La sœur d’Alida vendait des vêtements. Atamin-Vivi l’ayant appris, fit comprendre à Alida qu’il en était intéressé et qu’il serait heureux qu’elle lui en livre quelques-uns. Cette dernière, voulant aider sa sœur, accepta de rendre service à son professeur. Pour la première livraison, le professeur demanda que son étudiante lui apporte les vêtements commandés dans sa maison, dans un coin perdu d’Agla où les habitants disputent l’espace avec les crapauds et les moustiques. Alida se fit indiquer la maison et s’y rendit avec le paquet d’Antonin Atamin-Vivi. Ce fut aussi pour elle l’occasion de connaître la maison de son professeur. Toutes les autres les livraisons qui suivirent eurent lieu aussi à la maison, chez le professeur. Mais chaque fois qu’elle s’y rendait pour ses livraisons, le professeur ne manquait jamais l’occasion de lui dire qu’elle est belle, gracieuse, vraiment féminine, qu’elle a un beau corps, de belles jambes…. Le professeur se faisait de plus en plus proche de son étudiante. Celle-ci en était parfois embêtée, mais elle se disait qu’aider sa sœur l’emportait sur tout.

 

Un soir, alors qu’elle avait fini de livrer à Atamin-Vivi son paquet, et qu’elle s’apprêtait à rentrer, elle entendit un grand bruit. C’était le tonnerre qui grondait. La terre trembla. Les rares arbres qu’il y avait à Agla vibrèrent. Les crapauds, surpris par ce grondement sourd, se mirent à coasser. Des éclairs traversèrent le ciel et soudain commença une grande pluie. Alida ne pouvait sortir. Atamin-Vivi bénissait le ciel pour cette pluie qui retenait près de lui, en ce soir des grandes tentations, la désirée de son cœur, cette gracieuse Alida qui le tourmentait et allumait des foyers incandescents dans sa tête et à plusieurs endroits de son corps…

 

Claude K OBOE