« Le baiser d’antan » Mimosette KODJO
Le baiser d’antan Le soleil semblait faire ses adieux journaliers. Dans une splendeur inhabituelle, il offrait aux amoureux de la nature un spectacle riche de couleurs. L’astre diurne avait arboré une couleur rouge sang et, par son volume, semblait indiquer que sa journée lui fut bénéfique. Il s’était repu des heurs et malheurs des humains. Peu à peu, il engagea une courbe décroissante en s’enveloppant d’un épais voile nuageux. Toi, tu adorais te promener dans le sable fin de la berge. Tu aimais contempler de près, la démarche féline de l’astre du jour qui s’en allait sur les ruelles de l’horizon. Devenu rouge sang, l’astre descendait du firmament pour plonger sous les houles humides qui s’élevaient dans les entrailles de l’océan. Peut-être avait-il besoin d’un bain rafraichissant. Jeune fille tu ne te passais guère de cet instant. Tu y retrouvais l’astre. Tu lui confiais de petits bouquets de…
La littérature numérique : une révolution livresque absente en Afrique
La littérature numérique est l’ensemble des créations littéraires assistées par ordinateur. Elle tient sa source du surréalisme, un mouvement littéraire et artistique né au lendemain de la Première Guerre Mondiale et qui se dresse contre toutes formes d’ordre et de conventions logiques, morales, sociales, et qui leur oppose les valeurs du rêve, de l’instinct, du désir et de la révolte, dans l’expression du fonctionnement réel de la pensée. Il s’agit de réaliser des productions littéraires à l’aide de programmations informatiques ou de l’association de différents textes pour en faire un. Ici, l’originalité des productions se trouve au niveau des propositions de productions informatiques obtenues à partir des instructions de programmation données en amont par l’auteur grâce à des applications informatiques adaptées à cet exercice. Aussi, la combinaison de différents textes traitant du même thème et issus de divers auteurs donne de formidables résultats suite à leur croisement savamment orchestré par les…
Concours Grand Prix du Lecteur 2019 : La grande finale s’annonce palpitante
Le samedi 28 septembre 2019 aura lieu au Palais des Sports du Stade de l’Amitié Mathieu KEREKOU de Cotonou, la grande finale du prestigieux concours de lecture Grand Prix du Lecteur 2019 (GPL19) dont le gagnant bénéficiera d’un séjour de quatre (04) jours à Paris en France, d’un ordinateur portatif et de nombreux autres lots. Avec plus de cent (100) candidats en lice autour de la première phase de cette bataille livresque, seulement dix-sept (17) d’entre eux – ils ont obtenu les plus grands nombres de points – ont pu se faire distinguer à l’issue de la deuxième phase du sacre du meilleur lecteur béninois après avoir produit et proposé aux jurys de ce concours de merveilleux textes pour susciter l’envie de lire divers livres qui leur ont certainement porté chance. Parmi eux, trois candidats sont directement qualifiés pour la finale. Il s’agit de Doris ABADASSI, Erroce YANCLO et Mimosette…
« Tous les jours seront 14 février pour toi et moi » (3/3) Junior GBETO
– « Mais j’avais tellement exagéré ce soir-là, s’accusa-t-il. Je le reconnais. J’ai vraiment déconné. Je ne savais pas que je tomberais si bas, aussi bas que ces enfoirés qui se plaisent à bastonner leurs femmes et dont j’ai toujours condamné le manque de tact. Quand je me remémore avec quelle violence je lui ai asséné les deux gifles, je suis dégoûté. En même temps, elle n’avait pas le droit de me gifler. Les feuilletons leur tournent un peu trop la tête à ces femmes qui se prennent parfois pour Teresa, Marina ou je ne sais quelle autre actrice de telenovelas. Mais c’est clair, je n’aurais jamais dû lui faire ça, je méritais bien d’être giflé. Et ces atrocités qu’on avait pris l’habitude de s’échanger, ce n’était pas très beau, c’était monstrueux. Des « stériles ! bon à rien !, femme vide !, drogué !, incapable ! etc… », toutes ces horreurs n’avaient rien à faire…
«Tous les jours seront 14 février pour toi et moi » (2/3) Junior GBETO
À cette confession pour le moins très insolite, je ne sus que répondre. C’était vraiment fou. Une femme qui demande en mariage, par ces temps qui courent ? Hallucinant, je le lui concède volontiers. Pierrot continua. – « Non ce n’était pas à elle de le faire. J’étais choqué, frère, traumatisé, ébranlé, mes poils dressés, ma bouche béante d’étonnement. J’étais gêné aussi. Toi-même tu sais que je n’aime pas trop être au centre de l’attention. J’eus un mal fou à réprimer la vague d’émotions qui m’envahit soudain. J’étais à deux doigts de cracher un « Oh My Klounon ! » et me mettre à chialer comme ces filles des téléréalités américaines lorsque leurs amants, las de les tromper et craignant de se choper quelque syphilis se décident enfin à les demander en mariage. J’aurais bien chialé ce soir que personne n’aurait osé me le reprocher. Une demande en mariage aussi insolite, il y a…
«Tous les jours seront 14 février pour toi et moi » (1/3) Junior GBETO
« Elle n’était pas la plus belle de mes conquêtes, loin s’en faut », commençait-il avec cet air si solennel, celui qu’arborent les mourants qui dictent leurs dernières volontés. De temps en temps, il soupirait mais ne détachait pas ses yeux, rougis sans doute par l’insomnie, de la bouteille de whisky qui gisait sur la table et dont il semblait scruter chacune des molécules. « Non !, poursuivit-il, rien à voir avec Estelle et ses rondeurs de Vénus hottentote. Rien à voir avec Cindy, Charbelle ni Marguerite et sa poitrine arrogante. Rien! mais rien! Bordel ! » Et comme pour m’en convaincre, il glissa la main dans la poche arrière de son pantalon, en sortit son portable, l’ouvrit et me fit apprécier une dizaine de photos éparpillées dans sa galerie. Je le reconnus sur plusieurs des photos et remarquai à ses côtés sur la plupart des photos une jeune femme qui devait avoir dans la…
« Ô Némésis ! » (5/5) Junior GBETO
Dimanche soir. Prétextant d’un voyage d’urgence à Lomé, Johann fit sa valise, embrassa ses mômes puis quitta la maison. Il fit escale chez sa maîtresse et ensemble ils partirent pour l’aéroport .Leurs bagages enregistrés, ils attendaient l’embarquement dans le hall. Au bout d’un moment d’attente, une voix féminine dans le mégaphone annonça le début de l’embarquement pour les cinq prochaines minutes. Johann sortit de sa poche un inhalateur et se vaporisa la gorge, comme il en a l’habitude avant chaque vol et ainsi que le lui avait prescrit son médecin pour ses problèmes respiratoires. L’effet fut spontané. L’homme perdit pieds et s’écroula de tout son long sur le sol froid du hall. De l’assistance affolée, deux gaillards surgirent qui accoururent le relever et lui maintenir les mâchoires ouvertes. Pendant ce temps, Katherine apeurée et dans tous ses états, coururent prévenir les services d’urgence de l’aéroport. On lui administra les premiers…
« Ô Némésis ! » (4/5) Junior GBETO
Deux ans seulement s’étaient écoulés depuis que Maory et Johann vivaient ensemble. Johann se faisait maintenant plus rare à la maison, il était moins attentionné, moins galant, moins doux avec Maory. Il rentrait de plus en tard les soirs et parfois ivre et débitant des âneries. Il arrivait même qu’il s’absentât des jours sans avertir quiconque de l’endroit où il allait. Maory méconnaissait son homme. Elle découvrait un Johann étrange. Le temps passait et la situation prenait des proportions de plus en plus alarmantes. Un soir, Maory reçut sur son compte whatsapp une vidéo qui ne la fit pas sourire. Sur la vidéo qui ne dura que trois minutes et dont elle ignorait le destinataire, elle reconnut -ô scandale- Johan en nage, donnant des coups de reins athlétiques entre les cuisses tatouées d’une jeune femme qui gazouillait de plaisir. N’en croyant pas ses yeux, elle vit et revit la choquante…
« Ô Némésis ! » (3/5) Junior GBETO
Ils vécurent leur belle idylle jusqu’au jour où, un soir alors qu’ils n’étaient pas ensemble, Ryan fut découvert ivre-mort devant un night-club, les poches bourrées de marijuana. L’incident fit scandale dans toute ville et faillit coûter au maire son fauteuil. Monsieur Tano en fut si vexé qu’il imposa une austérité de moine à son fils. Désormais plus de sorties au-delà de 20heures, plus de sorties en boîte donc, son argent de poche fut réduit de moitié. Il n’était plus autorisé à conduire la Venza qu’il lui avait offerte pour le féliciter d’avoir eu son Bac. Un mois après, son père l’envoya poursuivre ses études en France pour le préserver de la mauvaise camaraderie. Tout se passa si vite. Maory ne vit rien venir. Son petit monde féerique venait de s’écrouler. Plus de tournées des grands hôtels et restaurants de Cotonou, plus de show, adieu les parties de piscine à Atlantic…