Author Archives: biscotteslitteraires

Mamadou Socrate Diop et « Les étoiles de la destinée« : Voilà un binôme de étrange qu’on ne saurait scruter sans arborer les lunettes du métaphysicien qui se questionne en interrogeant son moi intérieur et en renvoyant le monde à une introspection profonde. Ce binôme, à l’allure parfois fataliste, se veut d’entrée de jeu, non une ode à l’optimisme voltairien, mais une concrétisation du réalisme existentiel qui sait tenir la place qui est la sienne tout en élargissant les dimensions de sa tente vers les horizons d’un mieux être. Il faut le reconnaître, il est en effet des auteurs dont les mots sont un univers de sentiments, de sensibilité et d’intelligence ; univers qui fait toujours corps avec l’âme du lecteur ; des auteurs dont chaque phrase est une expérience de vie plongeant l’esprit, l’âme de l’homme dans le plein-vide d’une vérité agréable à connaître mais qui, toutefois, blesse, saigne l’homme dans le dessein de…

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Le garçon se dirigea vers le fond de la boutique et se mit dare-dare à ligoter la montagne que Tanti Bojou avait dressée en guise de colis. Une fois le colis noué, il s’affaissa pour se charger le faix sur la tête mais en vain. Il décuplait ses forces, geignait, soupirait, haletait, gémissait sans pouvoir réussir à soulever le colis et à le poser sur la tête. Il se résolut alors à appeler Tanti Bojou au secours. Pourriez-vous m’aider ? fit-il à la dame. Mais, tu ne peux pas soulever ce petit colis seul ? Ah, voilà ce que je ne me lasse de te dire tous les jours. Tu t’émacies à force de mener toutes sortes de jobs dans le marché de Zè. Tu vas m’accompagner à la maison pour que je te donne quelques vitamines. Tu en profiteras d’ailleurs pour connaitre chez moi. Sévérin acquiesça à l’invitation de sa cliente.…

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Il s’évertuait tous les soirs, après les travaux pénibles à l’atelier de soudure, à faire de petits jobs pour pouvoir s’offrir au moins le déjeuner du lendemain. Tantôt, il s’improvisait en porte-faix, tantôt en garçon de courses, tantôt en domestique ou encore en bricoleur de circonstance. Il ne lésinait pas à verser et dans l’overdose des substances opiacées pour être d’aplomb en vue de mener ses jobs. Son opiniâtreté au travail et la forte conscience de la probité qui le distinguaient de ses pairs âpres au gain facile avaient frappé l’attention d’El Hadja Bojou, une commerçante opulente de produits cosmétiques et de bijoux du marché qui le sollicitait presque tous les jours pour tel ou tel autre service. Elle lui donnait en guise de récompense, soit un plat, soit une pièce d’argent pour l’encourager. Sévérin offrait aussi sa disponibilité aux services d’entretien du marché après ses travaux diurnes passés sous…

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« Ce qui doit arriver arrive toujours et nous autres humains sommes vainement précautionneux » Les scrupules d’une âme candide. Une nuée crépusculaire s’agglutinait perceptiblement dans la voûte céleste. Un doux alizée, relayé par un vent violent et impétueux, annonçait une pluie drue qui allait ruisseler sur toute la campagne de Zè. Les commerçants du grand marché de Zè avaient commencé à ranger leurs marchandises dans un va-et-vient tumultueux pour échapper à la ruse des chapardeurs qui saisissent toujours ces occurrences pour se précipiter sous les hangars, s’armant de violence et de hargne, pour dérober les propriétaires. Les marchands impuissants devant la véhémence des chapardeurs éructaient des imprécations et confiaient leur cause à Ogou ou à Sakpata, divinités ayant poussé sur la terre féconde de leur ignorance et à qui ils vouaient leur croyance. Ainsi, Ogou et Sakpata étaient conviés à la table de la vengeance pour éventrer et pourfendre les voleurs,…

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Qualifié de « roman audacieux » dès sa parution par bon nombre de lecteurs et acteurs du livre, «  « Le secret de mon échec » de Kelly Yemdji résonne déjà tel un livre à succès dans le paysage littéraire camerounais. Aucun lecteur averti ou simplement aucun acteur du livre ne devrait manquer dans sa bibliothèque personnelle ce bijou littéraire dont la cible et le cadre scriptural s’éloignent résolument de ceux des nombreuses productions romanesques antérieures au Cameroun. L’audace de cette jeune étudiante en communication professionnelle axée sur la gouvernance locale à l’université de Dschang réside dans le fait qu’elle offre ainsi à la postérité ce roman dont le volume de 333 pages est loin de refléter le costume de 22 ans qu’elle arbore. «  « Le secret de mon échec » c’est 54 chapitres que Kelly Yemdji a bien voulu, et à juste titre, nommer tableaux en référence à la peinture dont elle s’inspire. Sur ces merveilleux…

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BL : Bonjour monsieur Bah Hamidou Yali. Nous sommes heureux de vous recevoir sur notre blog. Nos lecteurs seraient bien contents d’en savoir un peu plus sur vous. HB : Bonjour. Je vous remercie pour cette marque d’estime. Et sachez que je me sens très honoré pour cette interview. BL : Vous êtes guinéen et vous vivez au Sénégal. Qu’est-ce que cela vous fait d’appartenir au pays de Sékou Touré et d’habiter sur la terre de Senghor quand on se réfère au « Non » de 58 et aux relations que chacun de ces deux présidents a entretenu avec la France ? HB : Qu’il soit question de Senghor ou de Sékou Touré, ce sont deux présidents qui ont apporté énormément à l’Afrique. Sékou Touré a été l’un des premiers à ouvrir la porte de l’indépendance, et ce n’est pas rien. Senghor à énormément œuvré pour la stabilité et la cohésion au Sénégal. En plus ce fut…

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Hamidou Dia, voilà un nom qui ne saurait laisser indifférent quiconque s’aventure dans les dédales de la poésie négro-africaine.  A la vérité, dire, avec le recul, que « Les Remparts de la mémoire » est une poésie des souvenirs imagés, c’est redéfinir la poésie et l’arrimer à la fois aux images et aux souvenirs qui surgissent de l’inconscient de l’auteur et peuplent tout son univers psychique. Qu’on le définisse comme anamnèse, la poésie a cette capacité de réunir en un seul instant tous les instants de la vie de l’homme. Écoutons Hamidou Dia se replonger dans la plaise originelle de son enfance : « Je me rappelle les rires cadencés de tes perles d’abandon la tendre complicité des vagues abreuvant la nostalgie des rivages l’arpège du fleuve l’écho des falaises » (p.13) Telle est la couleur du verbe de cette verve poétique qui sait que la noblesse d’un esprit gît dans sa capacité à…

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Je te confie ma vie et toutes mes années, Les vœux de mon cœur, les souhaits de mon âme. Je te souffle ma peur et toutes mes pensées, Le mal qui me ronge et me brûle de sa flamme.   Rallume mes espérances toutes fanées. Sors-moi des entraves que le bourreau me clame. Mon cœur, comme un lambeau d’étoffes rapiécées, À l’autel, te loue avec un parfum de cinname.   Sur la croix, Jésus-Christ t’a faite notre Mère. Depuis, tu restes notre guide éternelle, Le chemin de l’homme, une chair mortelle.   Mais pour mieux guider il faut d’abord bien entendre. Laisse-toi toucher donc par ma voix, Mère tendre, Et que parvienne à tes oreilles ma prière.   Ricardo AKPO

Djhamidi Bond est une écrivaine camerounaise qui n’a pas fini de faire parler de son talent et de son audace. Elle est auteure de plusieurs livres dont « Welcome dans mon kwatt« , recueil de nouvelles qui fait l’objet de la présente note. « Welcome dans mon kwatt » est la nouvelle qui ouvre magnifiquement le recueil. Sa singularité réside dans le fait d’être écrite dans une langue proprement « camerounisée ». Au-delà d’une recherche purement stylistique, il s’agit, comme l’auteure n’a de cesse de le dire, d’un clin d’œil de sa part à ce parlé camerounais très prisé des jeunes ; clin d’œil justifié car parmi les dix nouvelles qui constituent le recueil, seule la nouvelle « Welcome dans mon kwatt » est écrite dans ce style plus connu sous le nom de camfranglais, ce savant métissage linguistique prenant en charge à la fois le français, l’anglais et les langues locales du terroir. L’auteure loue par ailleurs la…

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« A un certain stade de la vie et au rythme où vont les choses, je pense qu’on doit s’arrêter et s’interroger sur notre avenir si les femmes sont dévalorisées, matées, violentées, fouettées, agressées, même tuées. » Moussa Seydou DIALLO BL : Bonjour M. Diallo, nous sommes heureux de vous recevoir sur notre blog. Veuillez-vous présenter, s’il vous plaît. MD : Je voudrais tout d’abord me réjouir de cette entrevue que vous avez bien voulu m’accorder. Je vous félicite également pour le travail remarquable que vous faites dans, la promotion du livre et des jeunes écrivains Africains. Pour répondre à votre question ; je m’appelle Moussa Seydou DIALLO. Je suis un jeune écrivain sénégalais. Je suis originaire de la région de Kédougou, qui est par excellence la région minière du Sénégal et se situant à l’extrême sud-est du pays. Je suis Instituteur d’abord, Journaliste ensuite et écrivain après(…). Au-delà de mes activités professionnelles, je m’investis…

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