Ordre de mission (5/5)
La porte s’ouvrit soudain avec fracas, me faisant sursauter. Je vis Sètché entrer sur la véranda. Il m’adressa à peine un regard, scruta les alentours et retourna à l’intérieur. Il venait de m’enlever toute envie de continuer à lire. Je refermai l’ouvrage et m’installai devant mon ordinateur. J’ouvris mes onglets d’adresse pour la préfecture. Rien. Je retapai l’adresse email sur mon téléphone, rien ne s’affichait. Toutes mes données, mes diplômes scannés, mes contacts avaient été supprimés. J’étais abasourdie. Ce n’est pas possible. J’avais l’impression de vivre l’oppression, de vivre deux rêves à la fois. Il était deux heures du matin. Ahouna et sa misère ne m’avaient pas quitté l’esprit et je vivais ce cauchemar avec Sètché. Je me sentais épuisée et dégouttée. J’eus encore une nouvelle nausée et je courus à la douche. Je suai à grosses gouttes. Je me nettoyai intensément. A mon retour, je vis Sètché encadrant la…
Ordre de mission (4/5)
La nuit s’arrêtait ainsi. C’était noir dans mon cœur. Il ne m’adressa plus la parole. J’obliquai dans ma bibliothèque. Je n’y trouvai aucun livre à mon goût du moment. J’allumai mon ordinateur. Je pus consulter mes mails. Mais je n’eus pas la force d’y répondre pour l’instant. Un brin de colère monta vers mon cerveau. Je sortis dehors. Il faisait clair de lune. La ville ne dormait pas encore. A-t-elle jamais dormi, celle-là ? Je fis un tour dans mon jardin. La rosée me mouilla les pieds. J’en ressentis une sensation de bien-être et de fraîcheur qui se répandit dans tout mon corps. Je respirai profondément. L’air frais m’apaisa un peu. Je retournai prendre un bain. Je revins au salon. Mon mari me toisa, le regard aigre. J’y lus toute la charge de sa jalousie. Il était possessif, Setché. Je lus dans son regard sa rage et sa peur de me…
Ordre de mission (3/5)
Je voulais travailler pour oublier un peu ma douleur. Sans rien dire à mon mari, je cherchai du travail. J’eus un poste à la préfecture. Je devrai commencer le mois suivant. J’entrepris un soir de lui en parler. Je repris un peu confiance. Je fis revenir l’ambiance de l’aurore de notre vie commune. Nous rîmes ensemble. Les promenades reprirent. Les weekends étaient chargés : plage, restaurant, boîte de nuit, spectacles. Un soir, je lui fis un bon diner et mis un peu de couleurs sur mon visage souvent triste. A son retour, l’accueil était à la hauteur de la nouvelle à annoncer : grande et chaleureuse. Une douce musique qu’il aimait écouter les soirs et le parfum qu’il m’avait offert le week-end dernier pour me voir sourire un peu. Il flaira une nouveauté et dit : -Hum ! tu serais donc prête pour un nouveau bébé ? Je me tus un moment puis lui fit…
Ordre de mission (2/5)
Après mon diplôme en administration des territoires, j’ai voulu exercer. Avoir une vie professionnelle et m’épanouir en tant que femme active dans la cité, qui apporte sa pierre à l’édification des consciences, jouer mon rôle de citoyenne engagée au service de ma nation, tel était mon rêve depuis le ventre de ma mère. Très tôt, j’avais pris conscience que la société a besoin des deux mains – celle masculine et celle féminine – pour s’épanouir. Deux mains mâles autour du pot social, c’est la Voie Royale des avalanches d’échecs et du cycle de l’éternel recommencement. Deux mains féminines, houm… Ce n’est pas la panacée non plus J’ai toujours voulu travailler, montrer à moi-même et à mon père, qu’une femme est faite pour transformer la société en ce foyer dont elle mère. Si elle est mère du foyer, elle le sera davantage de la cité, étant entendu que cette dernière vient…
« La petite fille des eaux » Coordonné par Florent Couao-Zotti
Brève présentation de l’œuvre Coordonné par Florent Couao-Zotti, » La petite fille des eaux » est une Initiative de l’Association « Le Scribe Noir » et écrit par dix auteurs béninois. Ce roman comporte dix chapitres à raison d’un chapitre par auteur. Le premier chapitre est écrit par Florent Couao-Zotti, le second par Agnès Adjaho, le troisième par Gisèle Hountondji. Le chapitre 4 est de Gniré Dafia ; le 5, de Hodonou Eglosseh et le 6, de Anita Mariano. Quant aux chapitres 7, 8, 9 et 10, ils sont respectivement de Mireille Ahoundoukpè, Venance Sinsin Mahougnon, Mahougnon Kakpo et enfin de Adélaide Fassinou. Cette œuvre, signalons-le tout de suite, est un cri de cœur des auteurs qui l’ont réalisée, face à un lancinant et déshumanisant phénomène bien connu chez nous : le phénomène de « Vidomégon ». Ils prennent la plume pour sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur ce mal, car à vrai dire, ils…
La primeur de nos poèmes
Nous vous emmènerons bientôt à coût de vers et de rimes dans les dédales de l’amour, de notre société et des relations humaines.
Le livre, un pacte d’immortalité entre l’auteur et le lecteur
Chers amis internautes, Grande est notre joie de vous savoir désormais nôtres. Tout le monde s’entend seriner que le monde évolue, que la terre est devenue un village planétaire, que les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) ont rendu les hommes plus proches les uns des autres. Nous assistons à de grandes mutations qui ont bouleversé tous les compartiments de la vie des sociétés. L’arbre à palabres, la place publique, le marché, les séances de jeux collectifs, tous ces secteurs sociaux ont désormais leurs répondants sur internet. Sur cette place publique qu’est la toile, des hommes de toutes races, langues, peuples et nations peuvent se rencontrer et passer un petit moment ensemble, comme de vieux potes autour d’un pot, papoter et rigoler, casser la croûte et se relancer sur les chemins rocailleux de l’existence humaine. C’est aussi un creuset de partage d’expériences où les passions de l’un peuvent…
Le prix de la foutaise, Kouassi Claude OBOE
Mon conte vole, vole, survole monts et vallées et tombe dans un royaume. C’était au temps où les hommes et les animaux parlaient encore. Il y avait un roi très méchant qui était craint de ses sujets. Tous ceux qui ont osé le contredire ont été purement et simplement décapités. Il avait une fille qui était en âge de se marier. Malgré tous les prétendants venus demander la main de la princesse, le roi n’exauça aucun d’eux, même pas Noukoudjin, un jeune homme que la princesse avait choisi. Le langage du roi était : ma fille n’est pas épousable. Des années passaient et la fille devenait chaque jour un peu plus vieille. Elle avait vingt-deux ans. Mais un beau jour, le roi convoqua tous les habitants de son royaume et promit de donner la main de sa fille à celui qui, à travers un grand exploit réussira à l’émerveiller. Tous…
Interview à Mme Carmen TOUDONOU
BL (Biscottes littéraires): Bonjour Carmen; merci à vous d’avoir agréé cette interview. Bien que votre nom se fasse familier à tous du fait des médias et de votre personnalité, il serait bienvenue une présentation de vous-même à nos chers lecteurs. Qui êtes-vous ? CT (Carmen TOUDONOU) : Je me définis avant tout comme journaliste radio. C’est là mon métier. En ce moment, je fais une parenthèse pour travailler dans la communication institutionnelle. Et comme je suis passionnée de littérature, je lis souvent et j’écris parfois. Je suis enfin promotrice du concours littéraire Miss Littérature avec Habib DAKPOGAN. BL : Scientifique de base, vous avez eu un BAC C, ensuite vous aviez fait des études d’électricité au collège polytechnique universitaire devenu EPAC, par ailleurs une formation en gestion couronnée par une licence avant de vous lancer dans le journalisme et la communication. Quels sont les motifs qui vous ont conduite dans le…