« Cupidon en guerre » (1/2) Léa Ovidio de SOUZA

« Cupidon en guerre » (1/2) Léa Ovidio de SOUZA

– Lily, Lily, Lily, lève-tôt, il est 6 h du matin, tu dois te rendre au cours.

Oh non, papa ! Qu’as- tu fait ? Je suis assez grande pour me réveiller seule. Je te l’ai dit plusieurs fois. Tu viens de gâcher mon rêve encore une fois !

– Tu m’excuses mais je dois me rendre tôt au service et je ne pourrai pas y aller sans t’avoir conduite à l’école. Tu sautes vite de ton lit pour prendre la douche. Tu retourneras dans ton lit et dans ton rêve, le soir pour continuer le reste.

-Papa, tu sais que c’est impossible ! Je n’ai pas dormi de la nuit, j’arrive à rêver et voilà, tu me réveilles !

-Tant pis alors.

Lily une fois au collège, passa son temps à penser à sa cousine et tout ce qu’elle a subi. Contrairement à Perside, Lily avait trois ex et un copain. Lily et son copain partageaient tout ensemble. Ils étaient tous deux dans la même classe. Intelligents, ils excellaient dans toutes les matières. En classe ce jour-là, contrairement à ses habitudes, elle ne s’était pas amusée à lui envoyer de petits messages sur des bouts de papier comme d’habitude. Elle pensait plutôt à sa cousine, sa meilleure amie, tout en coulant des larmes. Elle savait que ses parents ne lui feraient pas un coup pareil, mais elle se sentait triste. Elle connaissait le début de l’histoire, elle en vivait la fin, l’âme en proie au désarroi et à l’amertume. A la fin du cours, Monia l’aborda, surprise de la voir en larmes :

-Lily, le cours est terminé, tu ne rentres pas !? Lily qu’as-tu ? Pourquoi coules-tu des larmes ?

– Oui…oui…je n’ai pas entendu le bruit de la sirène.

– Tu ne peux pas comprendre Monia. Il y a des souvenirs qui vivent avec le présent, des souvenirs auxquels on pense nuit et jour. C’est loin d’être un regret, c’est juste un phénomène. Un phénomène sans nom. C’est étonnant, même les mots ne nous aident pas à dire ce que nous ressentons réellement. Parfois on essaie, mais il est difficile de rendre effectivement compte son chagrin. Tu ne peux pas me comprendre.

– Tu me fais peur là. Depuis quand tu as commencé par aimer la philosophie ! Dis-moi ce qu’il y a ?  Ne suis-je pas ton amie ? Les amis sont faits pour ça. Parle-moi, Ly. J’ai remarqué que tu n’as pas du tout suivi le cours de la matinée.

– Monia, je suis triste et l’histoire est très longue.

Son amie l’aida à ranger ses affaires. Elle lui proposa de faire un tour à la cantine. Là elles pourraient deviser à leur aise. Ly accepta la proposition. Arrivées à la cantine, les deux amies s’installèrent. Pendant le repas, Ly s’épancha :

– Je ne sais pas par où commencer.

– Vas-y. commence par le bout que tu veux.

C’était un jeune garçon drôle, le genre de personne qui sait faire rire toute une classe, qui ne prenait pas notes au cours mais qui à la fin des compositions se retrouvait au premier rang. L’adolescence n’épargnant personne, il a été pris aux pièges de l’amour.

Contrairement à ses amis, il a réussi à dissimuler ses sentiments pour les avouer bien plus tard. Rempli d’énergie, il se croyait fort et se faisait appeler boss et pour rien au monde, il n’aurait voulu manifester le moindre signe de faiblesse. Introverti, il a construit son jardin secret. Ce jeune garçon, c’était Codjo. Il avait des sentiments pour ma cousine qui pourtant n’était pas appréciée par les autres, à cause de son caractère timide. Je l’ai su bien plus tard par les manières de Codjo envers elle. Ma cousine n’avait rien remarqué. Ce qui était surprenant, c’était de voir Codjo changer de série en pleine année scolaire. Il avait quitté la série scientifique pour rejoindre ma cousine en série littéraire. Mais ma cousine ne voyait toujours pas.

Devenus de bon camarades, ils avaient fait ensemble le lycée sans qu’il ne lui révélât ses sentiments. Et comme le temps passe vite et n’attend pas les amours, le lycée a fait place à l’université. Ironie du sort, ils se retrouvaient dans la même faculté et mieux encore dans le même amphithéâtre. Perside ne voyait plus d’autre camarade. Elle s’est donc attachée à Codjo dans ce monde nouveau. A force de se cohabiter, ils ont passé l’étape de l’amitié pour l’amour.

J’étais tellement contente pour ma cousine mais ses parents ne l’étaient pas. C’était le début du cauchemar. Codjo était Adja et mon oncle ne voulait plus avoir à faire avec les Adjas. Trahi plus d’une fois, disait-il par les adjas, il ne voulait pas que sa fille se mette en relation avec Codjo.

Léa Ovidio de SOUZA

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