Chaque ride sur ce crâne était le vestige d’une lutte acharnée mais perdue d’avance contre la nécessité. Xubi-lanmabi ébouillanté, le crâne en proie à de vifs élancements, fondit de nouveau en larmes. Il s’assit sur les lieux, le visage barbouillé d’un mélange gluant de larmes et de morves. La douleur se propageait dans son corps, en passant par son cou de…

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Xubi-lanmabi venait de faire deux tours du village. Sous le soleil de midi, le sexagénaire ventripotent et passablement sourd d’une oreille, s’évertuait à chercher son canard. Un torrent de chaude sueur prenait sa source des hauts sommets de sa calvitie brodée de teignes et des reliques d’une galle vindicative, pour dévaler le long de son corps adepte des bains sporadiques et soutenu par deux pieux, l’un flasque comme les mamelles de la bisaïeule de son père, l’autre robuste comme l’iroko. Une ceinture faite des restes des pagnes usés de sa femme retenait difficilement sa culotte, mettant en relief une paire de fesses aux proportions démesurément inégales. Sur son ventre d’hippopotame, trônait un petit nombril dont la grosseur avoisinait la tête d’un cabri. Xubi-lanmabi sillonnait le village, muni d’une clochette dont les tintements rythmaient ses plaintes assorties d’incantations et de malédictions corsées proférées à l’endroit de celui où celle qui aurait…

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Les deux étaient face à face. Silencieux. Subitement, Atamin-Vivi éclata de rire et ouvrit ses bras. Mais Alida ne bougea pas. Il fit deux pas vers elle. Elle ne fit aucun mouvement. Dans ses yeux clairs, se lisaient la sérénité et un calme olympien. Atamin-Vivi se mit à genoux et réitéra sa demande: « Epouse-moi, je te rendrai heureuse« . La demoiselle l’aida à se relever, émue et dépassée par ce qu’elle venait de voir. Elle ouvrit ses bras, à son tour, et Atamin-Vivi s’y lova. Ils s’étreignirent quelques moments avant de se détacher l’un de l’autre. La demoiselle rentra chez elle, heureuse et rassérénée. Les jours passèrent et les tourtereaux apprenaient continuellement à se connaître. Alida reçut une réponse favorable à une demande de stage dans une société à Godomey. Désormais, elle partageait le clair de son temps chez elle à la maison à Calavi, à son lieu de stage à…

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-Oui, je le veux aussi. Mais… – S’il te plaît, dis simplement « oui » et garde ton « mais » pour une autre fois. Je suis trop heureux de t’entendre dire « oui » pour te laisser dire encore « mais ». On verra le reste après. J’ai trop attendu cet instant. Le reste de la soirée se passa très bien au point de finir dans le lit de Atamin-Vivi. Une fois à la maison, le professeur la prit dans ses bras, l’embrassa. Les ébats commencèrent au salon, passant par les couloirs pour s’achever dans la chambre principale. Elle le laissa se serrer contre elle. D’ailleurs, pourquoi allait-elle douter de quelque chose ? Ne venait-il pas de lui avouer publiquement le désir de faire d’elle une femme au foyer ? Pouvait-elle rêver mieux ? Atamin-vivi, continuait de l’embrasser et de lui faire des câlins. Il voulait passer aux choses sérieuses quand, Alida se redressa brusquement – Ne bousculons pas les…

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