« INTIFADA DES FEUILLES MORTES » DE STEPHENS AKPLOGAN.

« INTIFADA DES FEUILLES MORTES » DE STEPHENS AKPLOGAN.

La vie humaine n’a qu’un seul prix : le souffle. L’Homme est donc une feuille morte ténu en haleine par le souffle. Il est un observateur par excellence, qui analyse avec une pleine conscience. Et chaque acte de la société ne laisse pas inhumain parfois. Ce qui fait que l’envie lui prend de porter aux faits, son coup de main. Il observe, il agit soit en silence, soit par d’autres manières. Peindre des pages blanches par exemple pour laisser ses opinions. Écrire pour soulager sa conscience lui dévient une nécessité. Cet Homme est à l’image de ces auteurs et observateurs contemporains. Et c’est ce rôle que STEPHENS s’est donné pour raconter à travers  Intifada des feuilles mortes  les événements qui l’ont marqué ces dernières années. Nous n’ignorons pas sans doute que de 2019 à 2021, autant d’événements ont laissé leurs stigmates sur le cœur de moult citoyens béninois. On peut citer notamment les événements qui ont eu lieu à Cadjèhoun comme à Savè et à Tchaourou. Alors, Intifada des feuilles mortes est un roman dans lequel STEPHENS dénonce les actes odieux de nos gouvernants africains précisément celui du Bénin depuis ces cinq dernières années. L’auteur profite également pour montrer de par le personnage principal Abbé Job, comment chaque gouvernant peut développer son pays.

Tout commença par la mort de Walis, l’amant de l’Abbé Job. Walis fut retrouvé dans une rivière. Après le repêchage de son corps de la rivière, la rumeur raconta qu’il avait été assommé d’un coup de pierre. Abbé Job fut accusé de sa mort car les seules pistes qui existaient, avaient dirigé les enquêteurs vers lui. L’Abbé fut condamné à dix années de réclusion criminelle. L’archidiocèse dans lequel, il est prêtre l’abandonna comme tout le reste de ses confrères. Quand il rejoignit la prison de Missérété, il eut le temps de méditer ses actes, sa vie et tomba en componction. Il décida de continuer son rôle de prêtre en prison. Il enseignait les prisonniers à travers des homélies. Il créa ainsi en cinq ans avec l’aide de Doris, une amie prisonnière et de son avocate Cindy, une communauté, une famille dans la prison jusqu’à ce que la fraternité et la solidarité trouvèrent une place importante dans le cœur de la majorité des prisonniers. Un esprit de combattant prit lentement le corps des prisonniers. Ils avaient trouvé le moyen de se souder les coudes. Ceux qui s’étaient effondrés en méditant leurs petits forfaits avaient appris une autre logique aux côtés des hommes politiques que le gouvernant Solstice Amlon renvoyait en prison pour le moindre prétexte. Avec Job, ils respirent à voir la vie autrement. Le partage était devenu leur leitmotiv. Ils découvrirent la joie de vivre. Tout cela contribua à la réduction de peine pour les prisonniers qui comprirent l’utilité d’une union des cœurs et des forces. Tous les acteurs de l’union furent libérés un à un de leur écurie. Après la sortie de l’Abbé Job, beaucoup de ses amis lui proposèrent d’être leader de leur mouvement afin qu’ils puissent faire la capitulation du pouvoir tyrannique en place.

            STEPHENS, nous plonge dans les méandres d’une société qui impose à certains des conditions misérables. Comment comprendre que la prise de pouvoir d’un homme élu par le peuple peut être la misère du peuple ? « Au dehors, le peuple était aux abois avec les chaines de misères. Dans la prison, le drame était davantage infecté. Les gars n’avaient plus accès à leur repas quotidien. L’eau courante était un luxe… Solstice avait le peuple en main comme le rachat de conscience qu’il fit sans surenchère de l’ancienne classe politique. Les jeunes n’avaient plus d’avenir…. Il y avait également les prisonniers d’opinions. Ceux qui avaient  eu l’outrecuidance de s’opposer d’une quelconque manière à Solstice avaient eu ce destin.» L’auteur montre la prestance du gouvernant de Solstice sur son peuple et combien de fois cela constitue une misère pour le peuple. Il nous parle du chômage qui règne dans le pays et dénonce la dictature excessive de nos dirigeants en particulier celle de Solstice. Il nous décrit le visage et nous  fait la carte d’identité réelle du pays sous Solstice. «  Les pays africains sont aux mains d’illusionnistes qui embrigadent le peuple avec des incongruités qui finissent par leur coûter leur propre essor. » « La jeunesse est à tort opportuniste et démesurément jouissive dans ses larges pans, à regret dédaigneux du travail qui construit d’âge en âge. » STEPHENS nous livre ses opinions et nous montre combien de fois le peuple manque de dignité et les politiciens d’honneur. Il nous invite de par ce livre à être humain afin de refuser le corruptible.

Tant de thèmes regorgent ce roman contemporain et métaphorique de par son titre qui met de lumières là où il y a d’ombres. Il s’agit de la misère, la douleur d’un peuple sous la gouvernance  d’un Homme, la dictature, le chômage… l’amour, la solidarité et la fraternité qui a lieu entre les prisonniers quand Job fut en prison et président …   L’auteur dénonce également l’Homosexualité. Le mérite de l’auteur est d’avoir fait le bon choix des personnages, d’avoir eu l’outrecuidance de dire haut et fort ce qui terrifie le peuple, d’être la voix des sans voix et la clameur de ses feuilles vivantes mais mortes sous un régime dictatorial et purement despotique.  Il a le mérite d’avoir écrit un chef d’œuvre dans un style  pourvu de simplicité qui raconte une histoire presque réelle, qui éclaire, laisse en suspens et suscite mille et une interrogations à chaque page. Mais il faut noter que la fin du roman est brusque et manque de souffle. Lire l’INTIFADA DES FEUILLES MORTES, c’est revivre encore et encore les émotions de la période des élections législatives  comme présidentielles au Bénin.

Corneille ANOUMON

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