Category Archives: Nouvelles en entier

Robert Lapoisse, le père de Thomas, sortit de sa voiture, empoigna son fils par la main droite et lui tira les oreilles par celle gauche et l’emmena à la maison, puis ferma le portail.

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Surprise J’ai quatre ans, du moins, il y a seulement quelques jours, j’en ai eu quatre.  Pourtant, des adultes osent clamer que je suis une petite fille, rien qu’une enfant. Cependant, trois cent soixante-cinq jours que multiplient quatre font bien, si je ne m’abuse, mil quatre cent soixante jours. De quoi remplir un grenier de maïs en robe des champs, comme aime à le dire mon père, en parlant de son âge. Mes nombreux jours d’existence ne sont pas rien. Lorsque de grandes personnes se tiennent la conversation, ignorant royalement ma présence, comme celle d’un meuble dont ils ne se servent pas sur le champ, moi, je cherche, coûte que coûte, à placer innocemment l’une des nombreuses idées qui se bousculent dans ma petite tête. Mais il se trouve toujours que l’une d’entre elles me rabroue aussitôt. Laisse-nous donc parler entre nous, disait-elle de façon péremptoire. Va à tes jeux.…

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Pour les fêtes de fin d’année, mes parents nous avaient promis des réjouissances jamais organisées chez nous. Papa disait qu’il mettrait les grands plats dans les petits. C’était pour cette raison qu’il avait entamé une tontine spécialement dédiée à l’organisation des fêtes de fin d’année. Il allait ramasser une somme de 200.000f. Maman aussi avait promis participer à cette fin d’année mémorable. Mais il y avait une condition: pour le premier trimestre, aucun de nous ne devrait avoir une moyenne inférieure à 15/20 en classe. A ce niveau, le problème ne se posait pas du tout en ce qui concerne mes deux frères et ma jeune sœur. Le problème en réalité, c’était moi. J’étais d’une nullité incontestable. Je n’avais jamais obtenu une moyenne supérieure à 12. Si cette fête tant attendue devait avoir lieu, cela ne dépendait que de moi, et Dieu seul sait que j’adore la fête. Ce qui…

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  Il est une occasion dans l’année, hormis les funérailles, où l’alcool coule à flots et où les animaux versent leur sang pour la joie et le plaisir des papilles gustatives des hommes. Il est une occasion spéciale où l’on peut manger en un seul jour tout ce que l’on est censé manger pendant toute une année : les fêtes de fin d’année. C’est le moment idéal pour les femmes de se mesurer sur le ring des recettes culinaires. La concurrence est rude dans les concessions. Ce n’est jamais une petite gloire pour une femme que de s’attirer les compliments des hommes qui, après avoir mangé leur repas, rotent bruyamment et sourient en signe de satisfaction. Goûter à plusieurs mets à l’occasion des fêtes de fin d’année chez nous, c’est ce qui est tout à fait normal. La gastronomie ici est très simple. Point n’est besoin de s’embarrasser des questions biscornues…

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Nouwamè n’a pas eu la chance de fêter son 3è anniversaire de naissance en ayant sa mère à ses côtés. Très tôt orphelin de mère, il vivait avec son père dans une atmosphère relativement paisible. Mais sa vie chamboula lorsque ce dernier décida de se remarier. C’est ainsi qu’il accueillit avec pompe Goussi dont il fit sa deuxième épouse. Mais Goussi n’était pas une jeune fille. Elle avait déjà à son actif un somptueux record de trois enfants issus de trois différents pères. Les premières années, la cohabitation fut anicroche. Les enfants jouaient ensemble, s’entendaient à merveille, à la grande joie de Bouléfounou. De son côté, Goussi était en proie à de multiples questionnements qui tournaient souvent autour de l‘héritage de Bouléfounou. Dans sa tête, le premier héritier était Nouwamè. En craignant que ce dernier e puisse, à la mort de Bouléfouou, ne prenne possession des biens de son père…

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Le pantalon de Paulouvi Pour les fêtes de fin d’année, Paulouvi et sa bande « les petits bougeurs » avaient promis de faire parler d’eux. Dans la bande, chacun avait son rôle. Si Paulouvi était lui-même le soliste et le Kaléta principal, celui qui portait le grand masque, Kokouvi, Jeanvi et Podo-Pointu, arborant le petit masque, formaient le chœur. Les quatre bougeurs savaient manier la baguette à merveille. Aucun rythme n’avait de mystère pour eux. Deux jours avant Noël, dès qu’ils eurent les congés, ils prirent les rues du quartier d’assaut, l’emplissant de leurs bruits : « Kaléta kaléta gbo Kaléta moukéké gbo » Sortez ! Les petits bougeurs sont là. Ils ne demandent pas grande chose. Juste un petit bonbon Juste une petite piécette Essayez-nous, vous ne serez pas déçus !» Les habitants du quartier se montrèrent généreux envers eux. En faisant le compte le soir, les petits bougeurs…

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  Pari gagné pour Gbèbada. Tout lui souriait en ce mois de décembre où les fêtes de fin d’année s’annonçaient dans toutes les rues de Somè dans la commune d’Abomey-Calavi. Somè fait partie des nouveaux quartiers logés dans la périphérie du centre de la commune. Il accueillait la vie des nouveaux nantis et des jeunes adeptes de l’exode rural. Une nouvelle génération de citadins s’y logeait et vivait d’artisanat, de commerce et de petits métiers. Chômeur endurci, Gbèbada n’avait jamais travaillé de sa vie mais vivait dans l’opulence. Sa richesse, il la devait à ses femmes qu’il eut d’ailleurs sans grand effort. Il avait décidé d’organiser les 15 ans de décès de sa mère et voulait d’une fête grandiose étalée sur toute une semaine. Bien sûr, il avait prévu cela en inscrivant ses deux épouses dans une tontine annuelle appelée « adôgbè ». Il savait que ses moitiés (ses 2 quarts puisqu’elles…

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Noël en pétards Sétonou et son frère Viségbé étaient réputés pour leur turbulence et leur grand amour pour les pétards. Tout Agassa-Godomey le savait. Alors que la fête de Noël approchait à grand pas comme un feu de brousse pendant l’harmattan, ils emplissaient le village, le soir venu, de leurs mélopées uniques. A Sétonou qui s’époumonait ainsi : « Petit pimpant Noël Quand tu descendras du chêne Avec des fouets en panier N’oublie pas mes brebis souillées » Viségbé répondait : « Grande maman Noël, Quand tu rentreras au ciel, Avec des poulets par milliers, Souviens- toi de tes jolis bouviers. » En exécutant ce chant, ils tenaient un petit carton qui abritait une crèche de fortune, un Petit-Jésus légèrement manchot, une Vierge-Marie littéralement borgne, un Saint Joseph mal rasé et une vache éminemment maigre, sans sabot ni corne. En circulant le soir, ils attiraient l’attention des gens sur l’imminence de la fête de…

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Dites au Père Noël que je suis aussi un enfant Ce matin de Noël, dès que je me suis réveillé, sans même me brosser, habillé de mes haillons de la veille, je m’élançai en dehors de la concession. Il ne fallait pour rien au monde que je me fasse chiper la place de choix que j’occupais devant les grillages de l’immense bâtisse du ministre AIKPEVI. En effet, chaque 25 décembre, tous les mômes des familles pauvres du quartier venaient vivre par procuration leur noël devant sa demeure. Comme chaque année, tôt le matin, à la même heure, j’allai coller mon nez aux barreaux de fer du majestueux portail du ministre pour regarder ses enfants déballer leurs cadeaux… Mon hardiesse me permit d’être installé au premier rang. Les deux « petits ministres » venaient de se réveiller et sous le majestueux sapin, ils déballaient les énormes cadeaux qui y étaient accrochés.…

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Madjo savait ce qui l’attendait si jamais il ne revenait pas fêter cette année, la Noël avec sa famille. Depuis sept ans, sa situation au service ne lui permettait pas de voir sa famille pendant les fêtes de fin d’année. Il revenait de mission généralement le 7 janvier et avait deux semaines de vacances qu’elles passaient avec eux. Il n’avait même pas pu assister à la naissance de ses deux enfants, Paul et Clément. Sa femme avait menacé de le quitter, si pour cette septième fois, elle devrait fêter seule avec les enfants. Oui, Madjo savait ce qui l’attend, et il avait donc pris les taureaux par les cornes. C’est ainsi que depuis le mois de mars, il avait écrit à son patron que pour cette année, à partir de mi décembre jusqu’à mi janvier, il devrait prendre des vacances. Sa famille valait désormais plus que tout. Après la lettre…

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