« Le plus beau jour de ma vie » (3/5) Destin Mahulolo
Mon père continuait de pleurer. Les invités étaient déboussolés. Le maître de cérémonie continuait de les installer. Le DJ équilibrait l’atmosphère. G.G Vickey comme en de pareilles occurrences était encore convié. Les baffles vrombissaient des sons assourdissants desquels s’échappait la substance mélodique que les mariés aimaient écouter, même si la finale du couplet devait être difficilement réalisable pour les miens : Vive les mariés, ils sont bien assortis Vive la mariée, elle est si jolie Que le ciel leur protège et qu’il leur donne Beaucoup d’enfants, beaucoup de joie, beaucoup de bonheur Ma mère parvint à le calmer. Il se débarbouilla et rejoignit le lieu de réception. Les festivités pouvaient commencer. Les baffles continuaient d’inonder l’assemblée des chants nuptiaux. Pendant les repas de mariage, la tradition était de laisser la parole au griot de la famille chanter les litanies de chacune des deux familles désormais unies par les liens du mariage.…
« Le plus beau jour de ma vie » (2/5) Destin Mahulolo
Mes parents m’arrachèrent des larmes d’émotion. Ma mère m’installa entre elle et mon père qui avait aussi le visage mouillé ? Mais qu’avaient-ils à pleurer tant, le jour de leur mariage ? Etait-ce vraiment le moment de remuer les souvenirs ? Ma mère sécha ses larmes et cria à son habilleuse de prendre son appareil photo pour immortaliser le moment. Pour la première fois, je me sentais revivre. J’avais les larmes aux yeux. Combien de temps durera ce bonheur que d’être là assis au milieu de mes parents ? Oh mon Dieu, qu’est-ce qu’ils m’ont manqué ! Ma femme, de loin suivait l’événement et ne faisait que pleurer. Ma petite fille était aussi là, parée comme une reine. Elle faisait des grimaces et bondit se blottir contre moi. – Papi, tu es le plus heureux. Elle avait raison, j’étais vraiment le plus heureux. Je ne savais pas pourquoi mon père avait sorti ces photos. A…
« Le plus beau jour de ma vie », (1/5) Destin Mahulolo
Le plus beau jour de ma vie, c’est quand, déjà âgé de 55 ans, j’ai conduit mes parents devant l’autel. Ils scellaient ainsi leur amour devant Dieu et devant les hommes. Mes parents réalisaient pour moi ainsi un rêve que je n’espérais même plus faire. Cheveux blancs. Canne à la main. Octogénaires accomplis. Sourire joyeux et confiant d’enfant s’éveillant à la beauté de la vie. Sourire innocent, vrai et sincère du nourrisson se noyant de bonheur dans le visage de sa mère. Ils avaient tous deux le visage illuminé où chaque ride et chaque rictus semblait disparaître pour laisser la sérénité du front intensifier les questionnements intérieurs qui formaient des boursouflures d’énigme désormais palpables dans le regard de l’assistance. Il faut le reconnaitre, chez nous, il ya deux mentalités tenaces, enracinées dans les mœurs comme l’iroko dans la terre. La première : c’est l’enfant qui enterre ses parents. Lorsque le…
Interview avec Julien Kansou
« Certains « vivent » de leur art, mais moi, non, car, je suis un créateur qui ne voit pas ce qu’il peut gagner en vendant ses œuvres… ». Il s’appelle Julien KANSOU et nourrit beaucoup d’ambitions pour la poésie béninoise… BL : Bonjour M. Julien Kandé Kansou. Nous sommes très heureux de vous recevoir sur notre blog Biscottes Littéraires. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ? JK: Je suis un jeune étudiant en master 2 à l’institut national des métiers d’art, de l’archéologie et de la culture à l’université d’Abomey-Calavi. Je suis en couple et père d’un garçon. Auteur de “Les fleurs de l’enfer”, “Calibeth”, “Et pourtant, je me promène…”, “Les larmes sucrées”. Je suis non seulement un auteur engagé, mais acteur politique. BL : Vous êtes poète. Dites-nous, que signifie la poésie selon vous ? JK : Elle n’a pas une définition standard, la poésie. La poésie, c’est le beau, tout ce qui peut créer de la…
« Les appels du Vodún » Olympe Bhêly-Quenum
INTRODUCTION Olympe Bhêly-Quenum est un écrivain que l’on ne présente plus. De par ses écrits, de par son style et sa thématique, il a toujours montré son attachement à sa terre, à ses origines, à sa culture. De nature jaloux de son héritage culturel tel un digne descendant de Vodúnsi, Olympe Bhêly-Quenum commence à sourire à la vie un 20 Septembre 1928 à Ouidah, ville coloniale, et en même temps creuset du Vodún ; une telle situation spatio-temporelle de ses origines n’ayant pas manqué d’influencer son style littéraire et ses prises de position. Né avant les indépendances en Afrique et ayant vécu l’époque coloniale, il a toujours su user de ces atouts non négligeables pour défendre sa culture, ses origines, et faire une guerre pacifique tant au colonialisme qu’au néocolonialisme puis aux différents maux qui minent la terre noire. Ainsi, comme nous ne manquons pas de le mentionner ici sur Biscottes…
Interview avec Houénou KOWANOU: « Entre le béton et la plume »
« Je voudrais ressembler à moi-même. » Houénou KOWANOU Ainsi se définit, chers amis; celui que nous recevons en interview pour vous ce lundi. Houénou KOWANOU est un écrivain percutant qui manie à la perfection aussi bien la plume que la truelle, puisqu’il est aussi Docteur en Génie Civil. L’homme est dense et son oeuvre. Mais qui est-il en réalité? BL : Bonjour Mr Houénou KOWANOU. Merci pour nous avoir accordé cet entretien. Qui est Houénou KOWANOU ? HK : Bonjour. Tout le plaisir est pour moi d’être en votre compagnie. C’est moi qui vous remercie pour l’invitation. Mon nom c’est Houénou KOWANOU. Je suis né le 24 mars 1956. Je suis d’Avrankou, (quartier Latchè-Ouèzoumè comme le dirait l’autre). Je suis marié, père de deux enfants. J’ai fait le cours Primaire à Avrankou, le Premier Cycle du Secondaire à Notre Dame de Lourdes à Porto-Novo et le Second Cycle au Lycée Béhanzin à Porto-Novo. J’ai…
INTERVIEW AVEC Damienne HOUEHOUGBE: « J’ai failli être violée par mon p.. »
« Se mouvoir d’un domaine à un autre n’est pas synonyme d’échec. » Bonjour les amis. Votre blog est heureux de recevoir pour vous Damienne HOUEHOUGBE, jeune auteure béninoise, polyvalente et ambitieuse. BL : Bonjour Madame Damienne Houéhougbé. Nous sommes honorés de vous avoir sur ce lieu d’échange, le blog « Biscottes littéraires ». Présentez-vous à nos lecteurs. DH : Bonjour à vous. C’est un plaisir pour moi d’être sur cet espace d’échanges. On m’appelle int. Je suis entrepreneure, Présidente du Comité d’Organisation des Oscars de la Mode Béninoise et maintenant romancière. BL : D’où vous vient votre passion pour la mode et comment êtes-vous arrivée à l’écriture romanesque ? DH : Ma mère est couturière donc j’ai été plongée dans cet univers depuis toute petite. Ensuite, nous nous sommes séparées pour des raisons familiales, mais après mes études universitaires, j’ai découvert que mon intérêt pour la mode ne s’est pas émoussé. Après des mois de visites…