Author Archives: biscotteslitteraires

« Un écrivain est un médecin de la société. Il diagnostique son mal et lui propose un remède. »HERVE EZIN OTCHOUMARE     BL : Bonjour Monsieur Hervé. Grand est notre plaisir de vous révéler à nos amis internautes. En prélude à cette interview, il serait tout de même bien que vous vous présentiez amplement, pour le bonheur de nos amis. HEO : Bonjour. Je suis Hervé K. EZIN OTCHOUMARÉ, de nationalité béninoise. Je suis titulaire d’une licence en philosophie et étudiant en théologie au Grand Séminaire Saint Jean Baptiste de Ouagadougou au Burkina Faso. Mais parallèlement à mes études, je m’adonne à la littérature que je considère comme le lieu le plus favorable  au déploiement de la vérité qui doit viser l’épanouissement de l’humanité. BL : Si nous comprenons bien, vous voulez devenir prêtre… HEO : Oui. C’est exact. BL : Un prêtre en littérature, ce n’est pas assez courant. Que chercherait-il dans…

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Simin et Sènou retrouvaient leurs habitudes en ces lieux. Ils étaient tous deux adossés au mur de la clôture du cimetière et scrutaient le ciel. C’était le lendemain de la Toussaint. Deux heures du matin. Calme de cimetière. Les ombres erraient dans l’enclos à elles dédié. Le gardien des lieux, le vieux Yèdji entendit une discussion à glacer le froid. Il avait l’habitude de les entendre du haut de ses 70 ans. Voilà 40 ans qu’il travaillait en ces lieux. Il s’était tellement habitué à la ville des morts qu’il ne les quittait plus. Il vivait plus avec eux qu’avec tout autre être vivant. Il entendait souvent le marché s’animer. Il entendait les bonnes dames deviser sur leurs marchandises comme si elles étaient dans la vraie vie. Il recevait même la visite d’Afi qui lui demandait de l’épouser chaque nuit. Dès deux heures du matin, Yèdji guettait Afi qui venait…

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Missouwa, après le départ de ses hôtes, frissonnait et transpirait. Une odeur familière et insistante lui parvenait. Elle était perdue, désorientée. Plongée dans un état second, elle se déshabilla lentement. Dans des gestes lents et précis, elle offrit au miroir un corps parfait. Une croupe galbée qu’enveloppait son sous-vêtement. Elle se sentait vue. Regardée. Observée. Son miroir lui renvoyait une image où on l’admirait. Un regard pesant et froid flottait dans l’air. Elle avait subitement envie de revoir son mari. De le toucher, de lui parler. Depuis deux ans où il était parti, elle ne se faisait plus désirer. Elle fit de son corps un sanctuaire où rien ne le souillait, où rien ne perturbait cette âme qui la tenait. Missouwa hoquetait et pleurait maintenant. Le départ de Simin et Sènou l’avait profondément attristée. Elle aurait voulu les rattraper. Elle sentait un détachement évident entre elle et ces deux hommes.…

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    Après « Escalades »  paru l’an dernier, la poétesse se fait entendre de nouveau avec un autre recueil de poèmes intitulé « Comme un funambule » paru aux Editions du Flamboyant à Cotonou. L’oeuvre un écrin de poèmes croustillants et pleins de vie. Voulez-vous apprendre à marcher sur la corde raide de la vie? Eh bien, une seule adresse: « Comme un funambule » de  Myrtille A. HAHO. Le livre est disponible à la librairie Notre-Dame de Cotonou au prix de 2500fcfa.

Simin écarquilla de grands yeux ronds, promena un regard méchant dans tout le séjour et toucha son cousin avec de petites tapes : -Viens, on s’en va. Il se levait déjà de toute sa lourdeur pataude et prit le chemin de la sortie. Sènou le héla et l’apaisa : -Simin, calme-toi. Nous allons en parler. Il se retourna vigoureusement. -Parler de quoi ? cria Simin. Je te l’avais dit. Je t’avais dit que cette dame, aussi célèbre soit-elle, sélectionnait ses contrats. Il lança encore un regard de biais à l’appartement et sortit à grandes enjambées. Missouwa, imperturbable, ne pipait mot. Elle souhaitait qu’ils prennent départ pour se reposer car elle était vraiment à bout de toute force utile. Simin était un de ces hommes sur lesquels on ne compte pour rien. Son esprit était à l’image de son corps. Mal proportionné et mauvais. Bavard et sans retenue, il veut montrer une richesse qu’il…

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La mémoire vit du souvenir. Et l’histoire, dans son entêtement, se gausse bien de ceux qui, volontairement, s’affublent de leurs lunettes de myopes pour manquer de voir ce qui doit être vu quand cela doit être vu et comment il doit être vu. La Révolution d’Harlem, les travaux des chantres de la Négritude, les contre-attaques de la tigritude, tout cela a donné naissance à la littérature « noire » fière de sa « négralité », entendu qu’il est crié à cor et à cri (à corps aussi) qu’ »un homme qui crie n’est pas un ours qui danse » (Aimé Césaire) et que la négraille est inattendument debout. (Cf. Cahier d’un retour au pays natal)  La littérature africaine, revendicatrice en son essence et en ses manifestations protagonistes des luttes indépendantistes a donné naissance à une conscience d’une Afrique qui ne peut se construire si elle ne se prend culturellement en charge. Les cris de révolte dans…

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  « J’ai mal de vous, madame la mer » murmura-t-il Ça tombe des vagues à travers mes vers et le vent n’y passe pas à travers. « Il faut apprendre à nager sans moi dans le monde qu’est l’océan » s’obstina-t-il à me dire Et je remis « J’ai essayé. Mais sans toi, la sortie est glauque et inexistante. Je me noie » Amour m’étreint et j’ai la peur de l’ailleurs quand il part Ses signes sont un cygne trop fier quand les hommes migrent du vrai au faux Je repris « La tentation est grande. Mets-moi dans ta sacoche, dans ta vie et je serai ton porte-bonheur » « Non, mon sac est plein de lassitude et d’échecs. Tu n’y dormiras pas en paix. Apprends à être la mer sans moi » L’horizon brouille mon regard par les larmes. Il pleut encore sur mes joues. Et l’incertitude est l’arme qui forge la création et nuit au Créateur qui…

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S’il y avait une chose que Missouwa peinait toujours à faire et refusait de s’y adonner, c’était de chanter à des cérémonies funéraires. Elle jugeait que par respect pour le défunt, point besoin d’éclats ni de fastes. Il fallait juste l’inhumer et prier pour le repos de son âme. Elle avait en aversion les démonstrations d’opulence, les dettes faramineuses engagées à cet effet pour satisfaire le goût jouissif des endeuillés qui très tôt, oubliaient les pérégrinations du disparu sur terre alors qu’il ne bénéficiait d’aucune générosité de leur part mais devait subir à sa mort un étalement théâtral de compassion et de réjouissances en son honneur. Pourtant Simin et Sènou étaient venus pour ça. Pour solliciter les talents de Missouwa pour les cérémonies de la défunte décédée depuis un mois. Ils étaient venus du pays voisin et souhaitaient une fin glorieuse pour leur parente. Dès leur entrée, Sènou fut frappé…

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  S’il est une vie remplie, accordée aux convictions profondes de ceux qui ne se laissent briser et démonter par les coups de la vie, celle de Regina Yaou en est certainement une. A l’annonce de la mort de la grande d’âme, Aminata, une amie confesse, interloquée et surprise par la soudaineté du grand passage: «  Pour ce que je sais, Regina YAOU est l’un des écrivains ivoiriens les plus prolixes. Ces œuvres abordent en majorité le quotidien et le statut de la femme dans la société ivoirienne. Elle a écrit plusieurs œuvres sont: La révolte d’Affiba, Lezou Marie ou les écueils de la vie, Aihu anka, Le glas de l’infortune… Elle part, laissant, toute une génération meurtrie, 2000 à 2005. Année lycée et collège… Fan de littérature, assoiffée, révoltée à cause de l’injustice, de la souffrance de la femme…. J’ai eu la chance de la rencontrer lors de la…

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Mon conte, vole, vole et tombe dans un village lointain appelé Tchintchinga. Dans ce village, vivait un pauvre chasseur, Nougonmin. Il n’avait jamais réussi, malgré les nombreux concours auxquels il a participé, à devenir le chasseur du roi. Pire, sa femme, qui aurait dû épouser Adôminvouin, le roi du village, avait plutôt préféré accepter les avances de Nougonmin au point de devenir sa femme. Avec toutes ces choses, c’était normal aux yeux de la population que le roi n’aimât point le chasseur. D’ailleurs, personne ne l’aimait à cause ces deux choses que tous savaient et ressassaient à longueur de journée et à largeur de nuit : la première, Nougonmin était un mauvais chasseur qui ne réussit pas souvent à rentrer de la chasse avec du gibier. La seconde, juste parce qu’il avait épousé une femme désirée par le roi. Son champ était souvent vandalisé et même incendié. Ses nombreuses enquêtes furent…

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