« LA MALÉDICTION D’ABOMEY » DE ALABASSA WOROU : L’œuvre qui plaide pour la préservation du patrimoine cultuel africain

« LA MALÉDICTION D’ABOMEY » DE ALABASSA WOROU : L’œuvre qui plaide pour la préservation du patrimoine cultuel africain

Abomey, la capitale historique du Bénin reçoit la visite des touristes Sara et Lukas : un richissime couple allemand, membre actif de l’aristocratie bavaroise. Lors du séjour, Sara tombe sous le charme d’une belle statuette qui est à la base une divinité, et plus précisément une divinité jumelle de procréation. L’échec de la tentative d’achat du précieux objet inspire à Sara son vol nocturne suivi d’une fuite précipitée vers l’Allemagne en compagnie de son mari Lukas qui n’y comprenait goutte. Agossou HOUNGBESSI, propriétaire de la divinité volée et toute la communauté de l’arrondissement de Vidolé d’Abomey en souffrent énormément. Trente (30) années après cet acte ignominieux, la petite famille de Lukas n’a jamais cessé d’essuyer les revers de l’outrecuidance de Sara. En point de mire, la stérilité subite de cette dernière dont héritera Julia, sa seule enfant née avant le forfait.

C’est au détour des démarches scientifiques voire occultes du malheureux couple Sambo et Julia pour avoir des descendants – dix (10) ans de mariage sans enfant – que Sara est démasquée. La statuette-divinité sera-t-elle rendue à son propriétaire d’Abomey toujours en courroux contre la personne qui l’en a dépossédée ? La famille de Sara retrouvera-t-elle une harmonie exemplaire empreinte d’une quiétude parfaite ? Le couple Sambo et Julia aura-t-elle finalement une descendance afin de marquer d’une manière indélébile leur passage sur terre ? Autant d’interrogations dont les réponses se trouvent dans le récit décalé de l’écrivain togolais vivant en Allemagne Alabassa WOROU : La malédiction d’Abomey. Un véritable procès à l’Occident qui a suffisamment dépouillé l’Afrique d’une myriade de biens cultuels voire culturels. Et ceci, autant pendant les quatre cents (400) ans de la traite négrière que durant les soixante-dix (70) ans de la colonisation de l’Afrique. Conséquences : le déséquilibre spirituel des communautés spoliées et les silencieuses peines de l’Occident entièrement plongé dans des vices inimaginables rivalisant d’incongruités. Suivez mon regard !  » Que les conséquences vécues par votre famille, servent d’exemples à tous ceux qui pensent détenir une certaine force pour dilapider impunément nos richesses ancestrales, spolier l’Afrique de sa spiritualité. Ils souffrent en silence sans le savoir «  , déclare l’auteur à propos de Sara à la page 286 du livre. La récente restitution de certains trésors royaux au Bénin par la France, cadre bien avec les vœux de l’auteur Alabassa WOROU qui estime qu’ « un jour l’Afrique va sortir de son long sommeil et retrouvera toutes ses divinités dont elle a été spoliée, toutes ses richesses qui font aujourd’hui la fierté d’autres environnements où elles sont considérées ni plus ni moins comme des objets d’art, ce qui jette les africains dans le dénuement spirituel le plus total », pages 286 et 287 du livre.

Au final, l’autre proverbe populaire prend ici tout son sens :  » Il faut rendre à César ce qui appartient à César; et à Dieu ce qui est à Dieu « . En un mot, l’Occident doit continuer courageusement et sans ménagement à rétrocéder les biens culturels et cultuels de l’Afrique aux africains. Il y va de l’équilibre spirituel du monde.

Chédrack DEGBE

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