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– Je me demande bien, reprit Gogotinkpon, de quel fil je suis cousu. Cette énorme boule dans ma poitrine fait de moi un salopard heureux. Pourquoi toutes les deux ne peuvent pas être miennes? Le jour où je me suis mis en peine d’honorer ce défi, je mis en péril beaucoup de belles paroles, beaucoup de promesses. Je venais de porter un coup à ces belles paroles soigneusement consignées dans des cahiers dits d’amour. Ces cahiers étaient au départ de 100 pages. Céline écrivait, elle s’écrivait. Je faisais de même. Mais avec le temps nos mots manquaient d’espace. Ils voulaient être plus grands, plus volumineux. Plus imposant. Le cahier de 100 pages n’était plus suffisant. Nous passâmes alors à un cahier de 200 pages, qu’elle prit le soin de remplir aux couleurs de notre idylle .Elle aimait bien la couleur rose conjuguée avec les autocollants religieux. Elle voulait cet amour…

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Ce matin, alors que je m’apprêtais à sortir, mon téléphone sonna. C’était Gogotinkpon qui était de l’autre bout du fil. – Allo, frère! Urgent. Je dois te parler. Dis-moi où tu es, et je te rejoins, mec. – Ok; Bro, coince-moi au Restau Amour Angélique. – Ok! Bye. Trente minutes plus tard, il m’y rejoignit. L’aspect de son visage était révélateur d’un malaise intérieur profond. Il ne fit même pas attention à l’endroit où il posait les pieds. Une peau de banane le renvoya à terre. Il se releva et maudit tous les dieux de sa famille. Je ne pouvais pas rire. Je l’aidai à se relever. Je demandai un jus de baobab pour nous deux. La conversation s’engagea. J’attaquai sans lui donner de répit: – Alors, Gogotinkpon. Comment vas- tu ? Ne me dis pas que tout va bien car tu aurais menti. Un mensonge qui n’a pu voir…

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Bonjour chers amis, « Biscottes Littéraires » est ravie de vous savoir intéressés par ses productions. vos remarques et suggestions nous font beaucoup de bien et nous sommes heureux de vous savoir de plus en plus nôtres. Comme nous vous l’avons promis, chaque semaine, nous présenterons, dans la rubrique « Autour d’une œuvre » un livre. Vous avez remarqué que depuis quelques semaines, nous essayons de braquer nos projeteurs sur des œuvres au programme dans les lycées et collèges du Bénin. Cette semaine, nous irons à la découverte d’une oeuvre remarquable dont l’évocation du titre dit tout de l’ouvrage: Sous l’orage. N’ayez pas peur de l’orage. Tout est prévu pour votre sécurité. Les vents vous seront favorables. Bonne aventure à vous, en compagnie de Seydou BADIAN.   En guise d’introduction A la suite de la colonisation, l’école étrangère a été introduite en Afrique. Les jeunes africains instruits sont entrés ainsi en contact avec la…

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Il était 19heures. Monsieur Lans venait de mettre fin à son cours de philosophie, un cours qui fit envoler nos esprits pendant deux heures de temps. Nous avions plané dans l’espace, tels des astronautes. De Platon et de toute la complexité du mythe de la caverne avions-nous parlé. Pour des élèves de seconde, c’était encore trop tôt pour appréhender tous les contours et pourtours de la philosophie. Nous étions la plupart du temps bleus dans les explications du professeur que nous traitons bien de « foulosophe » -ami de la folie ; tellement il était abstrait ! La sortie de la classe était bourrée. Tout le monde désirait vite sortir pour se rendre à la chaumière paternelle. Il se faisait tard. À pas feutrés, éreinté, j’entrepris seul la marche, chantant la lassitude de ces allées et venues qui, à la longue ne promettent rien. Aller à l’école pendant des années et finir…

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La porte s’ouvrit soudain avec fracas, me faisant sursauter. Je vis Sètché entrer sur la véranda. Il m’adressa à peine un regard, scruta les alentours et retourna à l’intérieur. Il venait de m’enlever toute envie de continuer à lire. Je refermai l’ouvrage et m’installai devant mon ordinateur. J’ouvris mes onglets d’adresse pour la préfecture. Rien. Je retapai l’adresse email sur mon téléphone, rien ne s’affichait. Toutes mes données, mes diplômes scannés, mes contacts avaient été supprimés. J’étais abasourdie. Ce n’est pas possible. J’avais l’impression de vivre l’oppression, de vivre deux rêves à la fois. Il était deux heures du matin. Ahouna et sa misère ne m’avaient pas quitté l’esprit et je vivais ce cauchemar avec Sètché. Je me sentais épuisée et dégouttée. J’eus encore une nouvelle nausée et je courus à la douche. Je suai à grosses gouttes. Je me nettoyai intensément. A mon retour, je vis Sètché encadrant la…

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La nuit s’arrêtait ainsi. C’était noir dans mon cœur. Il ne m’adressa plus la parole. J’obliquai dans ma bibliothèque. Je n’y trouvai aucun livre à mon goût du moment. J’allumai mon ordinateur. Je pus consulter mes mails. Mais je n’eus pas la force d’y répondre pour l’instant. Un brin de colère monta vers mon cerveau. Je sortis dehors. Il faisait clair de lune. La ville ne dormait pas encore. A-t-elle jamais dormi, celle-là ? Je fis un tour dans mon jardin. La rosée me mouilla les pieds. J’en ressentis une sensation de bien-être et de fraîcheur qui se répandit dans tout mon corps. Je respirai profondément. L’air frais m’apaisa un peu. Je retournai prendre un bain. Je revins au salon. Mon mari me toisa, le regard aigre. J’y lus toute la charge de sa jalousie. Il était possessif, Setché. Je lus dans son regard sa rage et sa peur de me…

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Je voulais travailler pour oublier un peu ma douleur. Sans rien dire à mon mari, je cherchai du travail. J’eus un poste à la préfecture. Je devrai commencer le mois suivant. J’entrepris un soir de lui en parler. Je repris un peu confiance. Je fis revenir l’ambiance de l’aurore de notre vie commune. Nous rîmes ensemble. Les promenades reprirent. Les weekends étaient chargés : plage, restaurant, boîte de nuit, spectacles. Un soir, je lui fis un bon diner et mis un peu de couleurs sur mon visage souvent triste. A son retour, l’accueil était à la hauteur de la nouvelle à annoncer : grande et chaleureuse. Une douce musique qu’il aimait écouter les soirs et le parfum qu’il m’avait offert le week-end dernier pour me voir sourire un peu. Il flaira une nouveauté et dit : -Hum ! tu serais donc prête pour un nouveau bébé ? Je me tus un moment puis lui fit…

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Après mon diplôme en administration des territoires, j’ai voulu exercer. Avoir une vie professionnelle et m’épanouir en tant que femme active dans la cité, qui apporte sa pierre à l’édification des consciences, jouer mon rôle de citoyenne engagée au service de ma nation, tel était mon rêve depuis le ventre de ma mère. Très tôt, j’avais pris conscience que la société a besoin des deux mains – celle masculine et celle féminine – pour s’épanouir. Deux mains mâles autour du pot social, c’est la Voie Royale des avalanches d’échecs et du cycle de l’éternel recommencement. Deux mains féminines, houm… Ce n’est pas la panacée non plus J’ai toujours voulu travailler, montrer à moi-même et à mon père, qu’une femme est faite pour transformer la société en ce foyer dont elle mère. Si elle est mère du foyer, elle le sera davantage de la cité, étant entendu que cette dernière vient…

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