« Dans le ventre du Congo » : Pour une écriture cathartique des fantômes du passé colonial.
Dans le ventre du Congo est un puissant récit dont la narration est prise en charge par plusieurs personnages. Il faut donc une attention particulière et une extrême patience de la part du lecteur pour ne pas perdre le fil de l’histoire enchevêtré de nombreuses disgressions narratives.
« Les 700 aveugles de Bafia » de Mutt-Lon ou l’expression d’un devoir de mémoire
Il est de ces récits qui ne s’expliquent pas, qui ne se racontent pas, mieux, qui ne se résument pas si l’on en croit aux réflexions profondes et puissantes qu’ils provoquent. Ce sont ces genres de récits qui se lisent en silence, qui se consomment à volonté et qui se digèrent sans modération dans un élan d’extase extrême. Telle est la catégorie du nouveau récit Les 700 aveugles de Bafia du récipiendaire du prix Ahmadou Kourouma 2014. Car quel passager-lecteur osera embarquer dans le navire romanesque Les 700 aveugles de Bafia et sortira indemne ? À cette question, nous sommes tentés de répondre personne. En effet, tous les paramètres et commodités de ce voyage littéraire au cœur de l’Afrique coloniale de l’entre-deux-guerres sont assurés par la tranchante et majestueuse plume du capitaine de bord Mutt-Lon. De son talent de raconteur d’exception, Mutt-Lon invite son lectorat à remonter le temps par l’entremise de…
« Colorant Félix »: De l’oralité à l’écriture…?
Colorant Félix Du contenu du livre La particularité de ce roman réside dans la gouaille, la forme que prend chaque événement de la vie et l’explication logique que regorge (sans la gorge vide) certaines scènes de vie. Ce roman nous fait parcourir l’univers géopolitique du monde entier, depuis les guerres mondiales, les drames de l’histoire (les catastrophes nucléaires, le nazisme…) jusqu’aux petits changements du quotidien qui rendent la vie moins sérieuse. Tout cela à l’aide de la chaude boisson éthylique qui prend tous les noms de l’ère linguistique vernaculaire de l’auteur pour épancher ses personnages.L’histoire de Colorant Félix a été vite assimilée à l’indigo ou au galola par les vieux de l’arbre à palabres qui pensaient que ce produit venu de la Chine était donc de mauvaise qualité. En page 23, ils expédièrent très rapidement l’information par cet adage sorti tout droit de leur imagination « Qui bien boit, bien manger…
« Ces filles qu’on oublie jamais »: La femme au coeur de l’écrit de Fabroni Bill YOCLOUNON
Ces Filles qu’on n’oublie jamais De Fabroni Bill YOCLOUNON Genre : Nouvelles Editions : Plurielles Ville : Cotonou Année : 2021 Pages : 181 Résumé général La femme ! Etre intelligent, sensible et complexe ! Bel être aux qualités et vertus inestimables; Etre enclin aux nombreuses critiques de la société quand elle pose un acte; Etre vivant plusieurs faits dans la société; Etre incarnant la société à laquelle il appartient. C’est pour cette dernière raison que l’auteur Fabroni Bill YOCLOUNON, a voulu peindre les faits sociétaux à travers la femme. Car, qui parle du sexe masculin doit parler du sexe féminin. La femme, en effet, dans la société est confrontée à d’énormes faits à divers niveaux. Pour l’auteur, peindre donc la femme permettrait de mieux caricaturer sur divers plans la nature de la société dans laquelle elle vit. Ainsi sur le plan moral, elle peut être dans l’embarras du choix…
« Un destin rattrapé » d’Alexis Feligbe.
De la thématique du roman « Un destin rattrapé » est un roman de 150 pages qu’écrit Alexis Feligbe pour sensibiliser et exhorter à la scolarisation des filles. Dans une trame qui évolue sur plusieurs époques et met en lumière les réalités sous les tropiques et où certains parents hésitent à envoyer leur fille à l’école, l’auteur fait dérouler un drame familial et intéresse le lecteur à ses interrogations. Publié aux Éditions Béninlivres en Juillet 2021, Esckil Agbo qui préface ce roman justifie le bien fondé de la sortie de ce roman qui a cette thématique car le problème de la non scolarisation des filles demeure réel dans nos contrées. Lolo, jeune fille de douze ans se voit refuser son entrée à l’école par son père Vigan qui ne voit pas l’importance d’une fille instruite dans la société. Toutes les tentatives et conseils de ses frères pour lui faire changer d’avis furent…
« À toi qui t’en vas » de Destin Akpo
<<Le fou de la famille, ce n’est pas moi, enfin, je ne suis pas furieux quand j’ai la paix dans mon estomac.>> Cette phrase est la troisième de ce recueil de nouvelles et annonce clairement la couleur littéraire de ce livre. L’auteur casse vraisemblablement les codes de l’écriture, l’embellit de son humour et invente son art. Sans voile, il confie au monde son style oral et alerte.La première nouvelle « La blague qui ne fait pas rire » regorge d’anecdotes sur le quotidien de jeunes écoliers. Il fallait lire jusqu’à la course-poursuite de Bella et d’Awadjidjè pour comprendre la tournure que pouvait prendre la vie quand on pensait faire une blague avec elle alors qu’elle n’en est pas une. La deuxième nouvelle « Faut pas que ça va dormir dans tes oreilles et mourir dedans » tempère les ardeurs de la première sans se départir du ton humouristique qui n’attendait que la fin pour…
« À toi qui t’en vas » et « Colorant Félix »: Les jumeaux d’Un Prêtre en célébration.
Depuis le huitième mois de l’an 2021, le quartier latin d’Afrique a connu un événement qui défraie les chroniques et fait couler assez d’encre. En public comme en privé, tout le monde en parle, on décortique le ‘’ drame’’ et on en reparle. Sur bien des lèvres, on n’entend que parler d’un accouchement qui fait tant de bruit. Les bouches les plus indiscrètes laissent entendre : « Un prêtre a fait des jumeaux ». Cris d’étonnement total ! Scandale 2.0. Un prêtre ? Oui Le Père Destin AKPO a laissé une progéniture. Il a donné de quoi fructifier sa postérité. Il a enfanté. Pire, il donne naissance à des jumeaux et va jusqu’à braver toute crainte en les prénommant l’un après l’autre : ‘’ Colorant Félix ‘’ et ‘’ A toi qui t’en vas’’ qui sont respectivement un roman et un recueil de nouvelles. L’abbé Destin AKPO est père de ces deux chefs d’œuvre qui font frémir les…
« Ces filles qu’on n’oublie jamais » de Bill Fabroni Yoclounon
Inutile de forger mes propres mots pour commencer à dire « Ces filles qu’on n’oublie jamais« . Bill Fabroni Yoclounon sait parler de ses histoires et les décrit en quatrième de couverture en disant <<Chaque femme est un visage de la société. Chaque nouvelle de ce recueil dépeint une femme, donc une part de notre communauté>>. L’écrivain trouve en chacun de ses personnages principaux qui sont toutes des femmes un idéal commun : l’innocence. Les canaux de narration sont souvent une lettre, un journal intime, une réflexion intérieure intense, une remise en cause. Dix nouvelles se déroulent dans ce recueil à travers des lignes matures.1- Sucré-salé parle de maternité. Elle décrit la délivrance de Grâce et de Kate, deux femmes différentes que l’accouchement relie et sépare tout autant telle une histoire vraie tant la réalité des faits est surprenante. 2- « Journal intime d’une gamine » donne la parole à Eugénia, une enfant de dix…
« Colorant Félix » de Destin AKPO: Si je te le dis, on ne me croira pas! Mais croyez-moi!
Comme le dit Ahouangan Toukpossᴐ, personnage de l’ouvrage à présenter : SI JE LE DIS, ON NE ME CROIRA PAS ! J’ai sous la main un livre difficile à présenter. La noblesse de la littérature africaine, celle béninoise surtout, c’est de se déconnecter peu à peu du prestige occidental tant adulé par le passé pour s’attacher au vestige africain, celui-là même qui continue, un temps soit peu, de révéler notre identité. A bien dire, l’audace de l’écrivain béninois est de se libérer de ces exigences méthodologiques et thématiques liées à chaque genre littéraire telles qu’on nous les enseigne à l’école jusqu’à présent dorlotées. Ainsi, l’auteur de ce Roman COLORANT FELIX paru aux éditions « Savane du continent », Destin AKPO prend sa liberté par rapport aux exigences romanesque. Son audace stylistique dans la rédaction de ce roman nous fait dire qu’il fait réapparaitre le roman burlesque et le réinvente à l’africaine ;ce qu’on peut…
“À toi qui t’en vas” de Destin AKPO: Hommage à un ami cher.
On le sait, l’écriture, c’est du mensonge rationnel. De l’imaginaire au réel, il y a un trait fictif qui sert de pont pour le passage de la raison. D’où la réflexion est d’abord antinomique, fallacieuse, rationnellement apparente, car c’est elle qui sous-tend l’écriture. Le réalisme de l’écriture s’opère à travers le prisme de la logique. A ce niveau, la pensée quitte l’état de l’utopie pour celui du concret, du vrai, du réel, grâce au rationalisme. Si donc, tout en étant fausse la réflexion fait l’écriture, et que la raison la rend authentique, alors, l’écriture, c’est du mensonge rationnel. Le syllogisme y trouve bien tout son sens. La littérature constitue alors l’alliage du vrai et du vraisemblable. C’est donc ce qui est à l’honneur ce jour à travers ce recueil de nouvelles que j’ai l’insigne honneur de vous présenter : À toi qui t’en vas. À toi qui t’en vas, c’est un…