Interview des Finalistes du Prix Gbêhanzin 2025_Ruthe ATIOGBE : Un voyage au cœur de l’amour, de l’identité et du patrimoine africain

Biscottes Littéraires : Bonjour et félicitations pour votre sélection parmi les finalistes du Prix Gbêhanzin 2025 ! Pour commencer, pourriez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs.

Ruthe ATIOGBE : Je m’appelle Ruthe Atiogbe, née à Godomey le 2 avril 2006. Je suis étudiante en Lettres modernes à l’Université d’Abomey-Calavi.
Littéraire dans l’âme, je me passionne depuis longtemps pour les mots, les histoires et la mémoire. En dehors de mes études, je m’adonne à la coiffure et à la musique, deux activités qui me permettent d’exprimer ma créativité autrement.
Je me décrirais comme une personne souriante, respectueuse et ambitieuse, toujours en quête d’apprentissage. Être finaliste du Prix Gbêhanzin représente pour moi une étape importante et une belle reconnaissance de ma jeune plume.

Biscottes Littéraires : Quel est le titre de votre texte et que pouvez-vous nous en dire, sans trop en dévoiler ?

Ruthe ATIOGBE : Le titre de mon texte est Les braises de l’horizon. C’est une histoire où l’amour et la mémoire se croisent sur les terres de Ouidah.
J’y explore la rencontre de deux âmes liées par l’histoire, mais séparées par le poids des héritages. Ce n’est pas seulement une histoire d’amour, c’est aussi une quête : celle de comprendre d’où l’on vient pour mieux avancer. Je voulais que le lecteur ressente à la fois la tendresse, la tension et la profondeur de cette mémoire partagée.

Biscottes Littéraires : Vos personnages portent des noms de héros et héroïnes africains. Pourquoi avoir choisi ces figures-là en particulier ? Que symbolisent-elles pour vous ?

Ruthe ATIOGBE : J’ai choisi Lou et Téa, inspirés de Toussaint Louverture et d’Agbaraya Toya. Ces deux figures historiques m’ont toujours fascinée.
Toussaint Louverture incarne la liberté conquise par la dignité, et Toya Agbaraya représente la force féminine, la transmission et la mémoire vivante.
À travers Lou et Téa, j’ai voulu rendre hommage à ces héros parfois oubliés, mais aussi montrer que leurs héritages peuvent renaître dans nos amours et nos engagements d’aujourd’hui.

Biscottes Littéraires : L’histoire commence lors d’une cérémonie traditionnelle ou sur un site culturel. Pourriez-vous nous parler de ce lieu ou de ce moment, et de ce qu’il évoque dans votre récit ?

Ruthe ATIOGBE : L’histoire débute à Ouidah, un lieu symbolique, chargé d’histoire et de silence. C’est un espace où la mémoire des ancêtres dialogue encore avec le présent.
Pour moi, Ouidah n’est pas qu’un décor : c’est un personnage à part entière. La Porte du Non-Retour, la mer, les tambours… tout y parle.
C’est un lieu qui m’inspire respect et émotion, un espace de mémoire où j’ai voulu faire renaître une parole d’amour et de résistance.

Biscottes Littéraires : Quel message ou quelle émotion aimeriez-vous que les lecteurs retiennent après avoir lu votre texte ?

Ruthe ATIOGBE : J’aimerais qu’ils retiennent que l’amour peut être une forme de résistance.
Aimer, c’est aussi se souvenir, refuser l’effacement. À travers Lou et Téa, je voulais montrer que l’amour ne se limite pas à deux personnes : il peut être un moyen de guérir la mémoire et de reconstruire ce que l’histoire a brisé.
Je veux que les lecteurs ressentent la chaleur des braises : celles du passé, mais aussi celles d’un avenir à inventer ensemble.

Biscottes Littéraires : En tant que jeune écrivaine béninoise, que représente pour vous le fait d’être finaliste du Prix Gbêhanzin ?

Ruthe ATIOGBE : C’est une immense fierté et une très belle surprise.
Je n’avais jamais partagé mes écrits auparavant, donc cette reconnaissance a été pour moi un vrai déclic. Être finaliste du Prix Gbêhanzin, c’est la preuve que nos voix comptent, même quand elles commencent à peine à s’exprimer.
C’est aussi une responsabilité : celle de continuer à écrire avec authenticité et engagement. Je me sens honorée de représenter ma génération et ma culture à travers ce concours.

Biscottes Littéraires : Pourquoi est-il important, selon vous, de raconter des histoires enracinées dans les cultures africaines ?

Ruthe ATIOGBE : Parce que nos histoires sont notre première richesse.
Raconter à partir de nos cultures, c’est réhabiliter des voix longtemps tues et dire au monde que nous existons autrement que par les clichés.
Nos traditions, nos langues, nos héros et nos paysages portent des leçons universelles. En écrivant à partir d’elles, nous ne faisons pas que créer de la fiction : nous faisons œuvre de mémoire.

Biscottes Littéraires : Selon vous, pourquoi le public devrait-il précommander le recueil du Prix Gbêhanzin 2025 ?

Ruthe ATIOGBE : Parce qu’en précommandant ce recueil, le public soutient la littérature africaine et la jeunesse créative.
L’ancre des cœurs n’est pas un simple recueil : c’est un miroir de nos émotions et de nos identités.
Chaque texte y raconte un pan de notre humanité, un cri d’amour, de résistance ou d’espérance. C’est une manière de se reconnecter à nos racines tout en découvrant la richesse et la diversité des voix africaines d’aujourd’hui.

Biscottes Littéraires : Pour conclure, avez-vous un dernier mot pour celles et ceux qui vous liront bientôt ?
Ruthe ATIOGBE : Je leur dirais simplement merci. Merci de lire, de rêver et de croire en nous.
Chaque mot que j’ai écrit dans Les braises de l’horizon vient du cœur, avec la volonté de transmettre une émotion sincère.
J’espère que mon texte touchera vos âmes, comme il m’a transformée en l’écrivant. Que chaque lecture devienne pour vous une rencontre avec vous-mêmes.

Interview réalisée par Afrik’Arts Stars pour Biscottes Littéraires

afrikartsstars@gmail.com

+229 0196746339

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