« La culture Fang n’a pas trop d’emprise sur ma poésie » Marie Constance ZENG EBOME
Biscottes Littéraires reçoit pour vous aujourd’hui, madame Marie Constance ZENG EBOME, écrivaine gabonaise qui nous dit tout sur son parcours, ses combats et ses certitudes d’espérance. BL : Bonjour madame Marie Constance ZENG EBOME. Nous sommes heureux de vous recevoir sur notre blog. Veuillez-vous présenter à nos amis, s’il vous plait. MZ E: Bonjour, je suis Marie-Constance ZENG EBOME, Gabonaise, Inspecteur Pédagogique du second degré retraitée et auteur de deux recueils de poèmes : Lignes d’horizon (2008) et Ce qui reste (2016). Je suis heureuse d’être avec vous aujourd’hui pour parler de la littérature. BL : Vous êtes l’épouse du très célèbre Pierre Claver ZENG. Qu’est-ce que ça fait d’avoir partagé la vie de ce grand musicien et homme politique engagé gabonais ? MZE : Cela a été une expérience très enrichissante et exaltante sur tous les plans, mais aussi assez difficile à certains moments, à cause des responsabilités à assumer et des sacrifices à consentir.…
«Terre Ceinte» de M. Mbougar Sarr :«Quand la parole sert le silence»
Un groupe de six personnes décide de publier un journal clandestin dénommé “Rambaaj” pour lutter contre la Fraternité, la police islamique de la ville de Kalep dont le chef n’est autre que Abdel Karim Konaté. Personnage fascinant, il règne par la terreur et l’intimidation. Entre lapidation, exécution publique, ce justicier entend laver la ville de toutes les impuretés des œuvres des impies et des mécréants. Silence coupable, lâcheté, désespoir, le silence du peuple face à la folie du régime n’a d’égale que cette scène finale magistrale d’un roman couronné prix Ahmadou Kourouma en 2015… « Terre Ceinte » de M. Mbougar Sarr entre discours rhétorique Le Discours et la rhétorique précèdent et rendent solennels tout pouvoir. Le Capitaine Abdel Karim Konaté est le discours incarné, la précision de la rhétorique, lui qui est présenté comme un homme et “moins que cela et plus que cela.” (P.211). Comment ne pas alors être fasciné,…
PAPA MAKHTAR DIALLO :«Sidy, c’est, pour moi, notre Che Guevara »
PAPA MAKHTAR DIALLO est activiste et écrivain engagé sénégalais. Il s’est prêté à nos questions. Sans langue de bois, il dissèque la « jungle » politique sénégalaise. Nous le remercions pour cette interview. Bonne découverte à vous. BL : Bonjour Monsieur Papa Makhtar Diallo. Nous sommes comblés de vous recevoir sur notre blog. Si vous êtes un personnage très connu dans le paysage médiatique et politique du Sénégal, ce n’est pas nécessairement évident que vous soyez connu dans d’autres pays. Que pouvez-vous nous dire en guise d’une présentation plus ample ? PMD : Merci de l’intérêt… Pour la présentation je suis un activiste sénégalais qui a depuis 2011 lancé un mouvement citoyen : « Les indignés du Sénégal« . Je suis aussi auteur depuis 2016 et chroniqueur dans une chaîne de Tv privée ici au Sénégal. BL : «Je m’indigne donc je suis». Voilà un titre sulfureux… Nous étions habitués à «Je pense donc je suis». Mais vous sortez…
« De purs hommes » de Mbougar Sarr: Par-delà la rumeur, l’Envers d’un texte…
“De purs hommes”, est le troisième roman de Mbougar Sarr (après Terre Ceinte (2015) ; Silence du Chœur (2017). Il m’a plu de commencer mes analyses littéraires pour le compte du blog www.biscotteslitteraires.com/2021 pour faire entrer le lecteur dans l’horizon interne de la pensée de cet auteur sénégalais qui sait confronter le réel et les apparences en laissant à chacun l’heur de tirer les conclusions qui lui conviennent. Que recèle le roman “De purs hommes” de Mbougar Sarr? Synopsis “Ndéné : je ne sais toujours pas vraiment pourquoi tu es venu et revenu. Je ne sais pas pourquoi tu t’es tellement attaché à mon fils. Ou à moi. Tu cherches quelque chose. Je ne sais pas non plus si la réponse est ici. Ici, il n’y a rien. Mais j’espère que tu trouveras ce que tu cherches. J’espère sincèrement.” Ce sont les mots de la maman du “présumé” homosexuel exhumé…
Serigne Filor : « J’appelle la jeunesse sénégalaise et africaine à faire preuve d’engagement »
Biscottes Littéraires reçoit pour vous aujourd’hui un jeune écrivain sénégalais Serigne Filor avec plein de rêve: « J’appelle la jeunesse sénégalaise et africaine à faire preuve d’engagement » BL :Bonjour Serigne. C’est un plaisir de vous recevoir sur notre blog. Veuillez vous présenter. SF :Bonjour monsieur ! C’est aussi un plaisir pour moi d’avoir cette interview avec vous. Je m’appelle Serigne Filor, je suis étudiant en 2ème année de Sciences économiques et Gestion à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Je suis né à Koungheul, un département de la région de Kaffrine et j’ai grandi à Dakar, la capitale. BL :A quand remonte votre amour pour la littérature et comment est-il né ? SF :C’est depuis le collège, je peux dire, en classe de 3ème. Mon amour pour la littérature est né à travers les enseignements et l’assistance de mon excellent professeur de français, M. Fall que je remercie d’ailleurs au passage. Grâce à lui, j’ai aimé tout ce…
« A l’orée du trépas » de Khalil Diallo : De l’intertextualité à la néotragédie lyrique
Khalil Diallo a commis un roman d’une densité insoupçonnable. Il me plait de l’aborder dans la présente analyse littéraire, sous l’angle l’intertextualité et de la néotragédie lyrique… Synopsis Un violent attentat terroriste abat un avion. A bord, il y avait la belle Amina, la bien-aimée d’Ismaïla. Cet acte odieux plonge le héros dans un tourment de plus après la mort de sa mère. Ira-t-il rejoindre les rangs des jihadistes pour se venger ? Analyse I- Vaine citation ou intertextualité ? Citer les autres. Les marquer en Italique. Khalil Diallo de « À l’orée du trépas » a choisi : faire de l’intertextualité la technique de base de son roman. Est-ce entreprise facile si l’on sait que le plagiat, la tricherie, la pastiche, la parodie ne sont pas loin. Et pourtant, certains ont suggéré n’avoir lu qu’un simple étalage de lectures, d’autres, plus radicaux auraient nié l’existence même de la technique (l’intertextualité) dans…
« Agueyovo et Zɛ́nwii », Fabroni Bill YOCLOUNON
Mon conte roule, s’enroule au bout d’une corde puis se déroule, se dévide pour chuter dans les dédales du village Ayizɔ. Dans ce village vivaient des hommes et des femmes qui se rencontraient chaque jour et se racontaient chaque détail de leurs vies. Dans le village Ayizɔ, chacun pouvait dire avec précision, sans bégayer ni tourner 7 fois la langue, ce que l’autre avait mangé la veille ou quel habit avait-il ou elle cousu ou quelle couleur de sauce avait-il ou elle préparée ou combien de fois avait-il ou elle toussé dans la nuit profonde. Ayizɔ était réputé pour la complicité inquiétante de ses 77 habitants sans compter les fœtus ni les embryons ni les spermatozoïdes en course à la vie. Ce village faisait parler de lui à cause des anecdotes qu’on connaissait sur lui et qui s’avéraient à la longue. Les femmes du village malgré leur fécondité et leur…