MÉMOIRES D’UN NORMALIEN 2/4

MÉMOIRES D’UN NORMALIEN 2/4

Mes collègues pourraient me lancer la première contradiction s’ils en jugent autrement. Anicette ADOUNKPE ? Altesse MENSANH ? Elsie KOCOU ? Léa De SOUZA ? Ou Junior VINOU ? Tous d’éminents normaliens en quête d’un parchemin qu’ils sont censés avoir au bout de cinq années de formations. D’excellents apprentis philosophes que XY s’efforce de rendre plus vigilants dans ce vaste champ de maïs dont il est l’un des maîtres. Ils sont venus dans cette école chacun pour diverses raisons. Les uns parce qu’ils ont la certitude d’exercer après la formation, dans un pays où le chômage existe belle et bien, les autres harponnés par la bourse. Une bourse qui couvrirait la totalité des cinq années de formation. Surprise, le CAPES demeure une formation de cinq années mais devient un luxe. Les ambitions ne s’égalent pas en ce bas monde et la fin peut parfois justifier le moyen. Je l’ai compris à coup d’expériences. Et je m’en vais laisser des traces.

Ernest Green, one of the Little Rock Nine, shows his new textbook to his friends, after his first full day at Little Rock Central High School. African American segregated schools got the old used text books handed down from the White Schools. Sept. 1957.

 

Devoir de mémoires, acte épistémologique, j’ouvre mon crane et je ferme mon esprit pour faire mes devoirs. Par où voulez-vous que je commence ? Je pourrais commencer par mes derniers sentiments en date. Mes derniers ressentis qui ont failli me créer un trou de mémoire. Mais j’ai vite compris qu’il me fallait écrire mes mémoires. Commençons par le début donc, mes mémoires d’un normalien, répartis en quatre (04) neurones.
Neurone1/ Le syndrome de l’aîné .
Toute bonne histoire a un début et une fin. La mienne, je ne sais encore si elle est bonne. A vous de me le dire. Nous déciderons ensuite de son début et de sa fin. On n’est pas souvent ou l’on veut être, dit-on. Mais parait-il que l’on est toujours là où l’on doit être. Des propos de charlatans doublés de déclarations relatives, me disais-je souvent. Une chose est sure, je ne voulais pas être à l’école normale. Le sort m’y a jeté et je me prends la tête plus que je ne prends mon pied. Ici à l’ENS, on nous appelle élève-professeur. Pas mal ! Les débuts n’ont pas été simples du moment où toute école a son lot de maux et de males qui ne sont en réalité que des femelles. La première contradiction du vocable élève-professeur fut l’ensemble formé par les dénominations FUNA et RAN. Deux groupes qui se réclamaient être des partis politiques. Qu’est-ce j’en avais à faire moi ? Rien à foutre vraiment ! J’étais là pour ressembler à Platon, Aristote et Socrate et pour prendre la bourse de l’Etat. C’est important il ne faudrait pas que je l’oublie. C’était ça le plan de départ. Le mien et pour beaucoup d’autres également. Les plus forts sont restés fidèles à leur plan. Les autres, les faibles, ont été victimes du syndrome de l’aîné. L’aîné politicien. Il y a une chose que vous deviez savoir. Ici au sein de la normalie, les anciens tiennent la main aux plus jeunes en début d’année. C’est bien gentil mais d’une gentillesse noire et intéressée. Moi j’ai eu le plus puissant des syndrômes de l’aîné. Tous mes amis pensaient que mon sort était scellé. Je suis tombé sur le grand patron qui occupait la petite case à l’entrée de l’école. La marina de la normalie. Franchement ça ne me posait aucun problème d’être étiqueté de la mouvance normalienne ou de l’opposition. Mais il fallait que j’arrache ma liberté.

 

Cyriaque ADJAHO

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