Author Archives: biscotteslitteraires

  Agbohoun, yé ,Agbohoun, yé, Agbohoun, yé. Mon conte roule, vole, survole collines montagnes et marrées et atterrit dans un village communément appelé Ayétété. C’était encore au moment où les animaux et les arbres pouvaient s’exprimer. Dans le village, régnait une harmonie divine. Les lions rendaient des services aux fourmis et aux mouches, les viandes étaient partagées équitablement et les conflits gérés à l’amiable. Entre le chat et le chien, c’était la grande amitié. Ils se promenaient toujours ensemble, se partageaient tout sauf rien. Tout le monde admirait leur complicité et leur loyauté. Leurs enfants pouvaient jouer ensemble sans craindre les coups de griffes ou de gueule de leurs camarades. À leurs yeux, le plus important, c’était leurs femmes et leurs descendants. Tout allait si bien entre eux jusqu’au jour où la tortue, l’animal le plus malin de Ayétété voulut mettre un terme à cette belle amitié qui l’exaspérait du…

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« Ce qu’il faut pour que le livre retrouve une place de choix sur l’échiquier culturel est simple : arrêter un moment de faire la critique et commencer à agir. Etre moins dans le discours et plus dans l’action. Tous ceux qui souhaitent que le livre retrouve une seconde vie devraient arrêter de dire ce qu’il faut faire et se mettre à faire ce qu’ils disent. Point ! » Yann  Colince   BL : Bonjour Monsieur Yann  Colince (YC). « Biscottes littéraires » est heureux de vous recevoir. Soyez remercié pour votre disponibilité à ouvrir ici votre cœur à nos amis lecteurs qui seront très heureux d’en savoir davantage sur vous. YC : Merci pour l’occasion que vous m’offrez de parler de ce qui me passionne. Je ne cache pas mon bonheur de partager avec vos lecteurs ces moments d’échanges. BL : A YANN Colince est lié un nom célébrissime et assez atypique : « Le…

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Introduction Depuis Septembre 2017, un sang neuf coule aux artères du corps littéraire au Bénin. Il vient de faire son entrée dans l’univers des romanciers. Le pacte est signé et les muses s’amusent à le lui bien rendre. Claude K BALOGOUN a accouché d’un beau roman écrit dans un style simple, aéré, direct, qui scelle entre le lecteur et l’auteur un pacte de non agression et même des accords synallagmatiques : partenariat bilatéral, gagnant-gagnant. Ce roman somptueux, on n’en sort pas sans se demander : « Comment arrive-t-il à se faire proche de nous dans son récit? ». I- Du contenu de l’œuvre Paru aux Editions Plurielles en Septembre 2017, « Le Pacte » est un roman de 168 pages. Son auteur, Claude K BALOGOUN, s’y est mis à la manière d’un conteur qui fait cohabiter dans une osmose régie par le respect de parole donnée, le monde réel et surnaturel avec pour trait…

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 Heureuse lecture que nous a value ce voyage entre les lignes de l’œuvre d’une figure de proue de la littérature béninoise de cette ère. Gaston ZOSSOU est l’auteur de cette œuvre romanesque aboutie publiée à Hémisphères Editions, Paris 2017, et qui a pour titre investigateur : « La femme au portefeuille« . Le titre et la femme gardant un portefeuille à la première de couverture nous ont dérangé dans notre curiosité au point de nous amener à scruter au fond des mots et dénicher finalement ce qui se cache dans ce portefeuille de femme. Les premiers mots, « Ramath avait à peine douze ans qu’elle avait l’intime conviction que son petit corps de fillette était différent d’elle-même. » n’ont fait que nous aider à caresser de pelle la surface du sol dont il faut trouver le fond en creusant un trou pour aboutir à une heureuse fin dans notre investigation. Néanmoins un…

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Deux semaines plus tard, Sènablo se réveilla un matin en forme. Il n’en croyait pas ses yeux. Il venait de recouvrir sa jeunesse printanière. De nouveau, le lion a commencé à rugir en lui. Tout est normal. Le forgeron peut encore forger. Il courut chez El Hadjh. Une odeur pestilentielle l’accueillit au portail. Il vit alité le marabout assis, envahi per une horde de mouches. Il avait au mollet une plaie large comme une paume de main. Il avait aussi perdu son acuité visuelle. – C’est le prix que j’ai dû payer pour vous délivrer, cher Sènablo. L’offense était impardonnable. Cette fille retrouvée morte dans la mer, c’était la petite-fille du grand sorcier. Vous êtes allé trop loin. – Je suis désolé, El Hadj. Je suis prêt à honorer la facture. – Non, c’est gratuit, j’ai payé pour vous. Sènablo était redevenu la coqueluche de la ville. Toutes les femmes…

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Sènablo était dépité. « El Hadj, je crois à la fatalité. Car tout ce qui m’arrive me dépasse. » – La vie nous donne toujours l’occasion de faire de bons choix. Tu sais, frère, notre vie est comme un miroir promené le long de l’histoire et de notre histoire. Cette vie, en somme, ne se définit en amont et en aval que par la trajectoire que, dans leur déploiement, nos actes et notre volonté, nos motivations et facultés intellectuelles et psychologiques, lui imposent. A cet effet, aucun acte ne saurait être gratuit ni fortuit, tout comme aucune vie n’est le fruit d’événements contingents qui se conjuguent avec le coup de pouce du hasard pour la générer. Rien n’est gratuit. – Justement, tout est voulu par une volonté qui nous dépasse et nous surpasse tous infiniment et indéfiniment, mais qui curieusement ne passe et ne passera jamais. Elle est de tout temps et…

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Le lendemain, il prit des vermifuges de toutes sortes. Il fit trois jours de diarrhée qui lui fit perdre sa bedaine. Le septième jour, il ravala sa colère et se présenta de nouveau chez El Hadj. Le saint homme le reçut comme un ange d’Allah. Il lui fit ses excuses. Le marabout réitéra ses propos. Sènablo sourit et avoua au marabout s’être déparasité déjà et qu’il n’y avait plus rien dans le ventre. Bien plus, il avait jeûné depuis une semaine. Et puis à y voir de près, il n’y avait rien de suspect dans ses fèces. J’ai même pris des vomitifs. J’ai déjà tout sorti. Le marabout ne se laissa pas distraire par les propos de Sènablo. Celui-ci, gêné par le silence du guérisseur lui demanda ce qu’il faut pour sa guérison : – El Hadj, combien dois-je verser pour recouvrer mon « affaire »? Quels sacrifices me prescris-tu? Je suis…

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Sènablo a réussi à entrer en contact avec El Hadj. Celui-ci l’a reçu avec tous les égards possibles. – Bienvenu, illustre patient. Le salut est ici, dans les soins traditionnels. – En effet, reprit Sènablo. J’ai parcouru toutes les pharmacies du pays, aucun médicament des blancs n’a réussi à me donner satisfaction. Or ce que j’ai là, wallai, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi. – Je te comprends, frère. C’est avec peine et tristesse profonde que je réalise le déchirement de notre monde, le monde noir qui, de tout son être s’élance à corps perdu vers tout ce qui ne relève plus de la tradition ! Quel malheur ! Sa situation exposée, le guérisseur posa son diagnostic. El Hadj était en réalité un intellectuel converti en marabout qui ne s’offusquait pas du tout d’associer les esprits aux prévenances d’Allah qui semblait obligé de l’exaucer. Les esprits consultés étaient favorables…

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Ihooo ! Ido ! Ihooo ! Idoo ! Ihoooo ! Idooo ! Il était une fois, au temps où il n’y avait pas encore de foi, au pays des « Etres prodiges » redoutables et redoutés, un jeune homme exceptionnellement doué : Wéfodagbé.  A lui seul cet homme comptabilisait la taille de trois personnes réunies. Il était descendant, à ce qu’on dit, de Wédu-wédu le danseur. Wédu-wédu était en effet le premier de son espèce, celle des danseurs prodiges mi-hommes, mi- oiseau. Les Wédu-wédus savaient danser comme il n’est pas possible de le faire. Ils pouvaient danser du matin au soir, du soir au matin.  L’aurore les trouvait dans la danse. Le crépuscule se plaignait toujours d’eux. Ils pouvaient s’incarner sous diverses formes et danser dans n’importe quel objet transparent, ouvert ou fermé. C’étaient tout simplement des dieux de la danse. Les Wédu-wédu avaient l’habitude de se mesurer entre eux et de chercher…

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Sènablo est différent des autres hommes volages, pères de famille et polygames précoces. Certes, il est un charmeur, mais il préfère la solitude, le célibat, du moins, ses choix l’y ont contraint. A quarante-cinq ans il n’est pas encore marié. Mais c’est un homme riche, immensément riche. On le voit par moment avec des femmes, mais leur amitié ne dure souvent que le temps d’un éclair. Sènablo a un problème. Il n’est pas comme les autres hommes. Il a essuyé plusieurs fois la colère puis la raillerie des filles qui lui avaient donné leur coeur. Afiavi est sa dernière conquête. Mais avant elle, il s’est lié d’amitié avec Alice, Chancelle, Bella, Bêti (Albertine). Aucune d’elles n’a réussi à faire fléchir son coeur. Elles ont compris finalement qu’il n’est pas comme les autres garçons. Sènablo a un problème : sa bûchette d’allumette est tombée dans l’eau[1]. Et cela constitue pour lui…

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