BL : Gino DOSSOU-AMINON (G.D.-A), bienvenu sur Biscottes Littéraires (BL ). Nous nous intéressons à votre nouvelle parution littéraire « Denise ou l’envol de la femme« . Avant d’aller dans le vif du sujet, bien que nous vous savons sensible aux défis de la jeunesse puis lauréat des concours « Lovers poetry » et « Biova » en 2023, « Ma plume au service de ma communauté« , « Étincelle des vers » en 2024, qu’est-ce que nos lecteurs devraient savoir sur vous ?
G.D.-A : Merci de m’accueillir sur Biscottes Littéraires. Je suis Gino DOSSOU-AMINON, séminariste au Séminaire Notre-Dame de Fatima de Parakou, et la littérature est bien plus qu’une passion pour moi ; c’est un véritable moyen d’expression. Grâce à mes expériences et observations, j’ai compris à quel point il est crucial de donner une voix à ceux qui se sentent souvent invisibles. C’est pour cela, qu’à travers ma page facebook »Woman Your Dignity », je m’efforce de créer un espace où les femmes peuvent prendre conscience de leur dignité et de leur potentiel. C’est un projet qui me tient à cœur, car je crois fermement que chaque femme mérite d’être reconnue et valorisée. Je collabore également avec plusieurs équipes littéraires, car je pense que la lecture est une clé pour ouvrir des portes de connaissances et élargir nos horizons.

BL : Dans votre pièce de théâtre « Denise ou l’envol de la femme », il est question de l’émancipation de la femme et de mariage forcé, entre autres sujets abordés. Pourquoi avoir choisi la dramaturgie pour dire votre créativité ?
G. D.-A. : J’ai choisi le genre de la dramaturgie pour « Denise ou l’envol de la femme » car le théâtre a cette capacité unique de capturer les émotions humaines et de les transmettre de manière vivante. La scène permet une interaction directe avec le public, ce qui rend les thèmes d’émancipation et de mariage forcé encore plus percutants. La dramaturgie offre un espace où les personnages peuvent évoluer et où les spectateurs peuvent réfléchir à des enjeux sociaux cruciaux qui nous touchent tous.
BL : La question de la femme est très actuelle et fait réfléchir plus d’un. Est-ce que choisir de dénoncer certains revers de la société que vivent les femmes ne vous rend pas paternaliste et féministe ? Assumez-vous cette position ?
G. D.-A. : Aborder la question de la femme dans ma pièce n’est signe ni de paternaliste ni de féministe, mais plutôt une ouverture sur les injustices qui persistent. Je me positionne comme un allié, cherchant à mettre en lumière les luttes et les triomphes des femmes. Je suis convaincu que dénoncer ces réalités est essentiel pour encourager le changement et promouvoir l’égalité des sexes. Mon but est de soutenir la cause des femmes et d’encourager un dialogue constructif autour de ces questions.
BL : A la page 19, vous écrivez : « Une mère connait mieux le fruit de ses entrailles que quiconque ». Quel regard portez-vous sur les familles monoparentales où le rôle de père et de mère est joué par une seule personne ?
G. D.-A. : La citation « Une mère connaît mieux le fruit de ses entrailles que quiconque » que j’ai incluse dans mon livre, souligne l’importance des liens familiaux, en particulier celui qui unit une mère à son enfant. Il est également essentiel de reconnaître la force des familles monoparentales, où le parent unique joue un rôle fondamental, souvent en assumant à la fois les responsabilités de père et de mère. Cela illustre la résilience et l’amour inconditionnel qui peuvent exister, même dans des structures familiales non traditionnelles. Cependant, il reste préférable de promouvoir des familles où l’enfant peut s’épanouir avec la présence de ses deux parents.

BL : En bonus de la pièce de théâtre, vous avez écrit des poèmes. Que vous inspire la poésie en général ? Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon poète ?
G. D.-A. : La poésie est pour moi une forme d’expression intime et profonde. Elle permet de capturer des émotions et des idées en quelques mots, souvent avec une musicalité qui touche l’âme. Un bon poète, selon moi, est celui qui sait jouer avec les mots, créer des images puissantes et susciter des émotions chez le lecteur. La sincérité et l’authenticité dans l’écriture sont également des qualités essentielles.
BL : Est-ce qu’il y a un lien entre le théâtre et la poésie et plus précisément dans votre livre ?
G. D.-A. : Il existe effectivement un lien entre le théâtre et la poésie dans mon livre. Ces deux formes d’art partagent une sensibilité à la langue et une attention à la structure. Dans ma pièce, j’ai intégré des éléments poétiques pour enrichir le dialogue et apporter une profondeur émotionnelle aux personnages ainsi qu’aux thématiques abordées. Cela permet d’explorer les sujets de manière plus lyrique et évocatrice.
BL : Le personnage principal Denise a dû faire face à des embûches et oppositions pour avoir gain de cause. L’ éducation des filles en 2025 pose-t-elle toujours un problème majeur ?
G. D.-A. : Oui, l’éducation des filles en 2025 reste un problème majeur dans de nombreuses régions du monde. Malgré les progrès réalisés, des obstacles tels que la pauvreté, les stéréotypes de genres et les traditions culturelles continuent d’entraver l’accès à une éducation de qualité pour les filles. Dans certaines sociétés, les mariages précoces et les attentes sociétales limitent encore leur potentiel. Mon personnage, Denise, incarne cette lutte, et à travers son parcours, je souhaite sensibiliser le public aux défis persistants auxquels ces jeunes filles sont confrontées.
BL : À quel moment, vous avez ressenti ce besoin d’écrire et quelles sont vos influences en matière de lectures ?
G. D.-A. : J’ai ressenti le besoin d’écrire dès mon plus jeune âge, particulièrement lorsque j’ai découvert le pouvoir des mots pour exprimer des émotions et des idées. Cela a commencé en classe de 5ème. Mes influences littéraires viennent d’auteurs tels que Pierre Corneille, Léopold Sédar Senghor, Olympe Bhêly Quenum, Victor Hugo, Amadou Koné et Camara Layé. Leurs œuvres ont eu un impact significatif sur moi, m’incitant à utiliser ma voix pour défendre des causes qui me tiennent à cœur.
BL : Quels sont vos projets littéraires futurs ?
G.-D.-A. : Pour l’avenir, je souhaite explorer de nouveaux genres littéraires, notamment le roman et la poésie engagée. J’ai également des projets de collaborations avec d’autres auteurs pour créer des œuvres qui abordent des problématiques sociales contemporaines. Mon objectif est de continuer à sensibiliser à travers l’écriture et d’encourager le dialogue sur des sujets importants, tout en promouvant la lecture et l’éducation à travers le monde entier.
BL : Votre mot de fin pour cet entretien.
G. D.-A : En conclusion, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à »Biscottes Littéraires » pour cette opportunité d’échanger autour de ma passion pour l’écriture et les enjeux sociaux qui me sont chers. J’espère que mon travail saura susciter d’autres à s’engager, à faire entendre leur voix et à contribuer à des changements significatifs. La littérature possède un pouvoir immense : celui de transformer les vies et d’éveiller les consciences. C’est avec cette conviction que je m’investis pleinement, car lire, c’est avant tout vivre et vivre autrement.