« J’écris surtout pour guérir mes plaies » Koffi Victoire GNENGBA.

« J’écris surtout pour guérir mes plaies » Koffi Victoire GNENGBA.

Bonjour les amis. Aujourd’hui lundi, et nous recevons à cet effet sur votre blog, un jeune auteur togolais: « Pour permettre aux écrivains de nos pays de sortir de cette ombre, il va falloir inscrire massivement les œuvres des écrivains africains dans le système éducatif ( du primaire jusqu’à l’Université ), placer en bonne quantité leurs ouvrages dans les rayons bibliothécaires, faire de véritables promotions des œuvres sur tous les plans ( cafés, dédicaces, débats, des émissions radiophoniques, sur les chaînes, etc.), multiplier les travaux critiques, etc. »

BL : Bonjour, cher l’écrivain. Présentez-vous à nos abonnés.

KG : Bonjour, monsieur le promoteur, bonjour à tous les abonnés de la page  » Biscottes Littéraires ». Je me nomme Koffi Victoire GNENGBA, âgé de 21 ans. Je suis étudiant en dernière année de licence au département de Lettres Modernes à l’Université de Kara, et auteur d’une trilogie à savoir Le prix du rendez-vous d’amour ( nouvelles), Un Ange en Enfer ( Poésie ), et Miroir d’ombres ( Poésie ). J’ai par ailleurs participé à la publication de deux ouvrages collectifs notamment Lyre et harpe l et L’amour en cascade.

BL : Comment et quand avez-vous commencé à écrire ?

 KG : J’ai commencé à écrire dans une situation tragique. C’était en 2015, lors des examens du BEPC quand j’avais 15 ans. En effet, j’avais perdu un de mes frères à trois jours de l’examen et une semaine environ après l’examen, ce fut le tour de mon père. Ce qui m’a donné mille idées et m’a rendu  » adulte » malgré mon âge. C’est ainsi que mes méditations s’étaient transformées en écriture depuis ce jour-là. J’écrivais donc des poèmes et de petits textes dans lesquels je m’adressais quotidiennement à ces deux êtres disparus dans ma vie, et c’était la seule option pour moi de les rendre vivants, d’atténuer ma douleur. C’est ainsi que tout a commencé.

BL : Quelles sont vos sources d’inspiration ?

KG : Je puise mon inspiration dans presque tout ce qui touche véritablement mes sens, mon esprit. Je m’inspire majoritairement de la mort et de l’amour avec de fortes rêveries me conduisant à rechercher constamment une femme (idéale), à part les déceptions d’amour, des moments de douleur ou de tristesse.

BL : Pourquoi écrivez-vous ?

KG : J’écris surtout pour guérir mes plaies, me libérer des monstrueuses souffrances de mon cœur, d’où l’écriture du trauma. Aussi, l’écriture est pour moi une lumière qui permet de sortir de l’ignorance, de migrer vers la connaissance. J’écris pour laisser mes traces d’existence, amener la jeunesse à croire que la littérature n’est pas seulement réservée aux grands diplômés, aux adultes mais aussi aux jeunes, et à chercher ce qui peut tranquilliser l’esprit humain.

BL :  Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans cette aventure et que faites-vous pour les surmonter ?

KG :  Ma première difficulté se trouve au niveau de la relecture puis appréciation de mes écrits, et après cela le problème de l’édition vu que la plupart des maisons d’édition dans nos pays n’ éditent pas à compte d’éditeur et qu’il faut faire des tours avant de publier son texte ou soit sortir une grosse somme d’argent d’abord. Cela ne facilite pas du tout la tâche. Au niveau de la lecture et appréciation par exemple, il est désormais plus facile d’autant plus que je fais partie de plusieurs associations littéraires qui nous permettent d’envoyer nos textes et d’avoir les appréciations des autres. Mais au niveau de l’édition, c’est toujours un casse-tête chinois pour moi et je n’ai pas encore trouvé la vraie solution.

BL : Nous parlons aujourd’hui de votre troisième ouvrage Miroir d’ombres, publié aux Éditions du Printemps. Pourquoi ce titre ? De quoi s’agit-il dans cette œuvre ?

 KG : L’écriture est pour moi comme une lumière, un miroir qui permet de se regarder, de se voir, de chercher à connaître certaines parties absurdes  » ombres » de l’homme et de son existence afin de comprendre parfois des situations qui se présentent à nous. Voilà pourquoi il est écrit dans le premier poème du recueil ‹‹ … J’illumine mes nuits qui me déchirent/ Par ma plume trempée dans le cœur/ Je marche dans la mer de mes soucis / Et je combats mes maux par ma plume ››. C’est ce qui justifie le titre Miroir d’ombres.

      Il s’agit principalement des thèmes comme l’amour ( rêve d’une merveilleuse femme, déceptions d’amour…), de la mort, de la valeur de la femme, de la paix, l’environnement, la guerre, la recherche de la vertu, la solitude, etc.

BL :  La poésie est difficile à comprendre, dit-on souvent. Êtes-vous d’accord ? Que faire pour la rendre plus accessible et permettre aux gens de s’y intéresser ?

KG : Effectivement, la poésie est parfois difficile à comprendre parce qu’elle renferme des images, des cryptes, des figures qu’il faut bien connaître afin de comprendre un texte poétique. S’il y a une solution, c’est d’amener les gens à connaître les images, les figures, tout ce qui rend complexe la poésie et de savoir comment orienter l’interprétation. 

 BL : Les écrivains africains sont généralement ignorés dans leur continent. Qu’est-ce qui peut expliquer cela et que faire selon vous pour les sortir de cette ombre ?

KG : Si les écrivains de notre continent demeurent en majorité dans l’ombre, c’est parce que nous étudions très souvent les écrivains Français des siècles passés au cours de l’apprentissage. En plus de cela, il faut noter qu’il manque un véritable travail de promotion autour des livres, la rarification des œuvres produites par les écrivains de nos pays dans les bibliothèques, de vrais centres de lectures, etc.

      Pour permettre aux écrivains de nos pays de sortir de cette ombre, il va falloir inscrire massivement les œuvres des écrivains africains dans le système éducatif ( du primaire jusqu’à l’Université ), placer en bonne quantité leurs ouvrages dans les rayons bibliothécaires, faire de véritables promotions des œuvres sur tous les plans ( cafés, dédicaces, débats, des émissions radiophoniques, sur les chaînes, etc.), multiplier les travaux critiques, etc.

 BL : Que pensez-vous de la littérature africaine d’aujourd’hui ?

 KG : La littérature africaine qui n’a qu’un siècle, rayonne déjà comme le soleil de midi. Ce qui est plus intéressant, c’est qu’il y a aujourd’hui de très jeunes écrivains qui émergent si bien, et qui agrandissent le champ littéraire africain de jour en jour.

BL : Voulez-vous vraiment faire carrière en littérature ? Quels sont vos projets ?

KG : Oui, je pense vraiment faire carrière en écriture puisque la littérature est pour la seule voie de la connaissance, ce dont l’esprit humain a besoin pour mener une meilleure vie pour soi-même et ne pas être un enfer pour les autres. J’ai présentement deux œuvres qui paraîtront dans quelques mois si tout va bien. Il s’agit d’un recueil de nouvelles Les larmes invisibles des orphelins, et Le Soleil des Inconnus ( Poésie ).

BL : Étant jeune écrivain, quels conseils avez-vous à donner à ceux qui veulent suivre vos pas ?

KG : Si j’ai un conseil à ceux qui veulent emboîter le pas, c’est de toujours lire, d’être humble pour apprendre des autres, d’avoir l’esprit de partage, de participer aux activités littéraires et de s’entraîner constamment.

 BL : Votre mot de fin

 KG : Comme mot de fin, je dirai merci au promoteur de la page Biscottes littéraires pour cette opportunité et je n’oublie pas également ma maman ALOUA Clémentine grâce à qui je publie mes textes. Un coucou spécial à Mme Pauline ONGONO pour son sublime travail et à tous ceux qui, de près ou de loin, ne cessent de me lire, de m’encourager.

 BL : Comment avoir votre livre Miroir d’ombres ?

KG : Le livre Miroir d’ombres est disponible à 3000f

Pour l’avoir, il suffit de contacter l’éditeur au + 229 96 06 85 10

Soit l’auteur si vous êtes à Kara ( Togo ) au +228 97 31 54 51.

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