Bonjour les amis. Nous recevons pour vous un auteur camerounais, Rick ASSYLA: « Ecrire pour moi est non seulement une façon d’exister, mais un moyen de partage ! »
BL : Bonjour Monsieur. Nous sommes heureux de vous recevoir sur notre blog. Voudrez-vous bien vous présenter, s’il vous plait ?
R.A : Bonjour. Merci de votre invitation. Je suis Rick ASSYLA, poète camerounais et auteur du recueil de poèmes A la Mère Patrie qui fait la promotion des valeurs humaines, patriotiques et universelles. Je suis par ailleurs, auteur de plusieurs tapuscrits. Donc à la recherche d’un éditeur.
BL : Nous vous accueillons sous votre statut d’homme de lettres. Que pourriez-vous dire sur la genèse de votre passion pour la littérature ?
R.A : Réservé de nature et taciturne par essence, Rick ASSYLA est un enfant qui apprend de tout et partout. Souvent longtemps plongé dans de longs monologues intérieurs, il aime penser, réfléchir, méditer avant d’agir. Plutôt positif dans l’âme, l’auteur veut conjuguer le passé, le présent pour les futures actions.
D’ailleurs, c’est dans une tristesse (puisant dans de longs monologues sur l’existence) que l’auteur décida d’écrire ce qu’il vit. Et depuis lors, l’écriture est devenue une seconde nature. Or, parce que poète et donc professeur d’espérance, l’auteur écrit l’espoir et l’érige en valeur humaine par essence. Ainsi, la littérature est devenue pour moi, une tribune d’expression privilégiée, un réfuge, mais aussi une arme de combat contre les maux existentiels.
BL : Comment expliquez-vous votre venue à l’écriture ?
R.A : J’aime à penser que c’est l’écriture qui est venue à moi. Ceci parce que comme toujours, l’écriture boue en moi. Silencieux par nature, l’écriture est l’occasion pour moi de faire jaillir le magma comprimé dans mon être. Et tout ceci a été provoqué par moultes réflexions sur l’Être, l’existence, la vie, les valeurs…Ecrire pour moi est non seulement une façon d’exister, mais un moyen de partage !
BL : Pensez-vous la littérature comme un vecteur de développement ?
R.A : Oui, effectivement ! La littérature est depuis toujours, un vecteur de développement. Etant donné que le développement commence par un changement de paradigme et de mentalités, la littérature s’offre ainsi comme un moyen afin d’y parvenir. Raison pour laquelle il faut lire et encourager les gens à lire !
BL : Vous êtes un passionné des belles lettres, la poésie. Quelle est votre conception de cette dernière ?
R.A : La poésie est pour moi, un moyen de partage de ses émotions, de ses opinions qui s’inspirent de tout autour de nous. C’est une façon d’exister, d’être et d’être avec les autres. En somme, la poésie c’est la vie !
BL : Aujourd’hui, on constate que ce genre littéraire a peu de lecteurs. Son hermétisme est mis sur la sellette. Certains attaquent même la carence de culture chez les jeunes qui s’essaient à ce genre. Quel est votre avis sur le sujet ?
R.A : C’est un avis que je peux comprendre. Je pense qu’être poète et écrire des poèmes sont deux choses différentes à distinguer. Être poète est une responsabilité qui use de l’âme poète de l’individu. Et dans ce sens, écrire un poème devient plus aisé en le rendant attrayant au lecteur !
BL : Quel rôle assignez-vous au poète de ce siècle qui, comme écrivain, est moins reconnu qu’un romancier, dramaturge, etc. ?
R.A : Que non ! Il ne faut pas le penser. Le faire serait commettre une grande erreur. La poésie est la littérature par excellence. Elle est dans le processus d’écriture, la conception même de l’idée. On est d’abord poète avant d’être romancier, dramaturge, etc. vous y trouverez plusieurs illustrations dans tous les genres.
BL : Selon vous, quels sont les matériels, ou les rudiments à réunir pour faire de la bonne poésie ?
R.A : La poésie est inhérente à chacun. On peut tous écrire des poèmes sans pour autant être tous des poètes. Pour moi, être poète c’est avoir la sensibilité qui caractérise l’humain et surtout la capacité à retranscrire le « brut reçu » (de l’esprit) en un message esthétique déchiffrable par le commun des mortels. En ce sens, le poète doit avoir dans son langage, un vocabulaire riche, une richesse et pluralité d’images, etc. En un mot, on peut résumer tout ceci : la sensibilité.
BL : Vous êtes l’auteur du livre A la mère patrie. Quel est le postulat d’écriture de ce recueil de poèmes ?
R.A : L’écriture de ce livre intervient dans un double contexte majeur marqué par la crise sécuritaire dans l’Extrême-Nord et sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. En effet, depuis plus de quatre ans, le Cameroune est emporté dans un vent d’insécurité introduit par la secte islamique Boko-Haram dans la partie septentrionale et à l’Est par les antibalaka. Bien plus, le mouvement des revendications ayant conduit aux velléités sécessionnistes a instauré au cœur de la République le Grand débat de la partition du Cameroun. Si certains camerounais sont d’accord avec l’avènement du fédéralisme tant souhaité par eux, la majeure partie des camerounais trouvent en cette solution, une aventure dangereuse. Tout compte fait, le problème de ce qu’il est convenu d’appeler « la question anglophone » divise.
Dans ce contexte, A la Mère Patrie se propose ainsi de concilier ces camerounais pris dans les mailles de la division et de la désacralisation de l’unité du Cameroun. De ce fait, le recueil propose d’abord d’apprécier ce qui fait l’unité et la beauté de ce pays aux mille couleurs et visages de complémentarité. Il célèbre alors un havre de paix que certains animés par le malin veulent voir en larmes et en sang. Ce Cameroun, « Afrique en miniature » qui se doit d’être debout et musé de la richesse culturelle et des valeurs africaines ancestrales. Et donc parce que Berceau de l’humanité à l’image de l’Afrique, le Cameroun « survivra » comme l’indique l’auteur.
BL: Le livre se veut laudatif envers votre pays d’origine, le Cameroun. Le style, à l’allure épique, est à la quête de la liberté. Les vers libres et rimés par endroit l’attestent bien. Est-ce une manière pour vous de vous approprier la poésie et de la communiquer en sortant des sentiers battus ?
R.A : Oui. Certainement ! Comme je l’ai dit, en poésie il est question de sensibilité propre et donc de la personnaliser. Il ne s’agit pas de faire comme les autres. Mais plus encore de la contextualiser et de la rendre utile aux autres. Raison pour laquelle dans ce livre, vous trouverez des expressions en langues nationales.
BL : A qui pensez-vous chaque fois que vous dégainez votre plume pour écrire ? Et Pourquoi cette cible ?
R.A : A l’Homme. L’humain reste au cœur de l’essence de ma plume. Cela est perceptible dans les différents thèmes de mes textes. Une écriture qui use de l’esthétique pour être utile, tel est le but de mes textes.
BL : Comment votre lectorat a-t-il accueilli ce recueil de poèmes ?
R.A : Très très bien. En fait, c’est mon tout premier livre, mais son accueil a été fait par diverses notes de lecture, des retours de lecture et des critiques assez positives.
BL : Avez-vous eu de difficultés lors de l’édition du livre ? Si oui, lesquelles ?
R.A : Oui. La principale a été celle de la mobilisation des ressources. Car j’ai dû signer un contrat d’édition à « compte mixte » où je me suis retrouvé en train de faire plus de dépenses que prévu. Raison pour laquelle je recherche des éditeurs à compte d’éditeur pour mes tapuscrits actuels.
BL : Votre regard sur la littérature camerounaise de nos jours.
R.A : En fait, la littérature au Cameroun ne manque pas de terrain fertile. Cependant, il y a des difficultés provenant principalement d’un défaut d’encadrement et d’un fonctionnement alambiqué des associations d’écrivains.
BL : Vous avez certainement d’autres projets littéraires en cours. Voudrez-vous bien les partager avec notre lectorat ?
R.A : Effectivement. Comme je l’ai déjà indiqué plus haut, je suis à la recherche d’un éditeur pour la publication de mes tapuscrits.
BL : Y a-t-il des auteurs qui vous inspirent dans votre démarche scripturale ? Si oui, qui sont-ils et qu’aimez-vous chez chacun d’eux ?
R.A : Oui, j’ai beaucoup été influencé par la poésie de mes pères devanciers tels que Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Hamadou Kourouma pour la lutte en faveur de la cause noire et Engelbert Mveng pour l’humanité de son écriture. J’y ai souvent trouvé dans la simplicité des mots, tout ce que j’avais à dire !
BL : Comment peut-on se procurer A la mère patrie ?
R.A : A la Mère Patrie est disponible auprès de l’éditeur à la Polyclinique Tsinga, à Yaoundé au Cameroun. Il sera aussi très bientôt disponible sur les plateformes de ventes en ligne (Amazon, Youscribe, etc.).
BL : Quelques conseils à l’endroit des jeunes qui désirent s’essayer à la poésie comme vous ?
R.A : Je leur conseille de toujours garder allumée leur passion. La poésie est un regard différent sur notre monde, la vie et la façon de la vivre….La poésie est un mode de vie qui nous lie avec nous-mêmes et les autres dans une harmonie sereine.
BL : Vos jeux de divertissement
R.A : Football, lecture et l’écriture.
BL : Votre mot de la fin
R.A : Merci de m’avoir accordé cette interview pour que vive toujours le pouvoir des mots. J’invite tout le monde à découvrir le Cameroun et l’Afrique dans son essence dans ce voyage qu’offre mon recueil A la Mère Patrie.