Noël 2023. Pour la première fois, je décidai de la passer chez mon oncle à Calavi. Dans ce quartier, à côté de la maison de mon oncle, vivait une famille française. Elle était composée de cinq personnes : le père, la mère, Thomas l’aîné, âgé de 16 ans, Pierre, le cadet qui a 15 ans et Stella, la benjamine, 14ans. Les mauvaises langues dans le quartier avaient donné le nom de Whisky à cette famille, tellement ils en prenaient tous.
Régulièrement, des cris et des injures fusaient de leur maison. J’en étais surpris, mais, cela ne disait rien à personne. Sûrement qu’ils étaient habitués à cette scène quotidienne.
Ce 24 décembre, les parents sortirent pour les emplettes. Les enfants, seuls, comme abandonnés, vociféraient. L’aîné vint au portail torse nu, avec sa poitrine de poulet et se mit à chanter. Nous sortîmes de la maison pour voir ce spectacle inhabituel pour moi.
Tout à coup, les parents revinrent. M. Robert Lapoisse, le père de Thomas, sortit de sa voiture, empoigna son fils par la main droite et lui tira les oreilles par celle gauche et l’emmena à la maison, puis ferma le portail. La foule présente pour ce spectacle gratuit se dispersa. Je restai sur place, confus, car je pensai seulement que ces choses n’arrivaient qu’aux Noirs. Mais voir d’autres se comporter ainsi, me laissa perplexe. Je rentrai à la maison très déçu. Je me posai mille et une questions à savoir ce qui aurait pû être la cause d’un tel comportement. Les détonations des pétards lancés par les enfants dans le quartier me firent sursauter. Je me dis que cette fête de Noël 2023 serait magique en événements.
A minuit, mon oncle nous réunit au salon (sa femme, ses enfants et la domestique de la maison). Après la prière collective, il nous distribua chacun son cadeau. J’étais surpris de voir sa femme prendre de cadeau aussi. Mais je ne posai aucune question et déballai mon cadeau. Je m’attendais à tout, mais pas ce que j’avais devant moi. A Noël, comme cadeaux, je recevais de parents des jouets de toutes sortes (voitures, motards). Mais ici, je vis des jeux de scrabbles, de monopolis, et surtout des livres de manga. Mon oncle vit sur mon visage des signes d’étonnement et il s’approcha de moi et me dit : « Tu sais fiston, même si tu dois jouer, il faut que tu apprennes. Tu ne dois pas perdre cela de vue. Ce que je t’ai donné, on appelle cela des jeux éducatifs. C’est pour ton bien ».
Je le remerciai et appréciai à juste valeur ce cadeau inhabituel. Nous partîmes nous coucher après quelques temps encore ensemble. Dès 10h, nous allâmes tous à la messe et au retour, je découvris vraiment l’esprit de Noêl. Des amis à mon oncle étaient venus à la maison avec leurs enfants. Je compris pourquoi la femme de mon oncle et la domestique avaient beaucoup préparé toutes ces nourritures. Nous mangeâmes avec appétit et bûmes. Les enfants étaient s’étaient abonnés aux boissons sucrées, mais les grandes personnes, étaient avec des bières de toutes sortes. J’aurai bien voulu prendre aussi de la bière, mais c’était impossible. Néanmoins, on nous donna du vin.
C’était la première fois que j’en prenais. Je trouvai le goût bizarre sans saveur, et je jurai ne plus en prendre. L’ambiance à la maison était des grandes fêtes puisque la musique était omni présente. Vers 16h, nous allâmes à la plage de Fijrossè, qui était vraiment bondée de monde. Je vis nettement la différence entre cette Noël et celle que je passais souvent auprès de mes parents. Je crois que que j’aurai de suggestions à faire mes parents. J’aurais aimé tellement que tous les jours soient le jour de Noël.
Steve F., 12 ans